Accueil > Altermondialisme > Contre la marchandisation ? > Contre la marchandisation de la force de travail. > Contre l’envolée des profits et des hauts revenus > F Hollande va-t-il aller chercher la « compétitivité » avec les dents ? C (…)

F Hollande va-t-il aller chercher la « compétitivité » avec les dents ? C Delarue

mardi 30 octobre 2012, par Amitié entre les peuples

F Hollande va-t-il aller chercher la « compétitivité » avec les dents ? (s’il le faut)

ou comment la gauche se renie en disant que les travailleurs et
producteurs salariés ne valent pas ce qu’ils coutent !

http://blogs.mediapart.fr/blog/christian-delarue/311012/f-hollande-va-t-il-aller-chercher-la-competitivite-avec-les-dents

La compétitivité rapportée à une nation n’a guère de sens. La
compétitivité se rapporte aux entreprises capitalistes. Il s’agit
toujours derrière ces termes de promouvoir de nouvelles stratégies
patronales de flexibilisation et de libéralisation des marchés et
surtout en l’espèce du marché du travail.

La haute bureaucratie de la troika glose sur la cohésion sociale à vide car elle sait évidemment que ce sera sans effet sur l’emploi et les revenus des travailleurs du rang mais que par contre la marchandisation de la force de travail sera renforcée, ce qui signifie que cette capacité de travail sera de plus en plus payée que lorsqu’elle est réellement productive de marchandises et de profits.

Cette marchandisation fait ipso facto reculer le statut protecteur du salariat
qui par définition reste bien payé lorsqu’il se repose ou prend sa
retraite. On retrouve là depuis 1993 une vieille focalisation du
patronat et des économistes néolibéraux sur le coût du travail dont les
travailleurs salariés les moins instruits en économie connaissent in
vivo les résultats négatifs.

Parler maintenant de « choc » (de compétitivité) a un aspect effroyablement cynique. D’autant qu’en général, on ne dit pas à la différence de la note d’ATTAC et de la Fondation Copernic sur le sujet (1) que le coût salarial augmente avec la taille des entreprises capitalistes et que cela peut aller du simple au double entre une de 50 employés et une de 1000 ! Il est donc peu
scientifique de parler de coût salariaux pays par pays. Et encore je
m’abstiens, n’étant pas économiste mais syndicaliste, d’entrer dans les débats de méthodologies liés à la définition du coût du travail.

Mais là n’est pas le manque le plus important. On ne sera pas étonné que
le principal impensé du rapport Gallois, à lire la même note d’ATTAC et
de la Fondation Copernic soit le « coût du capital ». En effet, la part
dévolue aux actionnaires, quoique montante, n’est jamais vue au plan
économique comme contraire à la relance des investissements ou au plan
social en temps de crise comme un mauvais « partage » entre capital et
travail. Le respect des hauts revenus distribués aux actionnaires est
une sorte de « règle d’or » du néolibéralisme.

Christian DELARUE

1) En finir avec la compétitivité par les économistes d’ATTAC et de la
Fondation Copernic.