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L’altermondialisme n’est pas soluble dans le néosolidarisme.

dimanche 13 février 2011, par Amitié entre les peuples

de Christian Delarue

3 mai 2006 (24 juin 2008 sur AELP) repris le 13 février 2011 (ajout point 5)

Le débat sur la démocratie qui aborde une multitude de questions n’en est pas pour autant quitte avec deux sujets toujours d’actualité : l’appropriation collective des moyens de production et la planification .

A ce propos, le livre « Quelle démocratie voulons-nous ? » (1) laisse perplexe car ces articulations ne sont pas abordés alors que l’on y évoque « l’économie plurielle » et « l’économie sociale et solidaire » (ESS). D’un côté l’apologie de la Confédération européenne des syndicats (CES) de l’autre la critique d’un autre monde possible assimilé aux avatars du socialisme de Staline.

Ayant produit ailleurs une critique de la ESS (Economie sociale et solidaire) ( 2) j’y renvoie afin de concentrer mon propos critique contre les amalgames antimarxistes du néosolidarisme.

1 - On trouve une attaque contre le « rêve communiste » qui aurait « multiplié les simplismes » .

L’attaque porte classiquement sur des éléments du marxisme dogmatique et fait l’amalgame entre socialisme réellement existant au XX ème siècle et perspective d’une société à dominante socialiste pour le siècle à venir. A quoi sert cette charge brève ?

2 - En fait il s’agit de souligner l’inanité de l’appropriation collective des moyens de production .

L’attaque contre le communisme fait donc office de démonstration. Rien n’est précisé sur la possibilité d’une démocratie débouchant sur de l’égalité sociale sans toucher à la propriété privée . La leçon à tirer de l’expérience du siècle passé n’est pas de condamner ex abrupto l’appropriation des moyens de production mais plutôt de constater que cela ne suffit pas. La démocratisation est un ajout nécessaire. Le socialisme du XXI siècle - ou disons une société à dominante écosocialiste - devra donc poursuivre la démarche conjointe d’appropriation publique et sociale . Pas d’émancipation sans cela.

3 - Société mono capitalisme ou société à dominante capitaliste.

Si l’enjeu est de montrer l’existence de logiques non capitalistes au sein du système capitaliste le débat est évidemment fécond . Mais s’il s’agit par ce débat de promouvoir une vision conservatrice du système en ayant pour stratégie l’abandon de la perspective socialiste et la seule augmentation de « la part non capitaliste » nous ne sommes pas d’accord. Le capitalisme tolère à ses marges deux doigts d’économie sociale et solidaire (ESS) et deux doigts de services publics fonctionnant de plus en plus sous logique privatiste et marchande. Le néolibéralisme incline à faire « comme si », comme s’il s’agissait d’entreprises privées marchandes. Si nous passons à trois doigts tant mieux, mais nous n’irons pas plus loin sans affronter le noyau dur capitaliste, sans rupture franche et d’envergure pour sortir de la domination du capital . La logique marchande a recouvert la logique de service public. Ces derniers sont dénaturés.

4 - Le néosolidarisme comme base du socialibéralisme

Le solidarisme du début du XX siècle voulait faire pièce au socialisme. Le néosolidarisme du début du XXI siècle vise à empêcher la naissance d’un écosocialisme, d’un autre monde possible. Le néosolidarisme ne fait plus appel à Léon Bourgeois ou Célestin Bouglé mais reste aussi conservateur. Il veut le maintien de ce monde moyennant quelques aménagements. Le néosolidarisme est porté par la néosocial-démocratie qu’Alain Bihr a critiqué il y a déjà quelques années

5 - Autre perspective possible : une convergence pour le socialisme !

Malgré les confrontations en cours qui distinguent l’Etat social - qui est massif et de l’ordre de l’institution - et l’ESS - qui lui plus léger et de l’ordre du contractuel - il est possible de penser la convergence de ces deux modes de socialisation vers une alternative qui casse le noyau dur capitaliste. Il s’agit alors de conforter une « République sociale et démocratique » telle que Jaurès la proposait jadis pour la France.

Christian Delarue

Vous critiquez l’Economie sociale et solidaire mais n’osez pas vous dire écosocialiste !
mardi 7 mars 2006 (10h40)
http://bellaciao.org/fr/article.php3?id_article=23958