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Les sales fonctions du haro sur les « assistés » payés à ne rien faire. C Delarue

mercredi 8 juin 2011, par Amitié entre les peuples

Les sales fonctions du haro sur les « assistés » payés à ne rien faire.

Commentaire sous le texte de Jean GADREY

La première est de parler des étrangers, des immigrés. Là c’est le racisme qui apparait plus ou moins nettement. La seconde relève tout à la fois du mépris de classe et des « politiques d’appauvrissement des pauvres ». Ici le néolibéralisme recycle le « darwinisme social » contre Darwin.

On devine que le stigmate dépasse la droite et trouve des adeptes à gauche. Le FN, la droite et une partie du PS abonde dans le discours de Laurent Vauquiez contre les assistés. Pour la droite sarkozyste, les « assistés » sont une façon d’attirer un électorat raciste du FN. Pour une autre partie de la droite et pour une partie du PS, c’est un ensemble composé d’un mépris de classe bien entretenu contre les « bras cassés » doublé d’un souci de se constituer des appuis électoraux au seins des couches sociales modestes au travail - les ouvriers et employé « qui se lève tôt » pour un smic - auquel s’ajoute un respect canonique des préceptes du néolibéralisme de favoriser les riches et les classes moyennes supérieures.

Faut mettre de bonnes lunettes ! Les minimas sociaux ne sont que des miettes. Le gros gâteaux est mangé aux étages supérieurs pas dans les caves !

Contrairement aux idées reçues, les minima sociaux en France sont faibles. Alors que le Smic est à 1.365 euros brut, le RSA « socle » – de base – culmine à 467 euros pour une personne seule, à 980 euros pour un couple avec deux enfants. A peine la moitié du seuil de pauvreté. « Par rapport au revenu médian (la moitié des Français gagne plus, l’autre moins - ndlr), le RMI a perdu 34% depuis le début des années 1990 », rappelle Nicolas Duvoux. Même évolution par rapport au Smic, au moins indexé chaque année sur l’inflation.

Par ailleurs, le montant des minima sociaux dessine d’ailleurs une « hiérarchie des générations dans notre pays » : « 709 euros pour le minimum vieillesse, 460 euros pour le RSA, 0 pour les jeunes ».

Bref, il importe, de stopper l’austérité à tous les étages des 90 % de la population et de demander aux 10% d’en haut surtout les 3% tout en-haut de participer à la cohésion sociale et au bien commun par de plus larges dotations fiscales, « à proportion des facultés contributives ». Ce n’est pas n’importe quelle gauche qui peut le faire !

Il y a deux gauches celle qui montre ceux d’en-haut, les banquiers et hommes d’affaires qui opèrent une vaste prédation contre le peuple-classe et celle modérée qui montre une fraction des pauvres pour les dépouiller plus. Quand à une hypothétique troisième gauche qui voudrait de façon « républicaine » prendre universellement « en haut » et « en-bas », c’est surtout sur ce qu’elle fait contre ceux d’en-haut qu’on la juge. Mais même pour une gauche volontariste, cela ne se fera pas sans le peuple-classe en mouvement. Dura lex sed lex !

Christian DELARUE

La France, un « pays d’assistés » ? | Mediapart
http://www.mediapart.fr/journal/economie/090511/la-france-un-pays-dassistes?page_article=3