La subordination extrême au travail alimente-t-elle le vote FN et l’abstention ?
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DÉMOCRATIE
La subordination extrême au travail alimente-t-elle le vote FN et l’abstention ?
PAR NOLWENN WEILER 5 AVRIL 2018
LE TRAVAIL ALIÉNÉ AURAIT DE LOURDES CONSÉQUENCES POUR LA DÉMOCRATIE : UNE FAIBLE AUTONOMIE DANS LE TRAVAIL EST STATISTIQUEMENT ASSOCIÉE À UNE FORTE ABSTENTION ET À UN VOTE POUR LE FRONT NATIONAL (FN). C’EST LA CONCLUSION À LAQUELLE EST ARRIVÉ L’ÉCONOMISTE THOMAS COUTROT QUI A CROISÉ LES DONNÉES DE L’ENQUÊTE NATIONALE « CONDITIONS DE TRAVAIL RISQUES PSYCHOSOCIAUX » (CT-RPS) DE 2016 ET LES VOTES PAR COMMUNE AU PREMIER TOUR DE LA DERNIÈRE ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE.
« Dans les communes où Marine Le Pen a eu les meilleurs scores le 7 mai 2017, 48% des personnes en emploi disent que leur "travail consiste à répéter une même série de gestes ou d’opérations", mais seulement 31 % dans les communes qui ont le plus voté Macron ou Fillon (et 40 % pour l’ensemble) », décrit Thomas Coutrot. Dans les communes favorables à Marine Le Pen, 20% des répondants disent ne pas pouvoir « apprendre des choses nouvelles dans leur travail », contre 15 % dans les communes favorables à Emmanuel Macron. Ils doivent plus souvent « appliquer strictement les consignes », et peuvent rarement « prendre des initiatives », « choisir la façon d’y arriver » ou « s’absenter en cas d’imprévu » [1].