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On reparle de l’islamophobie confidentielle - doc MRAP 2004 - C Delarue

dimanche 7 janvier 2018, par Amitié entre les peuples

On reparle de l’islamophobie confidentielle

Christian DELARUE

Mon post est en commentaire de ce texte, qui fait remonter l’apparition du mot islamophobie tard dans l’histoire . Il dit en titre que ce mot est plus que centenaire. Ce qui est vrai. Mais...car il y a un mais.

Mais il restait largement inemployé jusqu’en 2003 ou il a émergé massivement.

https://blogs.mediapart.fr/jean-marc-b/blog/311217/islamophobie-un-mot-un-mal-plus-que-centenaires/commentaires

Contexte :

Vincent GEISSER a publié son livre sur l’islamophobie en septembre 2003 et un colloque avec le MRAP s’est tenu à l’automne 2003. Mouloud Aounit principal dirigeant du MRAP voulait introduire cette notion dans le MRAP au congrès de début décembre 2004. C’est à cette époque que j’ai, comme membre du CN changé de la mondialisation, (et bien avant que Sophie Bessis parle de la « double impasse »), évoqué la montée des intégrismes religieux dans le monde, dont les intégrismes musulmans (au pluriel car niveaux variables). Ce point a été reconnu plus tard dans le livre « Urgence antiraciste - Pour une démocratie inclusive » sorti début 2017 .

Le MRAP a connu une forte opposition majoritaire avant de passer minoritaire.

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MRAP Conseil national extraordinaire du 8 mai 2004

Résolution concernant le racisme à l’encontre des populations arabe-musulmanes, adoptée par le CN

Le MRAP a pour objet de combattre le racisme, quelles qu’en soient les formes et les victimes, sans la moindre hiérarchie. Le racisme est un et indivisible. Il nous appartient d’observer avec attention toutes les formes de racisme, leur évolution, et la manière dont elles s’inscrivent dans l’histoire et dans un contexte international.

Le MRAP est une association laïque. Nous nous préoccupons des droits de la personne, et pas de religion en tant que telle.

Il est de notre rôle de dénoncer les textes et idéologies religieux, quand ils sont porteurs de haine et d’oppression de l’autre, du fait de sa religion, de son origine, de ses moeurs, ou de son sexe.

La critique de l’Islam n’est ni un racisme anti-arabe, ni un racisme anti-musulman.

Par ailleurs, l’enseignement du fait religieux dans l’histoire des cultures humaines est de nature à contribuer à la connaissance et au respect de l’autre.

Le MRAP décide de ne pas utiliser publiquement jusqu’au congrès l’expression « islamophobie » . Cette expression confond la phobie de la religion et la phobie du musulman. Le MRAP combat le racisme à l’encontre les populations arabe-musulmanes au même titre que toutes les formes que prend le racisme, dans un pays qui n’a pas encore assumé son passé colonial.

Devant la montée des communautarismes, le MRAP doit resté un piler du principe d’universalité des droits. Ce principe exige d’accentuer le combat contre les discriminations et la promotion de l’accès réel à la citoyenneté.

Suite :

Le congrès suivant a validé la notion d’islamophobie mais sans que cela puisse empêcher la critique de l’islam ni empêcher le blasphème. J’ai la position écrite de Mouloud AOUNIT sur ce point.

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Autre rappel :

C’est toute la gauche et tous les syndicats de travailleurs et toutes les associations antiracistes et des droits humains qui ont connu ce clivage à la suite de 2003.

Ma position actuelle comme militant antiraciste .

Bases :

1 ) Antiracisme universaliste avec l’historique spécifique du MRAP différent LICRA ou même SOS Racisme.

2) Pour une politique ouverte d’immigration : livre d’ATTAC de 2009 auquel j’ai participé et que je soutiens.

3) Critique des intégrismes religieux (avec référence au sexoséparatisme) dans « Urgence antiraciste - Pour une démocratie inclusive » ouvrage collectif sorti début 2017, coordonné par Martine Boudet, (ed du Croquant). Condition du rapprochement difficile avec l’antiracisme politique qui ici n’inclue pas le PIR. L’antisémitisme y est reconnu comme forme de racisme à combattre. Ce livre combat le colonialisme et l’islamophobie.

Mais - position - ’il convient d’éviter l’amalgame essentialiste et donc de défendre en bloc pareillement les musulmans à l’identique, ou de mettre tous les musulmans dans un même sac communautaire.

Par ailleurs il est hors de question, dans le cadre de la « double impasse » (S Bessis), de faire silence sur l’athéophobie, sur l’apologie de l’inégalité hommes-femmes comme pilier de l’intégrisme religieux (thème de la complémentarité), sur ce qui suit logiquement et pratiquement, en terme de de statut familial, de sexoséparatisme, de sexyphobie (haine du féminin).

Quest Sociétale : migration, racisme, intégrisme © CD