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Nos vies, leurs vies, leurs profits : Vol et mensonge, capitalisme et fascisme

dimanche 10 juillet 2022, par Amitié entre les peuples

Nos vies, leurs vies, leurs profits : Vol (de slogan) et mensonge, capitalisme et fascisme

« Nos vies, leurs vies valent plus que tous les profits » - Macron.

E. Macron, comme président-candidat, avait osé, le 2 avril 2022, reprendre un slogan ancien de La Ligue communiste révolutionnaire (LCR) en précisant quand même - nuance d’importance - un « leurs vies » plus que le « nos vies » de la LCR, conscient que les vies du 1% ou 3 % d’en-haut - ses potes - ne sont pas celles du peuple-classe 95% ou 90% d’en-bas.

Richesse des élites néolibérales mondialisées, exploitation des peuples

En vérité, Macron, après Hollande et Sarkozy, défend d’abord, toujours et avant tout, les profits et les capitalistes qui les accumulent, donc ceux qui, par définition et nécessité, exploitent la force de travail toujours plus pour dégager plus de profits et enrichir ainsi les riches, toujours plus riches. Les inégalités au sein du 1% d’en-haut sont très fortes. Cela devient insupportable quand les autres classes sociales en souffrent . Côté exploitation de la force de travail, il n’est pas prévu de réduire le temps de travail des salariés du privé ou du public, ni de mieux les payer, bien au contraire .

« Leurs vies » à eux - les capitalistes accumulateurs du profit et le groupe des cadres salariés payés chèrement pour accomplir la politique de classe - ne sont donc nullement les vies de tous les exploité-es, tant celles des salariés les plus précaires et sur-exploités que celles des cadres intermédiaires pouvant aussi subir - jusqu’à un certain point - une exploitation capitaliste quoiqu’ils soient, eux, mieux payés .

QUELLE LOGIQUE SERVIR ?

Macron ne promeut nul part, notamment via les services publics, une logique de satisfaction première des besoins sociaux et humains - bien au contraire - car une telle logique est anti-systèmique par rapport au capitalisme dominant. Une telle logique de satisfaction première des besoins sociaux mène à ce qu’on pourrait nommer le socialisme, à une forme de socialisme souhaitable pour peu qu’une dimension écologique et démocratique y soit introduite .

Jamais cet homme ne fera un pas vers le socialisme ! Jamais ! Bien au contraire.
Il n’ira pas même d’ailleurs vers un Etat social conséquent de type social-démocrate, avec, outre le noyau dur capitaliste, une Sécurité sociale forte, une Economie sociale et solidaire soutenue, et des services publics développés.

Un alter-capitalisme social n’est plus pensable aujourd’hui, du fait de la longue dérive d’acceptation de la « fin de l’histoire » et de la montée d’un capitalisme financiarisé par le Parti socialiste (PS) de Mitterrand à Hollande. L’acceptation de l’Union européenne et du traité de Maastricht (1992-93) a donné en plus trop de pouvoir aux banques et à la finance qui dictent leurs principes aux Etats et aux sociétés.

LOGIQUE DE DESTRUCTION DES APPUIS SOCIAUX

Macron s’inscrit pleinement dans la thatchérisation du monde et du pays, tout comme Hollande, ami de la finance (contrairement à sa célèbre déclaration de début de mandat), Sarkozy et d’autres avant eux. Le néolibéralisme est une vaste entreprise de destruction des appuis sociaux.

Appuis sociaux : L’invention du service public, monétaire, tarifaire mais non privé et non marchand, tourné vers l’intérêt général non ramené à celui des entreprises capitalistes constitue un espace réduit de non capitalisme dans la sphère capitaliste ultra-dominante ! Et les fonctionnaires y sont des agents éloignés de la recherche obsessionnelle du profit mais mus par le souci de la règle et du bien de tous à commencer par les personnes non solvables que le système lucratif laisse au caritatif.

On peut défendre l’idée que l’Etat Providence d’après guerre (45) liait difficilement un mode de production et un mode de protection. L’Etat Social scellait ce faisant l’unité - sous contradictions permanentes - de la question économique (dominante) et de la question sociale (montante). Le néolibéralisme et la thatchérisation du monde consacrent, au détour des années 79-83, leur séparation au détriment du social, de l’environnemental et du démocratique.

LE FASCISATEUR

Pire, on voit que Macron, plus que d’autres sur ce point, mène le pays vers le fascisme soit un régime très autoritaire, policier, satisfaisant fort bien la logique capitaliste du profit avant tout - le RN ne faisant pas autre chose (contrairement à certains propos de M Le Pen) - mais avec, en sus, un mélange d’anti-syndicalisme, de refus des grèves, de corporatisme d’entreprise, de racisme, de sexisme, d’homophobie, d’accommodement avec les intégrismes religieux sauf celui musulman (car là il y a racisme anti-musulman).

Christian DELARUE

E Macron ayant aussi évoqué, dans le même discours, la bienveillance, il convient de citer Adam Smith, philosophe du XVIIIe siècle et père de l’économie moderne, qui a dit : « Ce n’est pas de la bienveillance du boucher, du brasseur ou du boulanger que nous attendons notre dîner, mais plutôt du soin qu’ils apportent à la recherche de leur propre intérêt ». L’essence du capitalisme est la recherche du profit.