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La CLASSE FINANCIERE par Christian Delarue

mardi 19 mars 2024, par Amitié entre les peuples

La CLASSE FINANCIERE

https://amitie-entre-les-peuples.org/La-CLASSE-FINANCIERE

En première approche, on dira que la « classe financière » est la classe sociale capitaliste dominante au sein de beaucoup de nations du monde .

On évoque aussi mais de façon beaucoup plus élogieuse la « classe investisseuse », privée ou publique, de ses dividendes reçus qu’elle ne garderait pas pour elle car elle ferait, dit-on, « ruisseler » son trésor... et ce même si l’investissement sur les marchés financiers est surtout un calcul de rentabilité pour un feed-back destiné à la multi-propriété de rente (bureaux ou appartements) !

I - ACCUMULATION DE DIVIDENDES

Avec l’universalisation du phénomène national (cf P Fougeyrollas in La Nation) s’est répandue la généralisation d’une classe dominante au sein de chaque nation et avec la financiarisation des économies, les riches du 1% sont devenus massivement bénéficiaires de dividendes.

La « classe financière " est celle qui accumule les dividendes des placements financiers et se trouve ainsi en fort surplomb des peuples, ceux du continent comme de chaque peuple-classe (de France pour nous).

Elle déborde un peu vers le bas le 1% d’en-haut (1,7% selon France Stratégie mais OXFAM dit 2,1%) mais le coeur de l’accumulation est lui dans la moitié haute du 1% d’en-haut et plus encore chez les ultra-riches du 0,1% et 0,01%.

Elle est de composition surtout masculine et post 55 ans c’est la classe sociale dominante financiarisée et multi-propriétaire.

II - CLASSISME .

Elle n’est pas inactive sur d’autres champs que la finance mais au contraire elle est très classiste . Elle accroît donc de diverses manières et sur plusieurs fronts la domination de classe (ie le classisme) dans et hors emploi salarié, y compris, pour prendre un exemple récent, par une chasse contre les chômeurs (cf article de Politis en 1). Elle le fait dans le logement, la santé, l’éducation des jeunes, etc ....

C’est elle qui mène la lutte de classe et elle le fait sans cesse. Elle n’hésite ni à la répression policière violente en interne ni à des opérations militaires impérialistes très destructrices en externe, et ce en fonction de sa place dans l’ordre des puissances étatiques (ou para-étatiques) mondiales et des alliances entre classes ou castes dominantes selon les profils historiques.

Les partis de droite et les chefs et cheffes de partis de droite et d’extrême-droite sont là pour la mise en oeuvre de cette politique de classe et de casse de tout ce qui sert d’appui social aux classes populaires mais aussi aux classes plus aisées quoique hors du 1-2 %.

III - RIPOSTES & ALTERNATIVES .

Au plan social, écologique, démocratique sans racisme ni sexisme.

A) Il revient aux SYNDICATS de travailleurs et travailleuses, actifs, futurs salarié.es (encore étudiant.es) et retraité.es de riposter en entretenant une solidarité de classe par delà les frontières. Tous les syndicats n’ont certes pas la même conception de la Charte d’Amiens (1906 et 2 ci-dessous) et ils font ce qu’ils peuvent eu égard à la répression en cours : elle ne se voit pas mais elle est réelle et impitoyable. Pour résumer : sous-pénalisation de la classe financière et sur-pénalisation des syndicalistes. Mais, malgré tout, c’est encore eux qui mènent la bataille du monde du travail des 99%.

B) Il revient aux GAUCHES politiques (PCF, LFI, NPA, libertaires, etc) de riposter et d’offrir des perspectives d’émancipation, à la fois sociales et écologiques mais aussi démocratiques, aux 99%. Je n’ose nommer dans cet article le PS qui peut certes être actif au plan sociétal (antiracisme et féminisme - ce qui est certes positif) mais pas ou fort peu au plan de la construction d’un réel Etat social et environnemental, d’un solide Etat démocratique et laïque. Le PS a trop participé depuis 1983 à la « déconstruction méthodique » (Kessler) des conquis du CNR .
Nous devons faire alliance contre elle - la classe financière - malgré les désaccords et ce pour imposer un impôt sur les grandes fortunes mais aussi d’autres mesures, notamment contre les paradis fiscaux. Cela même les sociaux-démocrates peuvent le faire dans plusieurs pays pour le bénéfice des classes populaires.

C) Outre les syndicats et les partis de gauche, un FEMINISME des 99% s’affirme de plus en plus et c’est à souligner. Les trois féministes du « Féminisme pour les 99% - Un manifeste » (cf photo) évoquent les féminocrates comme des femmes dans le 1% qui pratiquent le classisme, soit la domination de classe contre hommes et femmes en-dessous « pour grimper » plus encore. Elles reproduisent la domination de classe à égalité avec les hommes plus les autres formes de domination.
Le féminisme du peuple-classe (les 98 ou 99% d’en-bas) se place - avec des hommes (ceux ayant fait un trajet contre eux-memes vers des moeurs plus libres et plus égalitaires) - dans les multiples résistances et les multiples libérations et émancipations.

XX

Les alternatives passent par les « 3D » à savoir 1- la dé-financiarisation, 2 - la dés-appropriation privée (circonscrite) et 3 - la dé-marchandisation (relative) pour construire démocratiquement une alternative systèmique, de type éco-socialisme. Le passage à une autre démocratie s’impose.

Christian DELARUE
le 19 mars 24, jour de grèves et manifestations des fonctionnaires 99%.

1) https://www.politis.fr/articles/2024/03/assurance-chomage-la-perpetuelle-chasse-aux-pauvres-du-gouvernement/

2) Charte d’Amiens : Les bases en trois points :
La LUTTE DES CLASSES, soit la lutte des classes dominées contre la ou les classes dominantes
La DOUBLE BESOGNE soit agir pour le quotidien et agir aussi pour la perspective de transformation sociale intégrale de la société, pour une alternative d’émancipation, par la grève générale et occupation des ateliers
L’INDEPENDANCE vis à vis des partis, de ou des Etats, des Eglises, du patronat.