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LIBÉREZ ABDULLAH ÖCALAN ! Gianfranco Fattorini - Représentant MRAP auprès de l’ONU

jeudi 12 octobre 2023, par Amitié entre les peuples

LIBERTÉ POUR ABDULLAH ÖCALAN - Genève, 10 octobre 2023

Cela ressemble fort aux cris d’il y a une trentaine d’années : LIBÉREZ NELSON MANDELA !

Dans les deux cas, à la pointe de l’iceberg, un homme incarne la cause de tout un peuple. Dans les deux cas un régime répressif et raciste pense pouvoir soumettre tout un peuple à sa volonté de suprématie.

Lorsqu’on aborde la situation d’Abdullah Öcalan, on pense d’abord à cette personne soumise depuis des lustres à un traitement inhumain et dégradant, et à une forme de torture permanente.
Mais l’on pense aussi à la situation, fort complexe, de tout un peuple qui a été divisé au cours de l’histoire et que l’on divise encore aujourd’hui, afin de mieux le tenir sous domination.

Un peuple opprimé en Iran, manipulé en Irak, persécuté en Turquie et qui a sacrifié tant de ses jeunes hommes et femmes dans la guerre contre l’Etat islamique en Syrie, alors que le chef de l’Etat turc a profité de la situation pour s’enrichir personnellement en commerçant avec les dirigeants de cette organisation terroriste, coupable de crimes de guerres et de crimes contre l’humanité.

Entretemps, le peuple kurde en Syrie est toujours confronté à divers groupes armés de différentes obédiences, soutenus par la Turquie.
Un pays gouverné sous la férule d’un chef d’Etat qui rêve d’une extension territoriale lui permettant d’asseoir un rôle régional censé rétablir le pouvoir autrefois exercé par l’Empire ottoman. Ainsi, il n’hésite pas à bombarder en Irak, à occuper une partie de la Syrie, opérant un nettoyage ethnique afin d’imposer l’arabisation des terres kurdes ; de la même manière qu’il soutien le nettoyage ethnique des arméniens au Haut-Karabagh.

Le Haut-Commissariat aux droits de l’homme a déjà eu l’occasion de dénoncer des destructions massives, assassinats et autres graves violations des doits de l’homme dans la région kurde en Turquie, ainsi que des opérations menées par les forces de sécurité gouvernementales dans plus de 30 villes et districts, au cours desquelles entre 350’000 et un demi-million de personnes ont été déplacées - et des villages et des quartiers entiers de villes plus importantes ont été complètement détruits.

Le Comité contre la Torture de l’ONU s’est préoccupé par « l’absence quasi totale d’établissement des responsabilités pour les cas de disparitions forcées » en Turquie et par « le manque d’intérêt manifeste de l’État turc à enquêter sérieusement sur ces cas. Le Comité s’est dit également préoccupé par les actes d’intimidation, de harcèlement et de violence visant des défenseurs des droits de l’homme, des journalistes et des médecins qui prêtent assistance aux victimes de torture.

Le Comité des droits de l’enfant de l’ONU s’est dit vivement préoccupé par les meurtres d’enfants et la destruction d’écoles et d’autres infrastructures dans le cadre des opérations de sécurité menées dans le sud-est de la Turquie, c’est-à-dire la région kurde.

Le Groupe de travail des Nations Unies sur les disparitions forcées ou involontaires a souligné que la Turquie n’est pas parvenue à accepter son passé dans les domaines importants, qu’il s’agisse de la vérité, de la justice, de la réparation ou de la mémoire des victimes.

Dans son rapport de mission en Turquie, le Rapporteur spécial sur la liberté d’opinion et d’expression a souligné que les décrets adoptés après la tentative de coup d’État de juillet 2016 sont venus étoffer un ensemble déjà dense de lois antiterroristes et d’interdictions en matière d’expression, telles que l’interdiction d’émettre des critiques envers le Président et les autres représentants de l’État. Le Rapporteur a précisé que les autorités disposent d’un pouvoir discrétionnaire étendu qu’il devient toujours plus difficile de contester et qui leur permet de prendre des mesures contre la presse, les écrivains, les universités, les juristes, les fonctionnaires, les défenseurs des droits de l’homme et beaucoup d’autres personnes. Le rapporteur a conclu que les autorités ont créé l’un des environnements les plus défavorables à la liberté d’expression que la Turquie ait connus depuis des dizaines d’années, environnement peut-être même sans précédent dans l’histoire contemporaine du pays.

En effet, des centaines de responsables politiques et élus nationaux, régionaux ou locaux , juristes, avocats, professeurs universitaires, journalistes, fonctionnaires, défenseurs des droits humains sont incarcérés dans des conditions dégradantes.
Cet état de fait est connu de toutes les chancelleries, mais personne ne s’en émeut !!

À l’heure de l’affaiblissement constant du droit international et de son application inégale par les grandes puissances, l’application de la loi du plus fort permet à la Turquie de Recep Tayyip Erdogan d’écraser le peuple kurde en Turquie, de le bombarder en Irak et de l’exproprier de ses terres en Syrie – sans que les organes des Nations Unies, notamment le Conseil des droits de l’homme, le Conseil de sécurité ou l’Assemblée générale s’en préoccupent, malgré deux rapports bien détaillés du Haut- Commissariat aux droits de l’homme.

ALORS OUI ! LIBÉREZ ABDULLAH ÖCALAN !!

Libérer Abdullah Öcalan est la condition préalable à la tenue de négociations pour le rétablissement des droits fondamentaux du peuple kurde et pour la réparation de tous les crimes commis par l’Etat turc contre ce peuple.
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Gianfranco Fattorini - Représentant MRAP auprès de l’ONU