Accueil > Altermondialisme > Postcapitalisme - Néosocialisme > Perspective alter : socialisme arc-en-ciel ! > L’expérience du « socialisme réel » pour un socialisme démocratique. C Delarue

L’expérience du « socialisme réel » pour un socialisme démocratique. C Delarue

vendredi 1er juin 2012, par Amitié entre les peuples

L’expérience du « socialisme réel » pour un socialisme démocratique.

Ils sont nombreux les « staliniens renversés », ceux qui comme BHL, Glucksman et autres, ont fait longtemps la promotion des régimes dit « communistes » à l’Est et ailleurs avant de passer avec armes et bagages du côté des USA et de l’impérialisme.

 Maintenir l’option socialiste !

Ils sont plus rares ceux qui ont critiqué ces régimes bureaucratiques au nom du socialisme. Ici on trouve deux grandes variantes (avec de multiples sous-groupes), d’une part ceux qui se réclame d’une perspective autogestionnaire (par en-bas), d’autre part ceux qui pense une forme de transition ou l’en-bas agissant laisse place à un gouvernement socialiste qui ne soit pas une oligarchie hors de tout contrôle de la part du peuple-classe.

La question importante de l’écosocialisme (1) est laissée de côté.
Ce qui est visé c’est la perspective d’un autre socialisme.
L’ancien était bureaucratique et totalitaire celui-ci sera démocratique avec plus de libertés et de droits pour le peuple-classe. Ce qui pose la question de la République socialiste.

Son trait principal est que la bureaucratie d’Etat sera dépourvu de privilèges, ceux qui l’assimilaient à une sorte de bourgeoisie d’ Etat.
Et c’est dès aujourd’hui que cela doit être entrepris. La grille des qualifications et des postes ne doit pas déboucher sur des écarts gigantesques de traitement et des privilèges de caste dignes des « bourgeois ».

 Sur les deux variantes précitées.

Il y a deux enjeux différents. La perspective intégralement autogestionnaire - que des « soviets » (conseils) - semble utopiste. Elle présuppose une large « guerre de position » (Gramsci) dans la société civile, dans les quartiers et une bataille pour le pouvoir des travailleurs dans les entreprises. L’étape suivante, lorsqu’elle est envisagée, est conçue sous la forme du fédéralisme des structures conquises en-bas dans les entreprises et les quartiers.

La perspective du gouvernement socialiste doit à tout prix éviter la rigidification bureaucratique de l’Etat qui demeure actif pour réintroduire le politique face aux marchés . L’enjeu est de construire une République du contrôle efficace des travailleurs salariés et indépendants sur les gouvernants ou dirigeants.

Une telle République socialiste ne ressemble pas à ce que l’on entend ordinairement par République sociale ou une oligarchie « sociale » surplombe toujours le peuple-classe. La démocratie socialiste se préoccupe beaucoup des questions de mandat qui perdurent inévitablement afin d’éviter la constitution d’une caste politique professionnalisée dominant la société sur la base de la délégation de pouvoir. Si une telle caste se reconstitue alors on assiste à un retour en arrière et un retour de l’oligarchie.

Christian DELARUE

Syndicats et socialisme en 1972 : 50 ans
https://www.monde-diplomatique.fr/1972/10/HONTI/31155

En 2010
http://amitie-entre-les-peuples.org/Gauche-Unitaire-bretagne

Addendum
Etatisme et autogestion : la coupure caricaturale.

Le propos qui suit est de Nicos Poulantzas in L’Etat, le pouvoir le socialisme PUF Quadrige 1978.

L’on se plaît aujourd’hui (en 1978), en France, à parler de deux traditions du mouvement ouvrier et populaire, celle étatiste et jacobine, de Lénine et la Révolution d’Octobre à la III èmme Internationale et au mouvement communiste, celle autogestionnaire et de démocratie directe à la base. Pour réaliser le socialisme démocratique, il faudrait rompre avec la première et se situer dans la seconde. Poser la question de cette façon est quelque peu sommaire. Il y a bien sûr deux traditions, mais elles ne recoupent pas les courants auxquels on les identifie. Croire, qui plus est, qu’il suffit de se situer dans le courant autogestionnaire ou de démocratie directe à la base pour éviter, de ce fait, l’étatisme, c’est là une erreur de fond.

L’écosocialisme contemporain plaide de façon générale pour la production de valeur d’usage plus que de valeur d’échange. Mais la démocratisation est une exigence du socialisme.

Il importe de favoriser la démocratie locale à la base comme le veut le courant autogestionnaire mais aussi de promouvoir à tous les autres niveaux existants ce que l’on a appelé « la démocratie prolétarienne », celle qui, selon N Poulantzas, promeut le mandat impératif et révocable. On ne supprimera pas l’Etat en tant que service public voué à la péréquation tarifaire sur le territoire mais on le démocratisera pour le mettre sous contrôle des citoyens . Le service public « jacobin » a pour fonction d’assurer à tous les résidents du territoire national le même tarif pour les principaux services publics dégagés de la financiarisation, de la privatisation et de la marchandisation. C’est la fin des inégalités issu du développement inégal et combné du capitalisme (Trotsky) .

CD