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Critique d’une géopolitique sans classe - Christian DELARUE

jeudi 31 mars 2022, par Amitié entre les peuples

Critique d’une géopolitique sans classe économico-sociale

Il s’agit ici de classe économico-sociale, le terme géopolitique, moins connu, de classe socio-spatiale mélange les différents niveaux de pouvoir économique, de richesse ou de pauvreté d’un territoire

En France on voit la promotion de la géopolitique comme science avec Jacques Ancel qui a dépouillé la matière d’une idéologie arbitraire de la frontière naturelle calée sur les volontés expansionniste de l’Allemagne nazie.
Ecoutons cette émission sur ce point :

Par ailleurs Pascal Boniface de l’IRIS explique dans son livre La Géopolitique (1) que la matière a existé avant la naissance du concept (cf le chapitre La naissance d’une discipline page 19)

https://www.iris-france.org/publications/la-geopolitique-7/

L’absence de certains termes n’est pas neutre.

La géopolitique apparait surtout comme l’affaire des élites et classes dominantes et, de ce fait, avec la crise des démocraties représentatives, la démocratisation apparait faible. Le procédé de communautarisation ou de nationalisation de la plupart des conflits impérialistes apparait comme idéologique, comme procédé d’ extension des responsabilités à celles et ceux qui ne le sont pas.

Certains termes, comme classes dominantes, caste, oligarchie, peuple, impérialisme, campisme, semblent fort peu en usage dans les discours de géopolitique qui usent abondamment du terme Etat ou d’autres termes englobant : Occident (cf Choc des civilisations). On trouve parfois, depuis 30 ans, le terme « gouvernance mondiale » pour évoqué les alliances sous forme de G7 ou autres formats. On voit ainsi que les peuples sont absents des processus ou des rapports de forces internationaux .

D’ailleurs, même le mot peuple reconnu marginalement en droit international public sous le titre du « droit des peuples à disposer d’eux-mêmes » est fort peu évoqué et peu fouillé. On n’explique pas de quel peuple il s’agit derrière la polysémie du terme : peuple nation, peuple ethnique, peuple-classe, etc. L’usage de peuple au sens de nation est dominant et souvent rapproché d’Etat-nation. On raccroche ainsi les peuples (le peuple-classe) qui n’ont rien exprimé à ce que disent et font les élites ou classes dirigeantes (politiquement) et dominantes (économiquement) en matière de guerre économique et guerre militaire.

En général le peuple-classe ne veut pas la guerre car il va en souffrir par contre les classes dominantes savent qu’elles vont faire du profit capitaliste pour la mener (construire des armes) mais aussi ensuite pour reconstruire le pays dévasté.

Géopolitique du capitalisme : une double polarisation impérialiste et classiste

Samir Amin évoquait en 2005 et 2007 cette double polarisation avec affrontements durs des classes dominantes du système capitaliste-impérialiste mondial en interne (au sein de leur propre nation) et en externe (par emprise économique, politique et militaire) sur les autres nations, celles les plus dominées.

Ces nations dominées étaient elles-même clivées par deux types de bourgeoisie, l’une dite nationale (surtout tournée vers l’intérieur ce qui n’enlève rien à la double exploitation de la force de travail et de la nature) et l’autre dite compradores plus riche encore (surtout tournée vers les marchés internationaux les plus lucratifs)

https://www.tandfonline.com/doi/abs/10.1080/03906700500038215

Poutine : Indigence de la personnification du pouvoir d’Etat.

La personnification du pouvoir d’Etat, que ce soit pour dénigrer (ici) ou magnifier, est une indigence de l’esprit, pour tout dire un mensonge qui accompagne souvent son extreme inverse à savoir l’attribution d’une pratique politique à toute une nation. La personnification va bien avec le procédé de communautarisme ! La réalité qui est oubliée est qu’il s’agit d’un groupe social minoritaire dirigeant, d’une caste et même plus véritablement d’une classe économico-sociale dominante en Russie comme ailleurs. La domination de classe s’est universalisée avec le déploiement du capitalisme partout sur la planète.

Reculs idéologiques de masses : moins de civilisation, plus de barbarie !

La guerre des classes supérieures de par ses violences, ses fortes souffrances infligées contre les peuples produit du communautarisme national, du nationalisme, du virilisme patriarcal...
Il y a alors soutien du chef qui la veille était critiqué, silence sur les fascistes (nazis d’Azov) qui faisaient peur (et font toujours peur) mais qui combattent pour le pays
Bref, des mécanismes régressifs apparaissent, y compris chez les individus de gauche, progressistes pour les émancipations... Nul n’est parfait mais faut savoir vers ou les dynamiques portent : classisme, racisme, sexisme, barbarie diverse ou l’inverse plus de civilisation.

Non campiste sans équidistance :
il y a un ennemi principal : l’envahisseur de l’Ukraine !

Christian Delarue