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Le besoin de relationnel de la jeunesse multicolore et multitextile

mercredi 16 décembre 2015, par Amitié entre les peuples

Besoin de civilisation.

Le besoin de relationnel de la jeunesse multicolore et multitextile.

Contre une société néolibérale méchante contre la jeunesse  !

Commençons par ce qui semble futile. Les jeunes de 16 à 26 ans sortent en journée si ils sont étudiants mais aussi et surtout le soir pour se rencontrer. Le besoin de rencontre est important pour beaucoup d’entre eux. Et il y a tout lieu de penser que c’est un besoin fort légitime si il n’est pas excessif.

Sortir la nuit n’est pas sans poser des problèmes. Il faut souvent une voiture car il n’y a plus de bus. Besoin de voiture malgré le souci écologique contemporain. Peu sortent « en boite » en vélo. C’est un constat. Il faut donc un conducteur ou conductrice qui ne boit pas car l’alcoolisation ne pardonne pas au moment du retour. Pour les jeunes femmes, il faut aussi éviter les zones dangereuses ou les agressions sont possibles.

Mais revenons à l’excès de grégarisme des jeunes lié à l’inactivité quotidienne, inactivité liée souvent à une certaine « déprime » face au chômage persistant.

Vouloir trop être ensemble trop longtemps, chaque jour, pour ne rien faire - si ce n’est boire ou faire des bêtises - devrait inciter à une remise en question, à une prise de conscience pour une réorientation de vie car cette inactivité de groupe (grégarisme) peut prendre le sens d’une fuite face à une activité responsable non accomplie. Mais aussi, contre une culpabilisation mal venue, il faut dire très assertivement, qu’il peut s’agir du résultat négatif de cet accomplissement tenté durablement en vain car on sait que nombre de jeunes peinent réellement à trouver un emploi à faible qualification et encore plus à trouver un emploi qualifié correspondant à leurs études.

Et ce n’est pas la revendication du revenu inconditionnel qui y répond car il ne s’agit pas d’un seul besoin d’argent. Il s’agit aussi et surtout de participer à la production de l’existence sociale. Répétons pour ceux et celles qui n’entendent pas que, par principe anthropologique, « nul, sauf exception, n’est dispensé de cette participation sociale ». C’est donc, sauf exception (les jeunes, les vieux, autres), un devoir pour chacun et chacune. Mais il faut ajouter, pour les travaillistes et exploiteurs cyniques, que cette participation pourrait être sobre (travail sobre mais bien payé) car il n’est écrit nul part dans le ciel anthropologique qu’il faille sombrer dans le travaillisme actuel, soit le fait de travailler plus de 32 heures par semaine ce qui devrait être la règle (voire moins avec la RTT à 30 heures hebdomadaire) pour vivre. Mais on est, dans le néolibéralisme contemporain, dans une société largement duale, si on laisse de côté les petits boulots précaires, avec d’un côté la tendance au surtravail (passer de 35H à plus) et de l’autre le non travail. Il faut en sortir ! Pas avec la droite et la gauche travailliste (travailliste au sens ici de surtravail et du refus de la RTT et au contraire remise en cause des 35 heures hebdomadaires). Allez à AC ! ou dans les syndicats de travailleurs ! Mais choisissez bien !

Outre l’emploi et le travail, il y a bien sur besoin d’un logement avec besoin de chauffage, d’électricité, de communication. Dans une société civilisée qui met en oeuvre la justice sociale ces besoins de base devraient relever d’un droit opposable et donc du service public non marchand. Mais la société néolibérale dans laquelle nous vivons n’est ni civilisée ni socialement juste mais au contraire très inégalitaire et barbare. Elle est fondamentalement méchante avec les jeunes et d’autres. Elle est d’abord forte d’une grande violence sociale contre les jeunes et d’autres encore.

Si l’on veut sortir de l’instrumentalisation réductrice du sécuritaire - le sécuritarisme - qui limite la sécurité à la mise en place de policiers partout avec des droits étendus - ce qui pose problème (cf appel des 333) - alors il faut satisfaire les autres besoins sociaux essentiels que sont le travail (sans travaillisme), le logement avec le chauffage, l’électricité, la communication,etc...

Christian Delarue