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GRECE : Qui sont ceux et celles qui souffrent de l’hyper-austérité ? C Delarue

vendredi 29 juin 2012, par Amitié entre les peuples

Qui sont ceux et celles qui souffrent de l’hyper-austérité en Grèce ?

Sur Médiapart le 28/06/2012

Série : « Les » Grecs, ça n’existe pas. propos de Michel COLLON (1)
ou CLASSES EN LUTTE / Les méfaits de la conception globalisante, « nationale » de la situation en Grèce.
http://blogs.mediapart.fr/blog/christian-delarue/280512/classes-en-lutte-les-mefaits-de-la-conception-globalisante-nation

99 % ou 98 % ou 97 % : le peuple-classe.

I - Les échanges altermondialistes et les diverses lectures en français sur cette question montrent à ce jour (juin 2012) que le spectre des victimes de l’hyper-austérité est très large  ; sans doute plus large qu’en Italie, en Espagne ou au Portugal ou les attaques de la Troïka et de chaque oligarchie politico-financière sont néanmoins très fortes.

En Grèce, en quelques années et notamment ces derniers mois, les couches sociales les plus diverses, à l’exception des 1 ou 2 % de ceux d’en-haut, ont été frappées par les diverses mesures en faveur des créanciers titulaires de la dette. Le déclassement social concerne de 96 à 97% du peuple grec. C’est bien le peuple-classe grec avec ses travailleurs indépendants et ses travailleurs salariés du public ou du privé qui subit de plein fouet leur crise, la crise de la dette, la crise du capitalisme financier.

Le nombre de chômeurs - 22,6% - et de pauvres - plus de 3 millions en 2010 déjà soit 27,7% de la population - a considérablement augmenté. Le suicide se généralise. Quand est-il des autres à l’exception de la bourgeoisie ? Les travailleurs sont mal payés, du moins lorsqu’ils sont payés. Les petits patrons se plaignent du défaut de consommation des salariés mais pour autant ils n’augmentent pas les salaires. Ils sont eux aussi sur la corde raide. La contradiction est maximale.

Les femmes sont les premières victimes. Quand elles ne sont pas au chômage elle travaillent avec des salaires ridicules. Une avocate bosse avec 800 euros par mois. J’avais du mal à le croire mais c’est vrai !

Les migrants qui stationnaient en Grèce préfèrent fuir pour des pays moins en crise. Avec les mesures anti-sociales le racisme est lui aussi en augmentation. Tout comme le sexisme qui entend renvoyer les femmes au foyer.

II - Politiquement, quelles perspectives ?

Le parti néo-nazi Aube Dorée (21 députés aux dernières élections de juin 2012) ne distribue scandaleusement la soupe populaire qu’à ceux qui arborent le drapeau grec. Le nationalisme est un chemin qui ne mène nulle part ! A gauche, le PC Grec, le KKE, 8,48% aux élections, ne semble pas avoir abandonné une perspective nationaliste avec un compromis avec la bourgeoisie grecque si un processus de « déconnexion » de l’Union européenne est entamé.

La « déconnexion » de ’l’UE peut figurer en bonne place dans une stratégie favorable au peuple-classe grec mais alors sans alliance aucune avec l’oligarchie politico-financière nationale, sans compromis aucun avec la bourgeoisie interne. Ce qui n’est pas le cas pour le KKE qui reste calé sur le modèle du « socialisme dans un seul pays » qui mène tendanciellement au travaillisme, aux restrictions et à la guerre.

 Pas de sortie de crise sans perspective socialiste et internationaliste. Le repli nationaliste est sans avenir. Pas de frontière à la convergence des luttes autour de revendications transitoires ! Le refus de la dette odieuse en est une. La transformation de la BCE en est une autre : la mettre au service des peuples-classe et non des créanciers et de la finance.

La question de la convergence des luttes et la diffusion massive d’un projet crédible d’émancipation du peuple-classe est à l’ordre du jour. Car les dernières élections n’ont rien réglé. Parallèlement, la gouvernance de l’Union européenne se fait toujours plus impérative. Dans le brouillard idéologique ambiant c’est contre elle que se forme un projet politique à gauche. Dans le même mouvement la critique du système de gouvernement interne se fait chaque jour plus féroce. Une frange de la population peut passer de l’extrême droite à l’extrême gauche sur la base de ce « refus anti-système ». L’enjeu dès lors est d’ouvrir la fenêtre sur les pays voisins.

En effet, la solution la plus probable - fondé sur l’idée de solidarité sans frontière - porte sur de possibles convergences des peuples-classe du sud de l’Europe : Grèce, Italie, Espagne et Portugal. La liste n’est pas limitative. Mais le peuple-classe allemand n’en est pas là. Tout çà se discute évidemment. En France le monde du travail est dans l’expectative. L’été ne porte pas à l’ordinaire les luttes. La très faible augmentation du SMIC liée à l’augmentation des impôts débouche sur une perte de pouvoir d’achat sévère pour les ouvriers et employés de base. Les riches - les 2 à 3 % d’en haut - eux s’enrichissent toujours. Par contre en Espagne, en Italie et moindrement au Portugal, « çà bouge » !

A suivre !

Christian DELARUE

1) On ment sur les Grecs aujourd’hui, on mentira sur vous demain… - Investig’Action

http://www.michelcollon.info/On-ment-sur-les-Grecs-aujourd-hui.html

La Grèce et l’Espagne très impactées par le chômage

http://www.econostrum.info/La-Grece-et-l-Espagne-tres-impactees-par-le-chomage_a8697.html

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