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Femmes de Gaza : Agressées de l’extérieur (par Israël) et de l’intérieur (par le Hamas).

jeudi 15 octobre 2009, par Amitié entre les peuples

Femmes de Gaza : Agressées de l’extérieur (par Israël) et de l’intérieur (par le Hamas).

Pour une double solidarité à articuler selon le contexte.

Bref commentaire d’une décision du Hamas : « Nous avons décidé d’interdire aux femmes de monter sur des motos pour préserver la stabilité et les traditions de notre société »

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Cette exemple montre à nouveau qu’il est des traditions religieuses particulièrement liberticides à l’encontre des femmes . On ne saurait défendre le relativisme culturel en toute occasion . On ne saurait soutenir des décisions aussi machistes et sexistes même si par ailleurs – et c’est ce qui nous distingue de certains courants laïcs et féministes - nous continuons de reconnaître au Hamas une légitimité démocratique à soutenir le peuple palestinien. En effet, face à l’agression d’Israël contre le peuple palestinien ce dernier a choisi le Hamas pour le représenter. C’est ainsi. Nous soutenons le peuple palestinien, nous respectons son choix mais nous critiquons l’obscurantisme islamique qu’il exerce contre la population féminine. Nous devons le faire en solidarité avec le peuple palestinien. Notre solidarité face à l’impérialisme sioniste soutenu par les puissances occidentales ne va pas jusqu’à nous taire face au Hamas.

Le programme du Hamas n’est plus la Charte de 1988. Ce qui ne signifie pas qu’elle n’a plus aucun effet idéologique et politique. Néanmoins il affirme aujourd’hui que son programme politique est celui sur la base duquel il a gagné des élections libres et non truquées en 2006, qu’il est celui de tous les accords de réconciliation inter-palestiniens qu’il a signé, c’est-à-dire de fait le principe « Deux peuples, deux États ».

C’est ce qu’explique Alain Gresh dans cet article :

« Plusieurs de ses dirigeants, dont le cheikh Ahmed Yassine, assassiné par l’armée israélienne en 2004, ont affirmé qu’ils acceptaient la création d’un Etat palestinien sur les territoires occupés de 1967. Le programme politique défendu durant la campagne électorale n’a rien à voir avec le contenu de la Charte de 1988 (lire Paul Delmotte, » Le Hamas et la reconnaissance d’Israël « , Le Monde diplomatique, janvier 2007). »
(...)
Lors d’un entretien que j’ai réalisé à Damas en décembre, Khaled Mechaal a déclaré : « Le Hamas et les forces palestiniennes ont offert une occasion en or d’apporter une solution raisonnable au conflit israélo-arabe. Malheureusement, personne ne s’en est saisi, ni l’administration américaine, ni l’Europe, ni le Quartet. Notre bonne volonté s’est heurtée au refus israélien que personne n’a la capacité ou la volonté de surmonter. Dans le document d’entente nationale de 2006 signé avec toutes les forces palestiniennes (à l’exception du djihad islamique), nous affirmons notre acceptation d’un Etat palestinien dans les frontières du 4 juin 1967, avec Jérusalem comme capitale, sans colonies et avec le sujet (mawdou’) du droit au retour. C’est le programme commun aux forces palestiniennes. Certaines veulent plus, d’autres moins. Ce programme date de trois ans. Les Arabes veulent quelque chose de similaire. Le problème est en Israël. Les Etats-Unis jouent un rôle de spectateur dans les négociations et ils appuient les réticences israéliennes. Le problème n’est donc pas le Hamas, ni les pays arabes : il est israélien. »

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Du point de vue du conflit global le problème est bien Israël et pas le Hamas ; mais du point de vue de la libération totale du peuple palestinien le Hamas, tel qu’il est aujourd’hui, ne saurait prétendre être la force politique émancipatrice. Trop réactionnaire pour cela. On ne saurait séparer lutte d’émancipation d’un peuple-classe de l’émancipation de sa moitié féminine. L’histoire des luttes de libération l’a montré de multiples fois.

Christian Delarue