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Géopolitique raciste avec relégation multicolore des pauvres ! Christian DELARUE

jeudi 29 mars 2018, par Amitié entre les peuples

Essai sur fond de dégradation écologique !

Géopolitique raciste avec relégation multicolore des pauvres !

Voici quelques considérations générales de « géopolitique du mépris et de l’exclusion », mépris des pauvres et des modestes mais avec des considérants de type racistes et sexistes ! Autrement dit une géopolitique raciste se superpose à une géopolitique classiste (1) qui voit derrière les inégalités des chômeurs, des précaires, jeunes ou non, rester durablement dans les bas salaires pour les couches sociales modestes et la misère pour les pauvres !

C’est à un « couplage matérialiste » de l’analyse qu’il faut faire apparaître. Si le racisme est aussi - image de l’iceberg ou la partie émergée montre le racisme interpersonnel - un rapport social d’exclusion et d’infériorisation alors d’un point de vue matérialiste il faut le coupler avec les autres rapports sociaux notamment ceux de classes (mais aussi de genre) qui appauvrissent et fragilisent les employés précaires, les ouvriers, les ouvriers jeunes surtout et ici les blancs comme les non-blancs - pour user ici dans ces lignes d’une distinction que nous jugeons par ailleurs fort problématique (puisque le racisé peut être par exemple juif et blanc ) !

Au-delà des manoeuvres de division de l’extrême-droite la lame de fond du capitalisme actuel laisse dans la désespérance sociale beaucoup de jeunes toutes origines sociales ou ethniques confondues !

I - Rapports sociaux de domination raciste ou le racisme comme rapport social

Donnons un extrait d’un texte de Saïd Bouamama du 18 décembre 2014

Comme toutes les exploitations et les dominations, le racisme n’est pas un objet mais un rapport social. Analysant le capital, Marx souligne que « Le capital est non un objet, mais un rapport social de la production, adéquat à une forme historiquement déterminée de la société et représenté par un objet, auquel il communique un caractère social spécifique ». Un rapport social ne décrit pas une simple relation entre deux groupes sociaux, il relie ces interactions entre groupes à une surdétermination systémique hiérarchisante. C’est cette dimension systémique qui produit à la fois l’exploiteur et l’exploité, le dominant et le dominé, le raciste et le racisé infériorisé.

Elle tend également à produire l’intériorisation du rapport chez les uns comme chez les autres. Nous parlons de tendance parce que, bien entendu, des contre-tendances existent inévitablement du côté du dominé. Si la forme des résistances du dominé peuvent être multiples, elles existent inévitablement : soumission apparente, valorisation de ce qui est déprécié par le dominant, ironie et humour, repli sur soi et fuite du dominant, résistance organisée pacifique ou violente, etc. Avec leurs sens de la formule, Mao et Mandela résument comme suit ce constat : « partout où il y a oppression il y a résistance » et « C’est toujours l’oppresseur, non l’opprimé, qui détermine la forme de la lutte ».

II - Croisement des rapports sociaux avec le mal-développement capitaliste !

Ce serait idéaliste de penser que le mal développement capitaliste pousse à la relégation dans les zones de friches et de misère que des non-blancs pour placer tous les Blancs dans les beaux quartiers Dans le réel on voit bien une « mixité raciale » mais c’est une « mixité à dominante » et à dominante Homme et Blanc pour les zones territoriales du 1% d’en-haut et une mixité à dominante Jeunes - Femmes - non Blanc(he)s pour les zones de relégation territoriale !

Ce qu’il faut souligner, c’est qu’il y a beaucoup de non Blancs dans les zones délaissées par le capital, que ce soit en France (distinction entre villes et périphéries et nouvelles distinction au sein des villes) ou dans le monde (les uns au Sud les autres au Nord) mais qu’on y trouve aussi beaucoup de Blancs (en tout cas dans les pays du Nord, d’Europe) !

De même dans les zones riches, celles du 1% d’en-haut les Blancs y sont massivement mais ils ne sont pas les seuls car on y trouve aussi des non-Blancs mais en moindre quantité. La question serait : y-a-t-il comme pour les femmes un « plafond de verre » ? Un sexoséparatisme non revendiqué mais réel s’ajouterait à un « séparatisme raciste » tout aussi peu revendiqué mais tout aussi réel !

III - Géopolitique de la relégation territoriale et sociale

La géopolitique reproduit les différents rapports de domination - classiste et raciste - dans l’espace via le mal développement ou pour le dire autrement le « développement inégal et combiné du capitalisme » (Léon Trotski) reproduit les inégalités sociales sur un plan territorial ! Et une dynamique raciste y est incluse en mode « mixte à dominante »

Plus la logique d’accumulation du capital se déploie et plus se concentrent les richesses matérielles là ou elles sont déjà et plus les zones qui en sont faiblement dépourvues subissent l’abandon, la jachère, la pauvreté ! Aux inégalités sociales se combinent les inégalités territoriales !

La sociologie des ghettos vient partiellement conforter cette dynamique du capital et des marchés !

A la question sociale et territoriale se rattache aussi la question écologique et notamment extractiviste ! Les zones à risques ou vivent les pauvres - blancs et non blancs - sont aussi celles de la plus forte pollution, du moindre souci écologique ! Le 1% d’en-haut mais aussi le dernier décile d’en-haut mobilise à leur avantage un « capitalisme vert » qui n’est pas plus écologique qu’il n’est social même si des mesures sont prises pour éviter les dégâts écologiques locaux qui peuvent les atteindre !

Christian DELARUE

1) La Géopolitique classiste voit les fractures internes aux nations et aux continents en remarquant qu’ « il y a du sud au nord et du nord au sud » pour le volet mondial, mais au plan départemental elle verra l’abandon de la périphérie au profit de la grande ville et au plan urbain, au sein des villes elle dira il y a des riches au centre et des pauvres en périphéries, mais les périphéries elles-mêmes peuvent être hiérarchisées entre couches sociales modestes et couches sociales moyennes là ou les couches moyennes sont apparues