Critique antiraciste et antisexiste du PIR.
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Critique antiraciste et antisexiste du PIR.
Le PIR est le parti des Indigènes de la République. Résumons la critique faite par eux qui est lisible dans l’Appel de 2005 et par de très nombreuses prises de positions. La République est, pour eux, blanche et « catho-laïque » et donc indéfendable. Elle pratique un communautarisme caché, pro-blanc, pro-sécularisation. Ce communautarisme se réclame d’un bel universalisme - les humains sont tous et toutes libres et égaux-égales - mais il cache un fort mépris des différences, notamment celles venues d’ailleurs, des ex-colonies.
Le PIR critique les « bounties », ceux et celles qui, à l’image de la confiserie, sont blanc(he)s dedans et noir(e)s dehors, autrement dit ceux et celles qui se sont démarqué(e)s ou libéré(e)s de l’interprétation dure de l’islam (lapidation, sexoséparatisme, punition autorisée de sa ou ses femmes, etc…) et de son emprise hyperpatriarcale contre les femmes (et les hommes). Par raisonnement à contrario on comprends que le PIR prend la défense des islamistes politiques pro-charia mais aussi des intégristes « culturels » (agissant dans la société civile) - dont les membres de l’UOIF en France - et critiquent les musulmans et musulmanes ayant adoptés une culture musulmane tolérante, sobre, libérale et égalitaire entre hommes et femmes. Mais on entame là notre courte critique mais double critique.
XX
I - Le PIR entretient le racisme et l’intégrisme musulman.
Le PIR critique l’antiracisme moral, celui des associations antiracistes. Il dit qu’il soutient la lutte des femmes non-blanches, noires, arabes, musulmanes et rroms. C’est ainsi qu’il présente sa lutte « active » ou « réelle », et ce en lien avec le post-colonialisme. Comment s’y prend-t-il ? De façon pour le moins paradoxale pour un antiraciste.
Le PIR entretient la « guerre des races ».
Ce positionnement (la lutte des femmes non-blanches, noires, arabes, musulmanes et rroms) en termes de luttes collectives (notez bien le « collectif ») sur une base raciale et religieuse est raciste, provocateur et surtout faux.
Nombre de blancs et blanches luttent depuis des années et sur tous les continents contre le racisme , qu’il vise les noirs et les noires ou les musulmans et les musulmanes, les rroms ou les arabes. Ils et elles le font en refusant la coupure du PIR (et des proches des Indigènes de la République façon Pierre Tévanian) entre blancs et non-blancs qui est de type raciste et en pleine logique mortifère. Car on ne combat pas le racisme par un autre racisme.
Il en est de même de la lutte contre l’esclavage et les crimes coloniaux du Constantinois ou d’ailleurs. Il n’y a pas une bonne de couleur de peau pour les combattre puis pour les faire reconnaître comme crime contre l’humanité. Peu importe aussi la conscience religieuse ou athée qui à l’arrière-plan de ces luttes. Il ne faut pas mettre ici des croyants contre d’autres ou contre des athées.
Avec ce type de méthode de choix préférentiel d’un groupe dominé on entretient au contraire la « guerre des racismes » ou le racisme des noirs et-ou des arabes vient répondre au racisme des blancs. Régression sans fin ! Mortifère. Il convient au contraire de réduire, autant que faire se peut, toutes les formes de racisme. Pour vivre ensemble sans racisme, à égalité.
Le PIR défend surtout les intégristes musulmans.
La loi de mars 2004 n’empêche pas la scolarisation des musulmanes en collèges et lycées. Très nombreuses sont les musulmanes qui font leurs parcours scolaires en collèges et lycées publics. Voilà une première chose importante à dire mais ce n’est pas la seule.
Il faut dire aussi, second point important, que la loi de mars 2004 autorise la liberté de conscience sous la forme religieuse discrète, sobre. Il est complètement faux de dire que cette expression est interdite. Seule est interdite l’exhibition forte et intempestive de sa religion : celle ou on ne voit que çà à 50 mètres à la ronde ! La religion ainsi exhibée vous « pète à la gueule ». C’est bien cet excès de type intégriste qui est interdit. Cela touche une toute petite minorité de musulmanes.
De plus, rien n’empêche ces musulmanes d’aller en école privée - ce qu’elles font - et de déambuler dans cet accoutrement hypertextile dans les rues. Point de refus totalitaire ici.
XX
II - Critique antisexiste du PIR fondée sur les principes de liberté des femmes et d’égalité hommes-femmes.
Le PIR ne défend pas le relativisme du textile.
On pourrait penser que le PIR défende le relativisme du textile, autrement dit défendre l’hypotextile du faiblement vêtu (hypocritement) en même temps que l’hypertextile sexoséparatiste (réellement) mais ce n’est pas le cas. Le relativisme du textile dit « je m’habille comme je veux, quand je veux », hypotextile ou hypertextile. Ce qui suppose un cadre de fond non violent, respectueux des femmes telles qu’elles sont et égalitaire. Ce qui n’est pas la thèse de la complémentarité des sexes et de leur hiérarchisation, thèse défendue par les conservateurs et les intégristes. Le PIR fait sien un relativisme global fondé sur le multiculturalisme et la charia, ce qui n’a rien à voir avec le relativisme réduit au textile qui est non violent.
Qui en France remarque que l’on ne peut pas se balader l’été en string seins nus ! Personne n’en aurait envie ! Non. C’est le système pudibond normatif qui réprime cette liberté. Totalitarisme du conformisme textile ! La pudeur des uns ne doit pas être prétexte à répression de la liberté des autres.
Mais ou est l’exigence de liberté pour tous et toutes dans un cadre égalitaire ? C’est pourquoi je plaide d’abord pour le relativisme culturel au sein de la « question textile » en le distinguant du relativisme culturel global, celui qui dit que tout se vaut entre les traditions sexistes et les conquêtes féministes pro-liberté et égalité.
On doit pouvoir passer sa tondeuse dans son jardin en string seins nus ! Et sans insultes ou moqueries !
Le PIR veut ignorer l’imposition mondialisée du sexoséparatisme.
Le fait que des musulmanes portent librement, au nom de la pudeur (sans trop y croire parfois), un accoutrement hypertextile (voile et jupe longue ras-du-sol), que l’on doit respecter, ne doit pas empêcher de dire et répéter l’existence d’un intégrisme hyperpatriarcal mondialisé. On fait comme si il n’existait pas !
Les intégristes juifs haredims et musulmans « préconisent » et imposent partout, au sud comme au nord, dans l’Etat ou hors de l’Etat (emprise « gramsciste » dans la société civile) la tenue hypertextile pour les femmes. La pudeur est obligée, construite viscéralement comme honte maladive de son corps. Il y a insultes et violences pour les musulmanes qui se veulent libre de ces diktats patriarcaux. Le PIR fait semblant d’ignorer cette répression.
Il existe aussi dans plusieurs pays à dominante musulmane un sexoséparatisme plus radical encore qui impose aux femmes de rester à la maison et de n’en sortir qu’accompagnée du frère ou du mari.
Christian Delarue
Lire aussi :
1) Critique de la gauche d’accompagnement sociétal de l’intégrisme islamique.
La « CFDT du sociétal » ou les moeurs austères et sexistes accompagnées.
Les intégristes sévissent, la gauche pro-intégriste met la crème !
2) La question « textile » et la répression-discrimination des extrêmes.