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Printemps 2003, printemps 2009 : le remake ? C Delarue

dimanche 14 juin 2009, par Amitié entre les peuples

Printemps 2003, printemps 2009 : le remake ?

1) La crise de la perspective et des modalités d’action est patente dans le champ syndical mais se retrouve dans le champ politique. On peut toujours débattre de leur crise (celle des dirigeants et dominants) mais il importe aussi de débattre de la nôtre (les dominés, exploités et opprimés).

Leur crise certes... mais aussi la nôtre !

http://bellaciao.org/fr/spip.php?article87389

2) Le printemps 2009 est-il un remake du printemps 2003 ?

 2003- 2009, le rapprochement peut apparaître osé.

Le contexte est différent, les acteurs aussi (plus de travailleurs du privé aujourd’hui manifestent) les motifs de l’action aussi (il s’agit aujourd’hui de ne pas payer leur crise). Le positionnement des centrales syndicales est différents aujourd’hui.. Mais au-delà des différences, on retrouve dans le champ syndical certaines positions et attitudes déjà exprimées au printemps 2003. Faut-il à un moment donné modérer la lutte ou au contraire la renforcer ? D’autres estiment cette question mal posée et disent : comment renforcer les luttes sans les politiser ou les engager dans l’aventurisme minoritaire ?

 Deux positions sont en présence.

A) L’une, officielle, dit :

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CGT : "Généraliser la grève affaiblirait l’action des salariés"

http://bellaciao.org/fr/spip.php?article87427

A la veille d’une nouvelle mobilisation syndicale unitaire, samedi 13 juin, Mohamed Oussedik, membre de la commission exécutive de la CGT, défend le modèle de mobilisations ponctuelles choisi en janvier et s’oppose à une grève générale. Il attribue la responsabilité du manque de résultats au gouvernement et au patronat.

Déjà en mai 2003 la question de l’intensification du conflit par un appel clair à la grève générale avait été repoussé car les travailleurs du privé n’était pas assez impliqué dans les grèves et manifestations.

B) L’autre issue de la base et des niveaux intermédiaires dit

Récapitulatif court (on pourrait remonter beaucoup plus en arrière)

1) Le rapport de force à la hauteur des enjeux était demandé en AG de rentré de septembre pour octobre.

Préparer une grève nationale public-privé contre leur crise

ALLUMER HAUT ET FORT LE FEU ROUGE DU « TOUS ENSEMBLE DANS LA RUE LE MÊME JOUR »

11 Thèses sur la mobilisation collective des travailleurs et la convergence des luttes

http://amitie-entre-les-peuples.org/spip.php?article456

http://bellaciao.org/fr/spip.php?article73328

Loupé. Il ne s’est pas réalisé en novembre car les élections prud’hommales de décembre ne le permettaient pas. Le mouvement fut donc enclenché en janvier. Et non sans rapports de force internes. Dans le syndicalisme les batailles ne sont pas publiques mais sont réelles.

2) Appel de syndicalistes d’Ille et Vilaine
Pour construire sur un département un collectif de syndicalistes déterminés pour mener le combat anticapitaliste.

http://syndicalistes35.infos.st/

3) 29 janvier, une première réponse à Sarkozy et Parisot.

Extrait : La fraction la plus engagée du peuple-classe a donné hier sa première réponse à Sarkozy et Parisot . Une réponse qui ne sort pas du néant par miracle. Les salariés ne se sont pas retrouvés dans la rue spontanément. Nombre de syndicalistes de base ont du se battre depuis plusieurs mois pour permettre une telle initiative intersyndicale. Sans l’accord des principaux grands syndicats cette journée interprofessionnelle n’aurait pas été possible. Mais sans la poussée des équipes intersyndicales de base (2) actives dans tous les secteurs professionnels tant du public que du privé cet accord au sommet n’aurait pas eu lieu.

http://amitie-entre-les-peuples.org/spip.php?article586

 Rappel : l’ennemi de classe dit pour l’un (Sarko) « qu’on ne voit pas les manifestations en France » et pour l’autre ( Parisot) qu’elle « ne comprend pas la manifestation » (vidéo sur le web)

4 Contre les futures « ballades syndicales » (cette formule est certes excessive mais possède une indéniable charge de vérité) une position claire était donné le même jour :
Mieux vaut cinq jours de grève à la suite que... 10 journée éparpillées dans l’année
http://amitie-entre-les-peuples.org/spip.php?article585

5) La stratégie syndicale est ensuite plus nettement critiquée juste avant et le 1er mai 2009. Exemple (Extrait du texte d’Hugo Melchior)

Les directions syndicales, qui continuent sans vergogne à se complaire dans leur stratégie funeste de grève à saute-mouton, en ont décidé autrement ! Faute d’avoir obtenu des résultats probants, on en vient à penser et cela sans mauvais procès, si cette stratégie ne tendrait pas finalement à se résumer,de plus en plus,à une simple gestion du ras le bol général en faisant de ces journées d’action sans lendemain de simples moments d’exutoires pour les salariés en lutte et la jeunesse révolté et ainsi prévenir ainsi tout mouvement incontrôlé, qui de leur point de vue serait irresponsable car source de désordre sociale !

En effet,à défaut de créer les conditions d’une possible victoire sociale et politique du mouvement social,elle ne sert finalement qu’à « canaliser le ressentiment du peuple et prévenir ainsi tout risque d’explosion sociale ! », comme l’a avoué sincèrement un François CHEREQUE tout heureux de voir que cette unité syndicale historique qui est salué mais qui malheureusement se réalise jusqu’à présent sur des qui sont dans la période actuelle synonyme d’impuissance politique.

Ce manque de perspective immédiate, cette volonté délibérée d’écarter systématiquement la grève générale reconductible,en tant que méthode de lutte,du champ des possible, ce refus de s’inspirer de la lutte historique et victorieuse du peuple antillais en Guadeloupe et en Martinique,sont autant de faute politique car tuant dans l’œuf tout espoir d’un possible renversement du rapport de force en faveur des couches populaires !

Lire :Et après le 1er mai, qu’est ce qu’on fait ? H Melchior

http://amitie-entre-les-peuples.org/spip.php?article675

5 ) Crash d’un appareil syndical
http://bellaciao.org/fr/spip.php?article87442

Le propos est sévère.

Certains veulent de très maigres « conquêtes sociales » sans vouloir combattre la lame de fond qui frappe l’Europe (en terme de chute d’emplois vertigineuse et dramatique) quand d’autres veulent mettre en place les moyens d’une réelle alternative sociale et politique. Un grand écart interne à résorber d’urgence !

Christian Delarue
Syndicaliste CGT Finances