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Défense de DSK et des riches : Raphael Enthoven sort un poncif et botte en touche. C Delarue

dimanche 18 septembre 2011, par Amitié entre les peuples

Défense de DSK et des riches : Raphael Enthoven sort un poncif et botte en touche.

Raphael Enthoven (1) souligne que « malgré la couleur de sa peau, Nafissatou Diallo n’est pas toute blanche et, malgré son sexe, DSK ne s’est pas comporté en prédateur ». A certains commentaires racistes du web il faudrait ajouter que DSK n’est évidemment pas coupable parce que juif tout comme un noir n’est pas coupable parce que noir.

La justice américaine n’a pas dit qu’il n’était pas coupable, mais qu’au plan pénal, le dossier ne permettait pas d’emporter la conviction unanime du jury. Tout n’a pas encore été dit au plan juridique. Ce qui n’empêche pas de nombreuses personnes d’avoir un doute sur la justice tant en France qu’aux USA. Car il existe bien une justice de classe qui favorise les riches et pénalise les pauvres. Cela ne se voit il est vrai que lorsqu’on se met du côté des pauvres.

Du côté de certaines féministes on remarque que cette première décision ne blanchit pas totalement DSK qui demeure toujours un homme très « offensif » à l’égard des femmes. La loi peut n’avoir rien à dire ici car il s’agit de situations limites mais dans la vie réelle les femmes connaissent très bien les hommes précisément constamment « en chasse » d’une femme pour passer rapidement « à l’acte ». Macho, c’est le nom donné à ce genre de prédateur. Mais pour poursuivre cette réaction on laissera cela en suspend.

Recentrons donc le propos. Dire comme il le fait dans l’Express à propos de DSK qu’ « on peut être faible et fourbe, riche et innocent » fait parti du lot commun des vérités hypocrites, des vérités de bon sens commun qui cachent les vérités plus difficiles à saisir. Vérité simple car un riche, un « blanc », un homme peut effectivement construire sa vie sans commettre de fautes importantes malgré sa position dominante, et parfois grâce à sa position dominante, surtout si il cumule les trois positions avantageuses, alors qu’un pauvre, un « noir », une femme ne sera pas lui protégé d’une faute majeure par son statut de subordonné, exploité, dominé. Supporter la domination incite à des réactions pour la repousser et ces réactions peuvent être jugées illégales par le système en place mais être légitimes du point de vue des dominés.

Notez bien que cette observation se vérifie surtout pour les situations de cumul des trois avantages sociaux ou, à l’inverse, des trois inconvénients sociaux et beaucoup moins pour les autres situations. Et à ce titre on ne saurait sans tomber dans le racisme continuer à discourir plus sur le blanc ou le noir car il n’y a pas de races humaines. Ensuite, dés qu’il y a découplage des trois avantages sociaux les certitudes s’évanouissent. La position de classe liée à la richesse va pouvoir donner des avantages très importants à une bourgeoise noire mais le pays ou elle domine pourra très bien connaître le viol et le racisme au sein de toutes les couches sociales. Les statistiques montrent en effet que le sexisme et le racisme ne connait pas les frontières de classe. Les statistiques ne parlent quasiment pas du sexisme contre les hommes et du racisme contre les blancs. Cela existe certes mais c’est très résiduel.

Allons plus loin, on pourrait même dire que précisément sa situation de classe, de genre, de personne ethnicisée peut plus aisément inciter une personne qui cumule les trois positions socialement infériorisées à la faute. On pourrait même dire qu’il est normal et attendu qu’à un moment ou un autre, face à la domination subie, il entre en rébellion, en résistance et se retrouve devant les tribunaux. Car voilà, ce qu’ignore Raphaël Enthoven c’est que cette domination peut être très forte, très pesante. C’est pourquoi une politique de gauche se doit de répondre aux revendications économiques de justice sociale et de justice fiscale mais aussi aux revendications de reconnaissances qui se traduisent par plus de droits pour les femmes et pour les discriminés.

Pour terminer il faut noter que s’il arrive que la haine de classe des pauvres n’épargne ni les petits bourgeois possesseur de 4X4 ni les gros bourgeois possesseurs de yacht le marxisme - qui comprend cela - insiste néanmoins pour que la haine de classe s’adresse aux procès de domination et d’oppression et non aux individus qui sont les supports de ces procès. C’est un système d’accumulation des richesses qui est accusé comme créant l’appauvrissement des autres. C’est un système d’exploitation qui est refusé car créant le surtravail des uns et le chômage des autres. C’est ce que l’on pourrait nommer le classisme. Mais le classisme c’est aussi l’autre versant à ne pas oublier à savoir le mépris de classe des grands possédants. « La populace mal éduquée » disait il y a peu une certaine presse de Grande Bretagne face aux émeutiers en insurrection.

Christian DELARUE

Article rédigé le 13 sept et repris légèrement ce jour.

1) On peut être faible et fourbe, riche et innocent...

Par Raphaël Enthoven, publié le 01/09/2011 à 14:38

http://www.lexpress.fr/actualite/societe/on-peut-etre-faible-et-fourbe-riche-et-innocent_1026031.html