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Contre le solidarisme, la solidarité au sein du peuple-classe. C Delarue

jeudi 2 avril 2020, par Amitié entre les peuples

Contre le solidarisme et le néosolidarisme, promouvoir la solidarité au sein du peuple-classe.

Février 2013 sur Médiapart.

La solidarité peut trouver à s’appliquer dans de multiples cadres et de multiples alliances. Une clarification minimale est nécessaire. Une telle entreprise a déjà eu lieu, il y a (plus de ) 20 ans, avec la publication de « Solidarité, l’avenir d’un héritage » de Jacques Milhau (Ed Sociales avril 1993). On sera nécessairement plus bref et plus incisif.

 La solidarité reprise partout, y compris à l’extrême-droite.

L’extrême-droite sait aussi user de la solidarité. Le patronat aussi. Quand au solidarisme ancien comme pour sa formule récente - le néosolidarisme - ils n’envisagent ni l’un ni l’autre la sortie d’un cadre capitaliste-productiviste-travailliste prédateur du social comme de la nature vers l’écosocialisme.

Pour l’extrême-droite la solidarité qui importe est celle des travailleurs français avec le patronat français contre les travailleurs étrangers en résidence en France. Cette solidarité et cette conception de la « justice » ne fait que valider l’exploitation capitaliste et le travaillisme global du néolibéralisme qui incite massivement chaque travailleur public ou privé à travailler plus longtemps, plus vite.

Mais il n’y a pas que l’extrême-droite à détourner ainsi la solidarité à des fins qui vont à l’encontre de la justice sociale et de la cohésion sociale.

 La solidarité pour la justice sociale et la cohésion sociale : Laquelle ?.

La solidarité est une valeur qui s’oppose à la rivalité, à la mise en compétition de tous contre tous au sein du salariat, du type « plus haut, plus vite, plus fort » (emprunté au sport de compétition).

La solidarité s’oppose frontalement au concurrentialisme lié au néolibéralisme comme phase actuelle du capitalisme. Le concurrentialisme entre pays, entre entreprises, entre individus, entre salariés, incite à une lutte toute spencérienne (1) de l’homme contre l’homme. Cette « lutte pour la vie » est la suite logique de la philosophie de Hobbes ou « l’homme est un loup pour l’homme » et non celle de Darwin (qui serait lui pour la solidarité entre ceux et celles d’en-bas).

La solidarité s’oppose donc à l’apologie à l’institutionnalisation de la performance individuelle dans les entreprises et les services publics. La solidarité s’oppose au travaillisme et à l’idéologie méritocratique mais pas au partage et à la recherche du « travailler moins, travailler tous, travailler autrement »

Elle s’oppose à l’affectation de traitements et de salaires hors de l’échelle des qualifications, hors grille républicaine des traitements (publics) et salaires (privés). Contre la recherche de cohésion sociale et de justice sociale, le néolibéralisme, sous l’effet du poids de la finance et de ses inventions, rapproche la République réellement existante de la République bananière avec un droit à l’appui.

Le solidarisme républicain des Bourgeois, Bouglé, Durkheim et autres, de même que le néosolidarisme des tenants rose-vert actuels qui veulent ajouter « l’économie verte », l’économie sociale et solidaire (ESS) à Keynes et à la matrice intellectuelle solidariste de la fin XIX début XX ème siècle est une atteinte à l’idée de pleine solidarité interne au peuple-classe. Elle introduit de la rivalité capitaliste sous couvert de solidarité. Il faut adopter à son égard un regard critique. Il s’agit de donner à la solidarité un sens d’alternative anti-systèmique et non plus d’alternance intra-systèmique.

 La solidarité au sein du peuple-classe et pour le peuple-classe.

La solidarité a donc vocation à s’appliquer au sein du peuple-classe (les 99%) qui lui à vocation à s’opposer à l’oligarchie politico-financière. Cette position altermondialiste n’ignore pas les conflits internes au peuple-classe. Mais de montrer un cadre, de montrer l’ennemi de classe participe déjà à réduire les conflits internes, les manoeuvres visant à porter des haines entre frères et soeurs de classe notemment entre travailleurs du privé et du public ; ou ceux stables et précaire.

Il y a donc bien en son sein des conflits à résorber. Il faut drastiquement réduire l’oppression de genre donc combattre le viol, la prostitution les insultes sexistes. Il y a à combattre le sexoséparatisme des intégristes religieux. Il y a des tâches d’unification ou de convergence à mener entre public et privé par exemple.

La solidarité peut s’exprimer par certaines revendications qui concernent la laicité, la lutte contre le viol, la prostitution, les insultes sexistes, etc...

Elle a aussi une dimension internationaliste, car dans chaque Nation on retrouve par delà les différences culturelles les même mécanismes claviste de domination et d’exploitation.

Christian DELARUE

Contre la refondation « centriste » et néosolidariste du capitalisme productiviste

http://amitie-entre-les-peuples.org/spip.php?article781

L’altermondialisme n’est pas soluble dans le néosolidarisme.

http://amitie-entre-les-peuples.org/spip.php?article145

Le spencérisme accommodé par le néolibéralisme.

http://amitie-entre-les-peuples.org/spip.php?article1986