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Attac France et UKRAINE : Pour une solidarité internationaliste - un an de guerre pour une paix juste en Ukraine

vendredi 24 février 2023, par Amitié entre les peuples

Attac France et UKRAINE :

Pour une solidarité internationaliste - un an de guerre pour une paix juste en Ukraine

22 février 23

https://france.attac.org/se-mobiliser/ukraine-pour-une-solidarite-internationaliste/article/un-an-de-guerre-pour-une-paix-juste-en-ukraine

Cela fait un an que la guerre d’agression engagée par Vladimir Poutine se poursuit en Ukraine et cause toujours plus de dégâts meurtriers humains et matériels, avec des milliers de personnes déplacées en Ukraine ou en exil à l’extérieur du pays, de nombreux enfants déportés. En plus des villes assiégées, les bombardements ont touché les civils, détruit des infrastructures dont des hôpitaux et provoqué des coupures d’électricité dans tout le pays. La situation dans les territoires occupés s’est encore aggravée. Parallèlement, plus d’un million de Russes ont fui leur pays pour échapper à une répression féroce et à une conscription mortifère.

Depuis le 24 février 2022, les peuples d’Ukraine résistent et s’organisent dans des conditions extrêmes, pour défendre leur liberté, et pour survivre, se soigner, travailler, alors que l’accès aux biens de première nécessité, à l’eau et à la santé est rendu très difficile. Dès le départ, les Ukrainiennes ont pris part à la résistance sous diverses formes, mais elles ont également été les cibles de violences extrêmes, dont les viols utilisés comme arme de guerre par l’armée russe, visant à détruire les femmes, ainsi que toute résistance.
L’invasion de l’Ukraine visait non seulement à étendre le territoire de la Russie, mais aussi à déployer la domination d’un régime autoritaire, ultra-conservateur dans la région. Elle arrive à la suite de la répression des peuples bélarus et kazakh.

Dès le départ, nous avons assuré notre soutien à la résistance ukrainienne. Nous soutenons le droit à l’auto-défense des Ukrainien·nes. Nous soutenons également le mouvement anti-guerre qui grandit en Russie, malgré les risques considérables que prennent ses partisans : un enjeu majeur susceptible de fragiliser la position du dictateur.

Aujourd’hui pour une paix juste et durable, il faut appeler au retrait immédiat des troupes russes, condition nécessaire à un cessez-le-feu assurant le respect des frontières et l’ouverture de négociations qui garantissent l’autonomie des peuples ukrainiens sur la base du droit des peuples à disposer d’eux- mêmes. Il y a dans le même temps la nécessité de mécanismes aptes à prévenir de futures agressions et préserver l’intégrité des peuples.
Cette guerre va profondément et durablement impacter la situation non seulement en Europe, mais ses répercussions mondiales sont déjà visibles : crise alimentaire au Sud, bouleversements des approvisionnements en énergies fossiles et leur répercussion sur la crise climatique, accélération de la course aux armements dans les pays occidentaux sur fond de revitalisation de l’OTAN, d’inflation et de nouvelles attaques contre les conquis sociaux.

Les peuples de Syrie et d’Iran ont vu que leurs aspirations démocratiques sont attaquées par l’alliance de leurs régimes dictatoriaux avec la Russie de Poutine. Comme en miroir les peuples du Yémen et de Palestine subissent les coups de l’alliance Arabie Saoudite/Emirats/Israël/États-Unis avec la complicité de la France qui livrent des canons Caesar pour bombarder le Yémen !

Le gouvernement états-unien et la plupart des dirigeants occidentaux en profitent pour tenter d’élargir leur sphère d’influence politique et économique dans la région, de même que la Chine qui voit croître ses intérêts internationaux colossaux.

Nous condamnons les tentatives par les grandes puissances de justifier leurs choix de politiques néolibérales du fait de la guerre. Dans le cas de la France, l’aide militaire apportée à l’Ukraine reste de l’ordre de 0,25% du budget de l’armée, et n’explique pas le renforcement des budgets militaires. Les attaques contre le système de retraites et la protection sociale ne sont pas des conséquences de la guerre, mais d’une orientation politique de régression sociale favorisant les plus riches. Par ailleurs, la France, comme d’autres États, en profite pour réaffirmer ses ambitions impériales : elle n’a pas fait son deuil de son influence en Afrique malgré ses récents revers, un nouveau front s’ouvre dans le Pacifique, elle croit toujours à son « leadership naturel » dans la défense européenne — nucléaire oblige — .

Face aux logiques des grandes puissances, il est indispensable pour le mouvement altermondialiste de refuser toutes les logiques impérialistes, d’oppression nationale, dont ce qui ressort des politiques de la France. À l’inverse, il nous faut construire et renforcer une solidarité internationaliste. En ce sens, la résistance des Ukrainien·nes doit absolument être soutenue par les gauches européennes et internationales. Non seulement les droits démocratiques sont menacés par l’offensive armée de Poutine, mais celui-ci n’est qu’une version tout autant néfaste du capitalisme !

En Ukraine, au-delà de l’urgence, les batailles pour les droits sociaux, pour les droits du travail et les droits des femmes, vont se poursuivre pour les forces de gauche, qui se sont battues contre la privatisation de leur pays, l’emprise des oligarques, et qui aujourd’hui défendent le droit du travail menacé par les politiques de Zelensky. L’issue de la guerre est un enjeu qui pèsera sur l’équilibre de toute la région, et au-delà en Europe et dans le monde.

Il faut annuler la dette de l’Ukraine et donner la priorité aux activités essentielles et de soins lors de la reconstruction du pays, sans diktat du marché et des règles pro-capitalistes de l’UE, conditions indispensables à une société plus égalitaire, au service des populations ukrainiennes.

Les débats doivent se poursuivre dans Attac, notamment sur les questions liées à la militarisation, dans un monde appréhendé dans sa complexité au-delà d’une vision bipolaire, et sur le contenu d’une nouvelle architecture de sécurité globale, en accord avec les aspirations altermondialistes. Si les analyses se poursuivent sur le temps long, nous réaffirmons avec force notre solidarité « par en bas » avec les peuples d’Ukraine : nécessaire non seulement pour défendre les droits fondamentaux des Ukrainien·nes agressé·es, mais aussi pour renforcer en Ukraine et dans les pays voisins les forces progressistes, syndicalistes et féministes.