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Il y a 20 ans : « La revanche de Dieu » de Képel.

dimanche 30 décembre 2012, par Amitié entre les peuples

Il y a 20 ans : « La revanche de Dieu » de Képel.

Gilles KEPEL a publié en 1991 : « La revanche de Dieu : Chrétiens, Juifs et Musulmans à la reconquete du monde » (Paris, Seuil, 1991, 283 pages, collection « L’épreuve des faits »)

 Les trois grandes religions sont concernées.

Concernant l’Islam (ch 1), il distingue trois périodes : la première - 1960 à 73 - montre des arabes sécularisés et d’orientation marxiste le tout au sein d’une culture musulmane et la seconde - 1975 à 85 - manifeste une islamisation par « en-haut » via la prise du pouvoir d’Etat, la troisième - après 1985 - relève d’une islamisation par « en-bas » au sein de la société civile.

La rechristianisation lancée en 1978 est aussi développée. La montée des Evangélistes aux USA également.

La montée des religions et de ses adeptes est source de conflits (conclusion). Ils s’attaquent tous, de façon variée, à la modernité, aux libertés de moeurs, la démocratie, à la laicité. Leur emprise est montante.

 Contre la modernité. Laquelle ?

Une certaine sociologie notamment à la suite de Weber qui distinguait sociétés modernes et sociétés charismatiques et de Durkheim avec son « Les formes élémentaires de la vie religieuses écrit il y a un siècle en 1912 avait souligné l’avancée de la sécularisation du monde et d’un certain »désenchantement" du monde pour le XX ème siècle. Il apparait, et Képel le décrit fortement dès 1992, que le XXI ème siècle sera religieux.

Pour Georges Corm, celui d’Orient-Occident, la fracture imaginaire, cela ne concerne pas que les pays musulmans. Regardez la Hongrie, la Pologne. Dès que le christianisme a les coudée franches il ne manque pas de corseter la société par des normes réactionnaires. Je ne suis pas certain que Corm ait saisi la bonne signification du darwinisme mais peu importe ici.

Retenons plutôt son orientation mais avec d’autres références, d’autres auteurs que Locke et Kant : "Il faut donc se battre pour le maintien de l’esprit critique, l’ironie voltairienne, l’idéalisme de Rousseau, de Locke ou de Kant. Il faut séparer les tâches de police consacrées à la lutte contre la subversion, de celles de la réflexion en vue d’un monde meilleur. Lier les deux, c’est réaliser les craintes exprimées par Georges Orwell dans son célèbre roman 1984, ou la peur qui s’installe en chacun rend impossible de tenter de changer le monde et l’ordre d’acier qui lui est imposé.

Mais ce livre de Corm ne distingue quasiment pas à propos des religions les croyant(e)s pacifiques et laiques de ceux (et celles mais surtout ceux tant l’affaire est patriarcale) qui partent en guerre contre les mécréants, les femmes, les homosexuels. La modernité détestée est ici résumée.

Christian DELARUE

http://www.cemam.usj.edu.lb/pdf_bulletins/92/92-2.pdf

http://association.pour-politis.org/space/autre-monde/content/il-y-a-20-ans----la-revanche-de-dieu--de-kepel-_93DD6019-3DE1-4A76-B9B7-02CE3DFDEA45