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Quatre formes principales de relocalisation avec ou sans protectionnisme - Th Brugvin

mercredi 8 juin 2016, par Amitié entre les peuples

Quatre formes principales de relocalisation avec ou sans protectionnisme

Pour Thierry Brugvin, membre du Conseil scientifique d’ATTAC, il existe au moins 4 formes principales de relocalisation avec ou sans protectionnisme.

C’est-à-dire 2 formes de relocalisation solidaire et 2 de relocalisation non solidaire. Sur la base de ces différents critères nous pouvons distinguer deux axes principaux : une production (nationale - internationale) avec un protectionnisme (fort ou faible). La relocalisation peut avoir pour but l’emploi local (ou national), la préservation de l’écologie (en diminuant notamment l’empreinte carbone), ou l’autonomie économique et politique. Ce qui aboutit à 4 principales orientations en matière de production :

1) Une relocalisation protectionniste et non solidaire (de droite). C’est-à-dire la priorité sur la production nationale,
o mais avec des barrières protectionnistes, en usant d’une clause sociale, au détriment de l’emploi dans le PED.
o En continuant néanmoins une exportation vers les autres nations, telle que le pratique les Etats-Unis dans de nombreux secteurs
o et poursuivant l’importation de produits indispensables de manière néocolonialiste (c’est-à-dire en exploitant les PED). Cette politique économique n’est donc ni solidaire, ni très écologique, elle relève d’une politique de relocalisation de droite forte.

2) La relocalisation peu protectionniste non solidaire (de droite modérée)  : c’est une relocalisation de la production nationale (par exemple pour des raisons écologiques ou d’emplois, ou même de rentabilité lié aux coûts de transport), mais sans barrière protectionniste et sans système de solidarité internationale, c’est-à-dire sans l’obligation de prix équitables, pour les rares produits importés ne pouvant être produits sur place. Il s’agit d’une relocalisation qui relèverait de la droite modérée, mais qu’on ne rencontre pas véritablement. C’est donc plus une hypothèse théorique qu’une réalité concrète.

3) La relocalisation solidaire sans protectionnisme  : afin d’éviter de nuire à l’emploi des PED (pays en développement), mais au risque de subir la concurrence internationale et donc de ne pas parvenir rester compétitif concernant la production nationale et donc ne pouvoir tenir cette relocalisation à long terme.

4) La relocalisation solidaire avec un protectionnisme ciblé : c’est-à-dire fondé sur un SPG permettant aux PED les plus faibles de continuer à exporter en partie leur production, afin de ne pas nuire à leur emploi. Par contre les pays industrialisés sont contraints à relocaliser leur production (politique sociale pragmatique).

Thierry BRUGVIN