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Culture du viol et subculture du viol. C Delarue

mercredi 17 janvier 2018, par Amitié entre les peuples

Culture du viol et subculture (ou sub-culture) du viol.

http://amitie-entre-les-peuples.org/Culture-du-viol-et-subculture-du-viol-C-Delarue

On nomme ordinairement « culture du viol » ce qui relie le viol (rapport sexuel avec pénétration imposé à une femme ou un mineur sans son consentement) avec la culture globale de la société où ces faits ont lieu dans laquelle prévalent des attitudes et des pratiques tendant à tolérer, excuser, voire approuver le viol.

Soyons plus précis pour éviter une généralisation abusive (tous un peu violeur) et des amalgames (entre violeurs et harceleurs de rue par exemple - 1). S’agit-il de culture du viol ou de subculture du viol ? Parler de subculture du viol dans certains espaces ne signifie pas que le viol n’existe pas et que des combats ne sont pas à mener et à poursuivre. Il s’agit d’éviter de dire que toute la société - y compris son secteur légal et d’autorité (justice) - soutien le viol alors que c’est manifestement faux.

Il est temps de dire, en France, en ce mois de janvier 2018 ou l’on débat de la signification des mains aux fesses des femmes dans le métro (appel du monde des 100 femmes et les réponses faites), qu’il existe une culture manifeste et réelle de refus et de rejet du viol des femmes par les hommes dans la société et dans l’Etat. Et, second point important, que cette culture du refus du viol peut être partagée par des hommes, et pas que par des femmes. Pour être plus précis : Non seulement de nombreux hommes se sentent incapables de violer eux-mêmes une femme (car il manque le désir de l’autre) mais ils combattent le viol, tout comme ils peuvent refuser - par exemple - la prostitution (les deux cercles ne se recouvrent pas totalement). Autrement dit il y a bien un « acquis civilisationnel » qui provient des conquêtes féministes antérieures, conquêtes passées dans la culture de la « seconde modernité » et de son patriarcat réduit . On ne saurait sous-estimer cela.

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On devrait dire CULTURE DU VIOL là ou l’idéologie dominante et la loi ne punit pas le viol et ou - comme il est dit - prévalent nettement « des attitudes et des pratiques tendant à tolérer, excuser, voire approuver le viol ». La « prévalence » y est extrêmement dominante. Les femmes savent quotidiennement que « les attitudes et des pratiques tendant très fortement à tolérer, excuser, voire approuver le viol » sont réelle. Ces pratiques sont massivement soutenues y compris par les autorités légales.

Là ou les mariages forcés sont légaux ce sont bien tous les viols légaux du couple qui sont validés. Les femmes ne peuvent refuser un mariage arrangé ni les faveurs sexuelles qui y sont exigées.

Les pays qui n’ont pas abandonné la culture hyperpatriarcale de « l’honneur » sali par un viol : Le viol n’est pas marque d’infamie et de déshonneur pour l’homme, comme dans les pays de subculture du viol (patriarcat réduit), mais pour la femme. Dans certaines sociétés méditerranéennes et du sud (Moyen-Orient,Inde, Pakistan, Amérique latine,...), marquées par cette culture patriarcale archaïque de l’honneur, c’est sur la femme violée que pèse le crime d’honneur . Une femme violée doit se marier avec son violeur pour laver son déshonneur. Une victime de viol peut par ailleurs être tuée par les propres membres de sa famille pour laver l’honneur de la famille.

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On parlera de SUBCULTURE DU VIOL là ou d’une part ces attitudes existent mais ne sont pas dominantes et d’autre part là ou la loi et les institutions chargées de leur mise en place interdisent le viol. Parler de subculture du viol ne signifie pas que le viol n’existe pas et que des combats ne sont pas à mener. Il s’agit d’éviter de dire que toute la société y compris son secteur légal et d’autorité soutienne le viol alors que c’est faux.

Dans les pays de subculture du viol on pourra trouver des propos contestables qui diminuent le poids de la faute du violeur et ce faisant constituent des éléments d’excuse atténuante ; comme celui de certains policiers qui disent « Madame vous étiez dans le métro de nuit avec une mini-jupe et des hauts talons et vous étonnez de subir harcèlement de rue et au final un viol ». Il y a là tout un ensemble de questions et attitudes ordinairement critiqué par les féministes concernant cette subculture du viol qui perdure dans les pays de patriarcat réduit.

Hors de la question du viol mais sur le terrain du harcèlement de rue (propos sexistes sans intention de violer) on trouve certains enseignants qui culpabilisent beaucoup plus les lycéennes qui portent des mini-jupes que les lycéens qui les insultent. Plus exactement, ils critiqueront les insultes sexistes des garçons mais c’est surtout la façon de s’habiller des filles qui fera l’objet d’un discours et un discours devant impérativement aboutir à un changement. Il existe donc bien une sorte de « police des moeurs » - qui n’a rien à voir avec la police de la vertu des pays de l’hyperpatriarcat musulman- qui sera plus tourné contre les filles qui devront se plier à une norme textile du correct.

Christian DELARUE

1) Ce qui n’empêche pas de combattre le harcèlement de rue comme phénomène sexiste violent non assimilable à une culture du viol. Le harcèlement de rue vise à établir un rapport de pouvoir, de crainte, et de domination afin d’imposer une moindre liberté aux femmes. Il doit être combattu - et fermement (la police pourrait y participer) - puisqu’il s’agit d’une forme d’agression sexiste - de forme sexyphobique (contre la mini-jupe pour le dire rapidement) ou de forme voilophobique (sous le prisme islamophobique souvent) - qui limite fortement les libertés des femmes. Les dominants sous-estiment plusieurs effets discriminants : ne pas s’habiller librement y compris en hypotextile , ne pas circuler partout librement y compris dans les quartiers jugés dangereux, ne pas circuler à toute heure du jour et de la nuit librement. On sait de par l’étude des enquêtes de discriminations que les discriminés s’autolimitent dans leur comportement du fait des agressions attendues.