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L’âme humaine sous le règne de la laïcité Christopher Lasch (note CD)

dimanche 5 janvier 2014, par Amitié entre les peuples

L’âme humaine sous le règne de la laïcité Christopher Lasch (note CD)

Il s’agit du dernier chapitre du livre « LA REVOLTE DES ELITES et la trahison de la démocratie » de Christopher LASCH. Ce n’est plus la « révolte des masses » qui menace l’ordre social mais la « révolte des élites » qui ont perdu tout contact avec le peuple. Jean-Claude Michéa, dans sa préface, critique la gauche « libérale de moeurs » car, selon lui, le thème de la « personnalité autoritaire » appartient au passé alors que c’est la « personnalité hédoniste » qui forme aujourd’hui les couches d’appui de la surconsommation marchande et du capitalisme libéral. Au moment ou il écrivait ses lignes il n’était pas évident, pour lui au moins, qu’une surmoralisation du monde de type autoritaire et religieuse était montante.

Le titre du chapitre est un emprunt au livre d’Oscar Wilde « L’âme humaine sous le règne du socialisme » (fev 1891) et Ch Lasch rédige quelques pages sur cet auteur qui n’ont rien à voir avec la laïcité mais plus avec la croyance de Wilde en la technologie pour sortir de la dégradation du travail . Il en vient cependant à évoquer rapidement Mannheim et surtout Weber et Freud deux auteurs critiques de la religion. Il passe ainsi à Jung qui lui laisse plus de place, non pas à la religion, mais à un imaginaire spirituel et à la « question du sens », sans cependant proposer une doctrine « clé en main ». Bien au contraire l’enjeu pour lui et pour l’homme en général (l’humain) est d’avancer vers « un état de conscience plus large et plus élevé » en restant dans la modernité, c’est à dire dans un monde « sans certitude métaphysique » et au sein d’un monde purement laïque (p240).

La lecture de ce chapitre ne se comprend pleinement que par un retour en arrière ou il est écrit à propos des « classes savantes » que « leur adhésion à la culture de la critique exclut tout engagement religieux ». « L’attitude de ces élites à l’égard de la religion va de l’indifférence à une hostilité active » (p219) Plus loin : « Le vide créé par la laicisation a été comblé par une culture permissive qui substitue au concept de péché celui de maladie ». Le propos semble descriptif. Il apparait aussi comme une critique mais une critique ouverte et libre visant à renforcer « l’âme (?) humaine sous le règne de la laîcité ».

Christian DELARUE - 5/1/2014

La Révolte des élites et la trahison de la démocratie - Champs Flamarion

Ce qu’en dit Wikipédia à ce jour :

Troisième Partie : L’âme dans sa nuit obscure

La troisième partie est consacrée à une analyse critique de la psychanalyse et de la religion, ainsi qu’à une discussion des thèses de Philip Rieff et sa défense de « la religion de la culture » comme source nécessaire de l’ordre social. Le dernier chapitre « L’âme humaine sous le règne de la laïcité » propose également une discussion des positions d’Oscar Wilde, Karl Marx et Carl-Gustav Jung. Face à ceux qui commentent la perte supposée d’ « assurance intellectuelle et émotionnelle » entraînée par le déclin de la religion, Lasch écrit : « Ce qu’il faut mettre en cause ici, c’est le postulat selon lequel la religion a pu à un moment fournir un ensemble de réponses complètes et sans équivoque aux questions éthiques (...) ou qu’elle a pu bloquer les spéculations sur le sens de la vie et sa finalité, ou que les croyants du passé ne savaient pas ce qu’était le désespoir existentiel. » L’ouvrage se conclut par une interrogation sur l’avenir de « l’illusion de la maîtrise » à l’heure où l’humanité commence à réaliser les limites de sa maîtrise sur le monde naturel.

La Révolte des élites et la trahison de la démocratie - Wikipédia

http://fr.wikipedia.org/wiki/La_Révolte_des_élites_et_la_trahison_de_la_démocratie