Accueil > Altermondialisme > Quelle démocratie ? > Anti-démocratisation - Dérive autoritaire, césarisme - Dérive classiste. > CLASSISME ET CESARISME : DECLIN COMBINE du SOCIAL et du DEMOCRATIQUE Une (…)

CLASSISME ET CESARISME : DECLIN COMBINE du SOCIAL et du DEMOCRATIQUE Une tendance à faire système - Christian DELARUE

samedi 25 novembre 2023, par Amitié entre les peuples

CLASSISME ET CESARISME : DECLIN COMBINE du SOCIAL et du DEMOCRATIQUE
Une tendance à faire système

Ce déclin du « social« signifie « casse de l’Etat social » (Husson 2003) et cela ne date pas d’aujourd’hui - 1979 dit-on le plus souvent - mais il se poursuit et atteint des formes fortes de libéralisation depuis Sarkozy et plus encore Macron. Entre ces deux présidents, il y eu Hollande qui déclara en meeting en 2012 que »son principal ennemi était la finance" avant de changer d’avis plus tard en pratique politique concrète pro-finance, pro-MEDEF, pro-riches et anti-social. Bref du CLASSISME, du soutien à la domination de classe des classes dominantes !

Dire la vérité est évidemment nécessaire : Si la droite est historiquement classiste, comme par nature en quelque sorte, le caritatif étant pour elle sa conception du social, le PS l’est de façon honteuse, cachée car il s’affiche lui de gauche, ce qui se comprend comme plus en défense du peuple (le peuple-classe) et des travailleurs des 99% que des classes possédantes et dominantes.

Certains mettent immédiatement ce classisme sur le compte de la mondialisation économique et de ses effets - la longue « thatchérisation du monde », ce qui n’est pas faux mais c’est néanmoins oublier les responsabilités à tous les niveaux tant au plan européen que national.

Si le social - disons ici outre la Sécurité sociale, tous les services publics de satisfaction des besoins sociaux hors du marché et les droits sociaux protecteurs - est à lier au « démocratique » alors il importe de souligner la pente césariste des démocraties actuelles, dont la France.

Deux mots sur Israel avant la France, à propos du césarisme

1) Israel, une démocrature, raciste, colonialiste.

« Israël, une démocratie devenue illusoire » est le titre d’un article du Monde daté du 30 décembre 2022 et qui parle de la démocratie israélienne avec la présence de suprémacistes juifs et d’ ultraorthodoxes.

A une démocratie très dégradée s’ajoute là-bas le racisme, la référence juive placée dans la constitution (juillet 2018) et propagée dans toutes les formations scolaires avec en corollaire un courant déni d’humanité des palestiniens pensés et traités comme des « animaux" . On imagine assez mal le racisme existant là-bas.

Est-ce récent ? "Le glissement d’Israël vers l’extrême droite ne date pas des dernières élections, rappelle, dans une tribune au « Monde », le politiste Samy Cohen. Un travail de sape basé sur un fanatisme religieux et une idéologie raciste est à l’œuvre de longue date. Au risque de détruire définitivement les bases de la démocratie. »

Voilà la description rapide de la « démocratie réellement existante » en Israel . La dire « démocratie césariste » ne suffit pas à définir la dérive autoritaire de ce régime politique car elle est certes cela - tout comme la France de Macron - mais aussi plus que cela encore : c’est une démocrature ! Il y a de la dictature derrière la procédure de votation démocratique.

2) Cette dérive existe pour la France contemporaine comme pour d’autres régimes politiques en Europe et ailleurs. Et pas que les plus souvent citées !

Il existe des analyses comparatives du degré de démocratie (cf J-L P-B com demo) ou plutôt de « dé-démocratisation » d’un pays par rapport à d’autres car c’est bien à une dégénérescence démocratique que l’on assiste quasiment partout, y compris chez les nations ou pays bien classés jadis comme la Suède. Il y a donc une montée de l’autoritarisme en lien avec la présence de partis politiques d’extrême-droite, de forces fascistes. Cela peut relever même de processus de fascisation , le fascisme abouti n’arrivant pas « tout fait » du jour au lendemain !

Il y a un « paradoxe sécuritaire » à noter de façon générale et à mieux saisir : face à la violence et aux crimes on trouve dans les sociétés une demande de sécurité des individus de différentes catégories ou classes sociales - plutôt les strates intermédiaires avec les supérieures - qui débouche sur l’octroi de plus de pouvoir aux droites et à l’extrême-droite ainsi qu’à la police. Et c’est ainsi que, par ce qu’on pourrait appeler « un mécanisme superficiel d’analyse », se développe une dépossession tout à la fois démocratique et sociale au profit des classes dirigeantes, possédantes et dominantes.

Ici notons provisoirement - ce sera à mieux établir pour certain-es - que le « social » va avec le « démocratique" comme le « policier » va avec le césarisme et le classisme : n’oublions pas que les forces de droite sont surtout classistes et qu’elles défendent donc surtout - par définition - les classes sociales dominantes. C’est trop peu souligné et il convient de persévérer dans l’explication. Car les inégalités sociales constatées au fil des 20 à 40 ans de néolibéralisme ne tombent pas du ciel : ce sont des forces économiques qui ont procédé à ce transfert vers le haut ! On a pu appeler cela « thatchérisation du monde », la dynamique n’étant pas que nationale.

3) « Main droite » et « main gauche » !

Le « social » vu de droite c’est du dégradé, proche du caritatif comme complément du lucratif, du « libre marché ». La fiscalité de droite devient elle aussi classiste puisqu’elle perd de son caractère social-redistributif, au sens de redistribution financière des très riches du 1% vers les gens ordinaires.

Plus il y a « main droite de l’Etat » (Bourdieu) c’est à dire administration de police, de contrôle policier des citoyens, de répression policière mais aussi de restriction des libertés (le droit) et moins il y a de démocratie, de social et de libertés publiques. Il importe de percevoir cela et d’en discuter le détail des contradictions !

Pourquoi ? C’est qu’il existe en quelque sorte une « demande naïve » des citoyens : ils et elles veulent plus de règles contraignantes de sécurité mais pour les autres, pas pour eux ou le principe resterait la liberté de l’Etat de droit. Qui sont alors les autres ? Je n’ai pas de réponse exhaustive ou sociologique. Ce sera les résidents non nationaux, les immigrés, les « islamistes » assimilés parfois à tout musulman (racisme) et plus largement les pauvres surtout ceux et celles tentées par la délinquance pour satisfaire leur besoin de base. C’est là, à mon avis de vieux syndicaliste, que l’on voit qu’un « bon social » est une bonne prévention d’une dérive délinquante . J’ajoute que la délinquance des riches est moins pointée du doigt alors qu’elle continue de sévir : les paradis fiscaux se portent bien !

Christian DELARUE

Pour une autre démocratie , une autre constitution - par des membres de la Commission democratie d’ATTAC
https://blogs.mediapart.fr/amitie-entre-les-peuples/blog/081023/pour-une-autre-democratie-une-autre-constitution

plus :

DEMOCRATIE CESARISTE et ETAT NATIONAL CLASSISTE
Quel contour pour cette notion ? Première contribution, en cours de développement au travers de trois parties :
I - Quelques distinctions préalables.
II - Retour du césarisme
III - Critique du césarisme
http://amitie-entre-les-peuples.org/Democratie-cesariste-et-Etat-national-classiste?var_mode=calcul