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Débat stratégique : Le socialisme-communisme mondial est une perspective lointaine. C Delarue

lundi 11 mai 2009, par Amitié entre les peuples

Débat stratégique d’ATTAC France.

Le socialisme-communisme mondial est une perspective très lointaine.

De la nécessaire critique stratégique d’un texte externe intéressant pour sa position de fond qui montre le but : Ni patrie, ni frontière ! Union de tous les travailleurs du monde contre le capitalisme !

Vive le socialisme-communisme mondial !

http://democom.perso.neuf.fr/europeennes.htm

Ce texte est passible d’une critique bienveillante qui porte sur son aspect maximaliste au regard de la subjectivité des peuples-classe bien qu’à bonne hauteur au regard de ce qu’imposent aujourd’hui les bourgeoisies internationalisées. Cette perspective à long terme n"a rien à voir avec la perspective de la démocratie socialiste confortée dans un champ plus restreint, du national au continental. Car la démocratie socialiste se situe dans le prolongement de la démocratie sociale mais dans cette dernière le cœur capitaliste est encore dominant face au secteur socialisé et démocratisé (sécurité sociale et nationalisations) alors que dans la démocratie socialiste une rupture qualitative a réduit la sphère d’influence du capital et de ses rapports sociaux au profit de l’appropriation publique, de la socialisation, de la planification socialiste. La transcroissance des luttes incite à assurer la démocratisation-socialisation sur une échelle élargie continentale puis mondiale.

I - Cette position mondialiste est trop hors-sol.

Ce n’est pas demain que le monde fera société aussi bien au plan de la citoyenneté que du sentiment d’appartenance principal. La perspective est juste mais il importe de passer par l’échelon continental par dépassement du cadre national . Voir : LA GAUCHE, LA NATION ET L’EMANCIPATION DU PEUPLE-CLASSE

http://amitie-entre-les-peuples.org/spip.php?article666

Le contenu de ce texte ne vaut que comme perspective historique (que je partage) mais pas comme adresse politique d’ici et maintenant, donc prenant en charge les transitions de régimes et de configurations. Elle est mille pas en avant de la conscience commune des peuples-classe.

II - Cette position anti-élection et pro-mobilisation sociale est passible de la même critique.

Elle néglige l’usage possible de l’avancée démocratique bourgeoise (qui est d’ailleurs le fait des conquêtes ouvrières) que je préfère nommer démocratie restreinte et que des auteurs entendent maintenir explicitement dans un cadre modeste et même plus réduit encore avec ce que l’on nomme gouvernance. En contrepoint elle postule la possibilité d’une mobilisation intense et permanente du peuple-classe ce qui ne s’est jamais vu jusqu’à présent.

Il y a besoin d’objectif intermédiaire. On le voit avec les obstacles aux grèves de masse en France aujourd’hui. Cela ne signifie pas s’accommoder d’un écart important entre élus et citoyens constitutif d’un rapport de dépossession des citoyens. Cela implique qu’il faille articuler processus électoraux et mobilisations sociales.

La démocratie directe qui adopte la formule du « gouvernement du peuple par le peuple pour le peuple » présuppose un intérêt quotidien de tout le peuple-classe sans exception pour la chose publique et un cadre d’élection de représentants qui ne soit pas organisation d’une dépossession. C’est là sinon une aporie du moins un double enjeux théorique et pratique important pour promouvoir une « autre démocratie ». Mais là encore ce n’est pas une revendication audible aujourd’hui. Modifier le statut de l’élu (type de mandat, durée et nombre des mandats, révocabilité...) et de la citoyenneté en général est un bon objectif intermédiaire, déjà ambitieux au regard des dynamiques en cours.

Christian Delarue
CA d’ATTAC France