Accueil > Antifascisme - Antiracisme > Débats, Appels , Positions d’organisations (MRAP, autres, etc) > Rennes 15 juillet : Contre le RACISME et les VIOLENCES POLICIERES

Rennes 15 juillet : Contre le RACISME et les VIOLENCES POLICIERES

dimanche 16 juillet 2023, par Amitié entre les peuples

Rennes 15 juillet : Contre le RACISME et les VIOLENCES POLICIERES

J’étais aussi à Rennes-centre ce samedi 15 juillet ou il y a eu un rassemblement Contre le RACISME et les VIOLENCES POLICIERES avec expressions diverses, notamment de représentant-es des quartiers populaires (QP) de Rennes.
Il n’y avait guère de jeunes des quartiers périphériques derrière eux mais le contenu du propos tenu évoquait bien le détail du harcèlement policier, du racisme policier que subissent les jeunes car ce sont des jeunes et même des très jeunes qui pour certain-es vont encore au collège et pas encore au lycée. « Il suffit qu’ils ou elles parlent arabe entre eux » pour que le racisme surgisse. Cela est choquant. Certes ce n’est pas nouveau.

La Marche de fin 1983 (contre le racisme et pour l’égalité) n’en voulait plus, des ces violences policières et du racisme structurel . Mais la police est toujours et encore gangrenée par le RN et le racisme colonial et post-colonial. C’est cela qui rend la matraque facile ou les « clés de bras » une technique mortelle pour peu qu’elle soit appuyée.

Je rappelle ici que c’est du point de vue d’une « France sans racisme » (métropole, outre-mer, et liens avec les autres nations) que le MRAP se place. Le MRAP de Rennes a lui depuis très longtemps accompagné les associations de défense des droits des membres des communautés maghrébines ou portugaises ou autres sur Rennes, du temps du CIDELFI notamment et de feu Mohamed Jabbar pour « l’association des associations » (UAIR). Cette proximité, plus ou moins forte au fil du temps, n’empêche pas un positionnement différent : le MRAP n’est pas en quelque sorte le « syndicat des communautés immigrées » sur Rennes. Par contre, il milite comme elles pour des rapports sociaux sereins et pacifiques entre la police et les jeunes des quartiers périphériques de Rennes centre. Les contrôles au faciès doivent cesser, tout comme les brimades et autres harcèlements policiers. Il milite pour le plein exercice des droits.

La police doit faire son travail, sans dérive de type Etat policier, dans la mesure ou la délinquance existe dans les quartiers populaires périphériques comme elle existe au centre-ville. Elle n’a peut-être pas les même formes. Il y a, en centre ville, ce qu’on nomme la « délinquance en col blanc » et toute l’injustice économique et sociale qui s’exerce dans le cadre de la légalité ou l’on voit de plus en plus des riches plus riches au centre de Rennes tout comme à Paris. Cette dérive inégalitaire anti-républicaine est connue et reconnue depuis plusieurs années. Elle n’est nullement naturelle et juste. Elle est fort nuisible. Cela justifie les thèses réformatrices des uns et les thèses anticapitalistes des autres. J’ai bien entendu cela. Ce n’est pas nouveau non plus.

Le MRAP lui comme association antiraciste ne va pas jusque là, il n’est pas anticapitaliste mais il n’est pas plus réformateur . Il n’ignore pas pour autant l’existence d’un classisme, d’une domination de classe des grands possédants. Ce class}}isme est de plus en plus fort . Mais face à cela la doctrine du MRAP n’est pas d’organiser la lutte des classes sociales dominées. Il y a les syndicats pour cela.

Le MRAP , Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples, demande avec force, aux côtés des syndicats et autres associations type ATTAC (qui était là), que la JUSTICE SOCIALE soit effective dans tous ces aspects, que ce soit au plan FISCAL en terme de redistribution financière du très haut vers le bas, TERRITORIAL en terme d’investissement urbain mais en lien avec les habitant-es, pas de façon technocratique, SOCIAL en matière de présence des services publics (qui n’y sont plus ou mal), d’accès à la santé, à la scolarité, au logement de qualité. Mais il ne revient pas au MRAP en tant que tel d’agir concrètement sur tous ces points. Son mérite est quand même de souligner toujours et encore au fil des décennies que ces aspects sont essentiels et déterminants pour un bon vivre ensemble partout sur le territoire national.

Christian Delarue
MRAP (CN) Délégué à l’altermondialisme : ATTAC, CADTM, Forum sociaux.