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Wen Jiabao, homme du peuple nation de Chine, pas de son peuple-classe. C Delarue

lundi 5 novembre 2012, par Amitié entre les peuples

OLIGARCHIE

Wen Jiabao, homme du peuple nation de Chine, pas de son peuple-classe.

Dans ce régime difficile à définir, qui n’est ni capitaliste ni socialiste, mais une sorte de « mixte bureaucratisé » on peut, semble-til, être communiste et milliardaire . Un çà va, beaucoup çà fait des dégâts ; du moins pour la lutte de classe (interne).

Ce qui fait gros souci c’est quand ces riches oligarques « communistes » disent en même temps qu’ils sont des « hommes du peuple ». (lu dans Politis nov 2012). Mystification lourde !

 Là, quelques problèmes sont posés.

1 - Il y a de forte chance que ces communistes-là évacuent la lutte de classe au profit de l’anti-impérialisme. Chez eux il n’y a toujours qu’un peuple homogène.

2 - De quel peuple s’agit-il ? Du peuple nation sans doute puisque il est l’auberge espagnole qui permet précisément d’intégrer des riches, des grands patrons et des financiers mais il exclue les résidents étrangers du peuple-classe.
Le dit Wen Jiabao ce milliardaire chinois ne peut être membre du peuple-classe. Il peut être « homme du peuple nation » de Chine.

3 - L’oligarchie chinoise active dans la lutte de classe interne n’est pas moins active dans l’impérialisme externe. L’impérialisme chinois est estimé plus intelligent et plus respectueux des peuples qui vivent sur les territoires qu’ils exploitent (source). Tant mieux. Il n’empêche que cette riche caste chinoise exploite comme si elle était capitaliste des travailleurs étrangers à l’extérieur comme elle exploite la nature et comme elle exploite ses propres travailleurs chinois.

 La question des inégalités sociale et la notion de peuple-nation.

Le loup et l’agneau peuvent-il faire parti d’un même ensemble nommé « nation » sans problème, sans hypocrisie ? Oui si on évoque la langue, la culture ou s’il y a une guerre mais pas si, en temps de paix, il y a rupture franche de cohésion sociale. Ce qui est le cas.

Travailler à la réduction des inégalités sociales - ce que tente l’oligarchie chinoise - n’efface pas l’exploitation des travailleurs et de la nature - c’est un autre combat - mais au moins cela tend vers plus de cohésion sociale et de justice sociale . Ce faisant, cela rend plus crédible, moins mensongère, moins odieuse la notion de peuple nation qui englobe alors des classes aisées mais pas hyper-riches avec des classes modestes mais pas pauvres. Ce qui n’est pas le cas en Chine (et ailleurs aussi).

La Chine connait aujourd’hui un grand écart de revenus très insupportable. Qu’il en soit de même ailleurs n’est pas une excuse.

Voici les chiffres France en Chine :

Selon la liste des Milliardaires établie par le magazine Forbes, 108 des 214 nouveaux milliardaires sont issus des BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine) et représentent le quart de du total des milliardaires alors qu’il y a seulement 5 ans ils n’en représentaient qu’un dixième. Parmi eux, le nombre de milliardaires chinois a doublé.

En contraste, 150 millions de chinois vivent avec moins d’un dollar par jour et plus de 60% de sa population urbaine ne peut pas se permettre de devenir propriétaire. L’indice de Gini en Chine, qui rend compte des inégalités dans la distribution primaire des revenus, était de 0.449 en 2005 et avoisine à présent 0.5, franchissant ainsi une ligne dangereuse. De plus nombreux sont ceux qui pensent que les écarts sont bien plus grands que ce que le suggère les chiffres officiels.

Christian DELARUE