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Histoire de principes : à propos de la liberté de conscience. C Delarue

mercredi 29 avril 2009, par Amitié entre les peuples

Histoire de principes : à propos de la liberté de conscience.

Réponse de Christian Delarue à Caroline Brancher

http://amitie-entre-les-peuples.org/spip.php?article669

Ce bref billet ne porte que sur un aspect de du texte de Caroline Brancher (1), celui sur lequel je suis en désaccord. Ce qui ne m’empêche pas d’approuver les grandes lignes du reste de sa déclaration.

Rendant compte des Rencontres Laïques Internationales de Saint-Denis des 4 et 5 avril 2009 (auxquelles je n’ai pu participer étant mobilisé contre l’OTAN à Strasbourg) Caroline Brancher (1) signale d’emblée une mosaIque d’interprétations de la laïcité qui divise le camp laïc. Evidemment, un peu comme pour le marxisme, il ne saurait y en avoir plusieurs de justes. Il y a une bonne laïcité et des « dérives ».

Et l’auteur de pointer la première division qui sépare le bon grain de l’ivraie : la conception de la liberté de conscience. Doit-elle être absolue ou relative ? A juste titre elle cite l’affaire Fanny Truchelut car certains - Riposte laïque n’est pas cité mais il s’agit d’eux que je sache - « ont saisi cette opportunité pour réclamer l’interdiction du voile dans tout l’espace public » . J’ai été tenté par cette position avant de me rétracter la trouvant maximaliste. Mais, sans avoir une position aussi maximaliste, je suis de ceux qui, à la différence des laïcs cités, procèdent à des distinctions pratiques pour un « équilibre pacifique des tolérances », c’est à dire à l’imposition de quelques limites à la liberté, la liberté étant de principe, les limites de strictes exceptions.

Il y a trois sortes de distinctions :

1 - la liberté de conscience et la liberté d’expression . Il faut défendre aussi la liberté d’expression en la rattachant à la liberté de conscience mais en intégrant les nouvelles façons d’afficher sa croyance religieuse.

2 - le mode d’expression : au sein de la liberté d’expression distinguons celle qui procède par un affichage continu et ostensible de celle qui s’affiche de façon discrète. C’est le principe dit de la « mentalité laïque » issu de la loi de mars 2004.

3 - les lieux d’expression : d’une part les lieux ou les individus sont de passages et les lieux ou ils doivent restés continument ensemble ; d’autre part, la société civile de l’Etat.

Cette position revient bien à poser des limites circonstanciées à la liberté d’affichage excessif des croyances religieuses. Elle ne procède pas d’une construction théorique à priori de la laïcité mais d’une approche de respects réciproques pour vivre ensemble dans les lieux publics spécifiques.

Cette position s’explique sans doute plus par mon parcours militant. Je suis d’abord et avant tout militant antiraciste de longue date (responsable national du MRAP) mais intervenant sur la laïcité que depuis quelques années seulement, (depuis la mise en place de la commission Stasi). Mon appartenance au « camp laïc » est donc récente et secondaire . Elle est de plus fondée sur une démarche qui peut paraître biaisée au regard d’un laïc orthodoxe.

Je salue adelphiquement Caroline Brancher et tous les militant(e)s de l’UFAL.

Christian DELARUE

1) L’auteure a publié le 28/04/2009 dans un bulletin de l’UFAL consultable sur lle site de l’UFAL un texte intitulé
Ne cédons pas sur nos principes

http://www.ufal.info/media_flash/2,article,569,,,,,_Ne-cedons-pas-sur-nos-principes.htm