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Pourquoi parler de « minoritaires » ? Pourquoi pas dominés, exploités, opprimés ?

lundi 24 décembre 2012, par Amitié entre les peuples

Pourquoi parler de « minoritaires » ? Pourquoi pas dominés, exploités, opprimés ?

Extrait (1)

Parce que ces notions renvoient davantage à des configurations matérielles[2] [2] Le concept de « domination » fait partiellement exception,...
suite, tandis que l’idée de minorité (au sens sociologique et non arithmétique) renvoie à un rapport qui « a deux faces, l’une concrète et l’autre idéologico-discursive », et « unit à l’intérieur du même univers symbolique minoritaires et majoritaires » (Juteau, 1999 : 135). Parce que le groupe minoritaire ne voit pas seulement sa liberté restreinte en fait, n’est pas seulement l’objet d’un « traitement différent et inégal », selon la définition de Wirth (1945) de la minorité, mais qu’il est aussi limité en droit, à travers un discours et parfois un codage directement juridique qui lui impute une moindre capacité et le confine dans un particularisme, l’éloignant de l’universalité et de la généralité à laquelle prétend le majoritaire (Guillaumin, 2002 [1972] et 1985 ; Simon, 1983 ; Bertheleu, 2005). Les voix des minoritaires interviennent dans un ordre symbolique qui les spécifie, les isole, les amoindrit. Y prêter attention, c’est donc aussi interroger cet ordre. Et c’est peut-être entrevoir par où s’insinuent les résistances, justement, à la domination, l’exploitation, l’oppression.

1) in Ethnicisations ordinaires, voix minoritaires
Nicolas Jounin

http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=SOCO_070_0007