Construire de nouvelles solidarités euro-méditerranéennes. S Naïr

Construire de nouvelles solidarités euro-méditerranéennes

par Sami Naïr
Ancien député européen, professeur à l’université Pablo de Olavide, Séville

publié : le 29 septembre 2010 sur medelu.org

Deux ans après le lancement de l’Union pour la Méditerranée (UPM), la politique méditerranéenne de l’Europe s’enfonce lentement dans les sables. Les grands projets – dépollution de la Méditerranée ; développement des autoroutes de la mer pour faciliter les échanges commerciaux ; mise en place d’un projet de protection civile commune pour lutter contre les catastrophes naturelles ; mise en route d’un plan de développement de l’énergie solaire ; création d’une université euro-méditerranéenne et d’un programme Erasmus euro-méditerranéen ; initiative méditerranéenne pour le développement des entreprises -, annoncés avec fracas en juillet 2008 semblent de plus en plus éloignés.

La présidence espagnole de l’Union européenne n’a pu relancer le processus. Et, malgré l’excellent travail de mobilisation effectué par le ministre espagnol des affaires étrangères, Miguel Angel Moratinos, elle n’a pu empêcher ni l’échec du Sommet sur l’eau ni le report de la réunion plénière de l’UPM à Barcelone. La déception ne vient pas seulement de la non réalisation des projets concrets car aux difficultés matérielles on peut toujours trouver des excuses satisfaisantes. Elle tient surtout au fait que tout se passe comme si le projet même, l’idée générale, l’horizon d’attente d’une Méditerranée solidaire, paraissent vains. D’un mot, l’enthousiasme s’est refroidi.

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