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Quel que soit le résultat du référendum, le peuple grec peut compter sur notre solidarité ! P Franchet

dimanche 5 juillet 2015, par Amitié entre les peuples

Quel que soit le résultat du référendum, le peuple grec peut compter sur notre solidarité !

Pascal Franchet - CADTM

REFERENDUM du 5 juillet :

Une issue incertaine, la responsabilité de l’UE, des néolibéraux et des médias à leur botte !
Rarement, on a assisté à un tel déferlement de haine, à une telle campagne de désinformation, à une telle ingérence contre la démocratie en Grèce. Même la campagne en faveur du Traité Constitutionnel n’avait pas donné à une telle débauche de pratiques ordurières et pourtant, on pouvait croire en 2005 le sommet de la vilenie atteint. L’Union Européenne, Hollande et Merkel en première ligne, ont mené et mènent une campagne mensongère et ignoble contre le droit souverain du peuple grec à choisir son destin. Il n’y a décidément pas de limites à la saloperie !

 L’Eurogroupe, structure artificielle qui n’a aucune valeur selon le traité européen, s’est érigé en tête de file d’une mobilisation en faveur du « oui ». Après avoir triché avec les lois européennes à maintes reprises, tout comme le FMI a bafoué ses propres statuts, après avoir renié le droit international, ce qu’a démontré la commission pour la vérité sur la dette publique grecque, l’Union Européenne et la BCE ont montré leur véritable nature : celle d’une arme de destruction massive contre la démocratie et les droits souverains des peuples.

 Les médias, détenus par les groupes industriels et financiers, ont travesti la réalité et se sont livrés à une véritable guerre haineuse et nauséabonde contre les aspirations du peuple grec, en Grèce et dans tous les pays européens.

En France, cette campagne a des noms : les « Leparmentier » du journal Le Monde, les « Quatremer » de Libération et invité permanent d’Arte, les Apathie » de Canal+. Ces éditocrates eurobéats se sont joints aux Pujadas, Lenglet et consorts des télévisions privées et publiques, au JDD, au Figaro et autres torchons à la philosophie néolibérale affirmée, pour déverser leur bile contre le gouvernement et le peuples grec rejoignant le reste de la presse bourgeoise européenne.

 Les partis politiques dominants, PS, Républicains, unis dans un même combat pro libéral, ont montré toute leur obscénité en luttant pied à pied contre la démocratie et le droit souverain du peuple grec, n’hésitant pas, avec les institutions européennes, à dicter aux grecs le vote pour le oui.

De Sapin à Moscovici, de Hollande à Sarkozy, jusqu’au faux « soutien » réactionnaire et xénophobe du Front National, ils y sont tous allé de leurs sentences puantes et autres injonctions au gouvernement démocratiquement issu des urnes le 25 janvier dernier.

En Grèce, les partis corrompus (PASOK et ND) sont défaits, les dirigeants des nazis d’Aube dorée sont embastillés pour implication dans un meurtre. Le parti Potami (la rivière), ramassis de corrompus recyclés, mène, avec les déchets de cette classe politique pourrie une campagne forcenée, financée par les corrupteurs grecs et étrangers auxquels ils sont soumis.

La campagne pour le oui est menée directement par la Commission européenne, la bourgeoisie grecque et est orchestrée par les médias à sa botte (95% des médias sont ouvertement anti- gouvernement). C’est une campagne de classe contre classe. La finance grecque n’est pas en reste avec comme tête de pont, le gouverneur de la banque de Grèce et comme seconds couteaux, les dirigeants des 4 principales banques grecques.

Nous saurons nous souvenir des adversaires du peuple grec comme de ses amis. Nous ne sommes pas rancuniers, mais nous gardons la liste !

L’issue du référendum est incertaine.

TROIS CERTITUDES  :

Le « oui » au référendum garantit la poursuite et l’aggravation de l’abomination sociale.

Le « non » ouvre la voie à des possibles, mais voués à l’échec sans solidarité internationale.

Le choix politique appartient au peuple grec mais tous les peuples européens sont concernés.

Brisons le mur du silence
Levons le black-out sur l’audit de la dette grecque* !
La commission pour la vérité sur la dette publique grecque a rendu ses premières conclusions les 17 et 18 juin dernier (voir son rapport sur le site du CADTM). Aucun média n’en a rendu compte ou si peu alors qu’il s’agit d’un évènement sans précédent en Europe. Ce silence illustre bien leur peur de la vérité et de la démocratie !

La Commission, instituée par le Parlement, a pu démontrer :

1) que la crise de 2009 n’était pas une crise des finances publiques mais une crise des finances privées, et au premier rang, celles des banques grecques endettées auprès des banques françaises et allemandes qui ont spéculé sur les taux d’intérêt grecs ;

2) que les « plans d’aide » n’ont pas profité aux finances publiques grecques mais à ces mêmes banques françaises et allemandes ;

3) que le 1er plan d’aide a consisté en la transformation des dettes privées en dettes publiques et que les prêts bilatéraux ont surtout fait gagné des centaines de millions d’euros aux 14 Etats prêteurs ;

4) que le second plan d’aide a surtout permis le désengagement des créanciers privés qui se sont défaussés sur les institutions européennes ;

5) que selon la commission et ATTAC Autriche, à peine 10% de ces 2 plans d’aide ont alimenté les finances publiques grecques- dont ses dépenses militaires ;

6) la BCE et le FMI savaient que ces endettements supplémentaires allaient précipiter l’économie et la population grecques dans le chaos ;

7) que le droit a été constamment bafoué depuis 2009, qu’il s’agisse du droit grec, européen ou international ;

8) qu’au regard de la jurisprudence du droit international, et ce n’est pas là un jugement moral, l’ensemble de la dette publique grecque a un caractère illégitime, odieux et illégal ;

9) que cette dette est également insoutenable et qu’elle ne doit pas être payée sauf à provoquer la poursuite et l’aggravation des droits humains fondamentaux du peuple grec.

10) ces premiers éléments permettent au gouvernement grec de décider d’utiliser son droit souverain de ne pas payer du tout cette dette.

Le rapport sera disponible très prochainement en français sur le site du CADTM. Diffusons-le largement !

Au delà du seul moratoire (justifié par le caractère insoutenable de la dette), c’est bien de l’annulation de la totalité de cette dette qu’il est question (fondée sur le caractère illégitime, odieux et illégal de cette dette). L’annulation permettra la rupture nécessaire avec le système-dette, outil de la mondialisation financiarisée de l’économie. D’autres ruptures radicales sont également nécessaires.

Arrêtons l’hypocrisie avec les discours sur une « saine restructuration » de la dette !

Du FMI jusqu’à une certaine frange d’économistes dits de gauche, chacun propose des solutions « techniques » sur la dette pour que la Grèce aille mieux, qu’elle sorte de l’impasse et qu’elle renoue avec la croissance (sic !). Et tout un chacun y va de son « nécessaire défaut partiel », de sa « restructuration raisonnable », d’un « bon aménagement des échéances » ou encore, pour les plus « radicaux » de ces êtres bienveillants d’un « moratoire temporaire », toutes ses propositions aboutissant à la même chose : que la Grèce « honore ses engagements » vis-à-vis de ses créanciers.

Je ne sais pas ce qui est pire entre une agression directe (celle de l’UE) et une hypocrisie à peine voilée avec des propositions pour payer une dette qui n’est en tous cas, pas celle du peuple grec, ce qui est maintenant bien établi !

Avant et après le référendum, soutenons le peuple grec !

Quelle que soit l’issue du référendum, l’économie du pays est et sera en lambeaux et, comme après une guerre, (c’est bien de cela qu’il s’agit, le néolibéralisme, avec les mémorandums et l’attitude de l’UE, a mené une véritable guerre contre la Grèce et son peuple), il faudra des années pour que l’Etat grec puisse honorer ses obligations en matière de droits humains fondamentaux envers la population et construire, par exemple, un système de santé et de protection sociale digne de ce nom.

Notre solidarité ne doit pas s’arrêter le 6 juillet en cas de victoire du « oui » ou du « non », mais prendre encore plus d’ampleur dans tous les domaines. La solidarité santé avec la Grèce ne peut attendre.

ON NE LACHE RIEN !

Pascal Franchet, le 5 Juillet 2015

*Il y a une chape de plomb médiatique de la part de la grande majorité des médias sur les conclusions des travaux de cette commission. Mais qu’ils le sachent bien : la peur qui attise la haine qui dégouline de leurs pages et images n’évitera pas le danger !
En 2005, selon Acrimed, ces mêmes médias ont fait campagne à 98% pour le « oui » au Traité. Il a fallu l’escroquerie constitutionnelle portée par le PS et l’UMP pour contredire le vote majoritaire pour le « NON ».