Accueil > Altermondialisme > Contre l’Emprise de la finance et la crise systémique globale. > Responsabilité sociale et environnementale des banques ou des entreprises > ENTREPRISOCENE : La petite entreprise victime du capitalisme du désastre (…)

ENTREPRISOCENE : La petite entreprise victime du capitalisme du désastre Christian Delarue

mercredi 11 novembre 2020, par Amitié entre les peuples

ENTREPRISOCENE : La petite entreprise victime du capitalisme du désastre

Mais cela ne profite pas aux services publics, à la Fonction publique, à la Sécurité sociale, à l’Etat social ou la République sociale et environnementale. L’ère de l’Entreprisocène accompagne le Capitalocène.

http://altermd-krisdlr.centerblog.net/56-entreprisocene-la-petite-entreprise-victime

Les mesures de confinement prises confirment (confirmation, pas création) et rendent visibles un « capitalisme du désastre » avec une scission du grand bloc historique de l’Entreprise capitaliste entre :

 d’une part la petite entreprise (quasi familiale parfois) abandonnée car liée à un pré-capitalisme historique jugé obsolète pour les élites de défense de la mondialisation néolibérale des marchés et
 d’autre part l’Entreprisocène, soit la montée en puissance en occident, depuis le moitié du XIX siècle de la très grande entreprise, avec ce qui va devenir plus tard soit les FMN - les firmes multinationales - soit les STN - les sociétés transnationales - pour reprendre la terminologie variable des économistes. Un exemple d’Entreprisocène : Jamais Amazon n’a été dans une situation économique aussi privilégiée qu’aujourd’hui en France. Confrontée à une croissance exponentielle, la direction en demande toujours plus aux salariés (qui viennent de lancer un appel à la grève illimitée).

Evidemment la réalité montre une contre-tendance pro-petite entreprise avec des réactions pour ressouder ce « bloc bourgeois » derrière l’Entreprise (E majuscule signifiant fétichisme de l’entreprise comme communauté sans rapports sociaux opposés et ce depuis les années 80)

Qu’en penser ?

D’abord, se place-t-on du point de vue du peuple-classe (les 99% opposés au 1% et à l’Entreprisocène) ou du point de vue du prolétariat (qui vend sa force de travail pour vivre mais il existe des faux prolétaires au sein du 1%) ou d’un mixte de ces deux positions soit le salariat des 99%.

Sans sectarisme ou dureté excessive dans le propos, car il y a effectivement en jeu (comme le dit à raison Brigitte Pascall) des emplois salariés qui basculent dans le chômage et les allocations minuscules, rappelons néanmoins un historique longtemps partagé :

La petite bourgeoisie commerciale et artisanale a toujours massivement contesté le mouvement ouvrier de jadis, et derrière les services publics, la fonction publique, la sécurité sociale assez longtemps. Elle a mis beaucoup de temps à évoluer et même encore maintenant de nombreux commerçants sont sur une base individualiste et travailliste pro-marché et anti-solidarité !

La petite bourgeoisie commerciale et artisanale a pu soutenir les « gilets jaunes » sur une base anti-fiscale au tout début mais rapidement elle fut contre car les revendications furent multiples et il y a eu des blocages nuisant au commerce.

La petite bourgeoisie commerciale et artisanale, au-delà des distinctions internes, que ce soit celle du secteur « essentiel » ou secondaire ou même inutile voire nuisible, n’est que très peu à gauche et souvent à droite, et même historiquement très à droite .

Et cela s’explique, se comprend et se voit car elle est souvent pro-travaillisme et contre une nouvelle RTT, contre les augmentations des salaires et augmentations d’impôts car pour accroitre sa part de profit, à l’image des entreprises capitalistes. Leurs employé.es peuvent bien « bosser » plus de 35 heures en restant au smic pendant 40 ans çà ne fait pas émotion et justice chez la plupart !

Là, sous la pandémie et le confinement, elle subie des pertes financières et elle monte évidemment au créneau. C’est que cette fraction de peuple se met à connaitre ce que c’est que de changer de courbe au sein de la courbe en K, de passer d’une courbe montante de l’enrichissement (liée au 1%) à une courbe descendante de l’appauvrissement au sein de la courbe en K du capitalisme du désastre.

Christian Delarue

Crise modèle K, ou courbe du désastre avec bifurcation en K- Amitié entre les peuples
http://amitie-entre-les-peuples.org/Crise-modele-K-ou-courbe-du-desastre-avec-bifurcation-en-K