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Quelques lignes sur Comte-Sponville, Onfray, Misrahi et Fromm.

jeudi 9 mai 2013, par Amitié entre les peuples

Ethique postchrétienne (et même postmétaphysique)

Quelques lignes sur Comte-Sponville, Onfray, Misrahi et Fromm.

L’athéisme n’est nullement forcé de se caler sur la morale chrétienne tout en soutenant que Dieu et la religion sont deux phénomènes superfétatoires (une hypothèse non nécessaire). C’est pourtant ce que fait André Comte-Sponvile dans « L’esprit de l’athéisme » et dans d’autres articles.

Dans ce livre, il répond dans un premier chapitre à la question : « Peut-on se passer de religion ? » Il évoque ses deux sens courants : se relier à et s’inscrire dans une tradition, une mémoire. Et l’on apprend avec surprise que l’athée (qu’il est) peut être fidèle à une tradition ou une mémoire qui n’est pas à priori la sienne comme athée, voire avec laquelle il a rompu (ses chaines). Libre à ACS d’être un « athée-fidèle » un peu comme on parle de « catho-laiques » en France. Ce n’est cependant pas sans conséquence sans doute sur certains choix de vie.

La seconde question est : « Dieu existe-t-il ?  ». Il définit Dieu comme « un être éternel, spirituel et transcendant qui aurait consciemment et volontairement créé l’univers » et ensuite il oppose six arguments à cette existence-là. Ici ACS se montre, semble-il, plus agnostique qu’athée. Rien ne permet de valider l’existence de Dieu or c’est aux croyants de prouver une telle existence. Reste qu’il ne peut lui défendre sa non croyance autrement que par le doute. Il croit qu’il n’existe pas mais il en sait rien. Rien à voir avec les athés matérialistes qui fondent leur athéisme sur des théories comme Darwin, Marx, Freud, ou sur une philosophie comme Nietzsche, etc...

Son troisième chapitre évoque une spiritualité sans Dieu (et sans religion). Un athée nie que l’absolu soit Dieu, il ne nie pas nécessairement tout absolu. L’Esprit remplace Dieu. Voilà son propos férocement résumé. Il existe donc des athées spirituels et d’autres qui ne le sont pas. Ces derniers peuvent néanmoins avoir des principes, une éthique, un idéal.

Refuser d’être un « athée habermassien » ( ), ie compréhensif et complaisant avec les religions, ne signifie pas systèmatiquement risque de tomber dans la barbarie. Les croyants (en Dieu) et les religions n’ont nullement le monopole de la conscience du mal et de la civilisation. Les religions ne produisent pas un humain intégral mais un humain trop souvent sans joie, car sans plaisirs de l’érotisme. Ici il faut relier Onfray et Misrahi. Le premier pour sa philosophie hédoniste, le second plus proche de Spinoza pour sa philosophie de la joie qui n’exclue nullement l’érotisme.

Joie et érotisme.

La joie ne se réduit pas à la comtemplation. Il y a dans l’érotisme, dans le plaisir sexuel partagé et renouvellé grâce à l’érotisme et ses « petites transgressiosns » une réelle joie et une plénitude qui permet l’inscription dans le temps. Ce qui donne à penser que la définition de l’amour d’Erich Fromm « prendre soin de » ou « faire attention à » pouvait non seulement valoir pour l’Agapé, l’amour-amitié mais aussi pour Eros soit l’amour érotique. Or André Comte-Sponville, comme les chrétiens, souligne lourdement que l’érotisme est un amour-manque qui implique de n’être jamais satisfait. Bien qu’il y ait cet aspect, j’estime, pour ma part, qu’il est surévalué. L’érotisme bien partagé peut trouver un contentement stabilisé et épanouissant.

D’Erich Fromm il faut retenir son ouvrage sur la destruction, sur « le coeur de l’homme » et d’autres encore mais son « l’art d’aimer » mérite d’être lu par dessus les épaules de Marcuse plus que par-dessus celles de Kant. Autrement dit, il importe d’être mmoins austère et moins rigoriste. Laisser place à une passion authentique n’ouvre pas au mal. En ce sens, il convient de se défaire d’une éthique chrétienne sans pour autant vivre sans principe. Le scupulum existe. C’est le petit caillou qui gêne la marche et qui indique une mauvaise orientation, le fait d’être passé du côté régresssif au lieu d’aller vers l’émancipation.

Christian Delarue

MICHEL ONFRAY - L’eugénisme à visage hédoniste - YouTube

http://www.youtube.com/watch?v=zYgFQ7gUteM