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EAU / FAME : Les biens communs, un objet de lutte de classe. C Delarue

lundi 19 mars 2012, par Amitié entre les peuples

Forum Alternatif Mondial de l’Eau / FAME mars 2012 :

Les biens communs, un objet de lutte de classe.

Le FAME vient de se terminer avec un fort succès. Par contre le Forum des marchands a coulé. Il en va différemment dans la vie de tous les jours ou les firmes agissent.

Jean-Marie HARRIBEY a soutenu la thèse des biens communs comme construction sociale (1) . Il ne s’agit donc pas d’intégrer à la liste des biens communs que les biens naturels qui y trouvent place le plus aisément.

L’Eau, cette res communis, fait partie de la liste des biens communs mondiaux que le mouvement altermondialiste veut soustraire de la dynamique captatrice des grandes sociétés capitalistes du secteur. C’est avec l’intervention constante de ces sociétés - avec pour la France Veolia, Suez, et Saur - là que la lutte de classe intervient. Elle porte atteinte a une triple dimension : environnementale, sociale et démocratique. Les peuples-classe doivent réagir. Le mouvement de l’eau bien commun en est sa manifestation. Il doit s’amplifier.

Il importe de souligner ici que le mot commun ne signifie surtout pas que toutes les personnes physiques et morales sur terre souhaitent la promotion des biens communs. Point de naïveté ! Bien au contraire. Une minorité n’en veut surtout pas ! Il en va des biens communs comme des services publics nationaux .

Les services publics sont destinés à tous, y compris les riches qui peuvent s’en passer, mais ce doit être surtout « la chose » du peuple-classe, des sous-prolétaires à la petite-bourgeoisie. Le problème est que la bourgeoisie n’en veut pas. Elle veut les casser, les privatiser, les marchandiser et, quand ce n’est pas possible de les privatiser, elle veut les réduire et les soumettre à une logique de type privatiste-marchande. C’est la logique néolibérale du « faire comme si » les institutions publiques étaient privées.

Au plan mondial les classes dominantes - celles qui agissent derrière les firmes transnationales et les grandes institutions mondiales de privatisation-marchandisation - ne veulent pas des biens communs. Qui dit bien commun comme service public dit souvent gratuité ou bas tarifs. Ce sont là des éléments décisifs pour parler de droit humain fondamental, d’accès au bien pour tous et toutes. Or cela ne fait pas l’affaire des firmes.

Le service public national de l’eau n’est pas nécessairement une structure lourde et hyperbureaucratisée avec tous les défauts attachés. Il peut s’agir d’une structure agissant seulement pour la péréquation tarifaire et laissant les régies publiques locales intervenir au mieux au niveau proximal. De plus, une dimension régionale peut être requise pour certaines questions qui dépassent les compétences d’une ville ou d’un département. L’appropriation publique doit se doubler d’une appropriation sociale par les représentants des usagers et ceux des syndicats.

Cette riposte s’inscrit dans la perspective d’un autre développement plus respectueux de l’environnement. Le respect du cycle de l’eau comme celui du cycle du carbone ne trouvera pleine solution qu’avec l’écosocialisme.

Christian DELARUE ATTAC 35

Le bien commun est une construction sociale. Apports et limites d’Elinor Ostrom - Cairn.info

http://www.cairn.info/resume.php?ID_ARTICLE=LECO_049_0098