ENERGIE : Une politique publique contre la féodalisation du marché de l’électricité.
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ENERGIE :
Une politique publique contre la féodalisation du marché de l’électricité.
Deux séries de problèmes à aborder avant de poser une perspective.
* L’électricité du point de vue de ses sources.
Plusieurs problèmes sont à régler : C’est un résumé des questions.
Le remplacement du nucléaire par l’éolien est très loin d’être prévu pour demain puisqu’il faudrait environ 1900 éoliennes pour 2 centrales nucléaires. Or un projet en cours prévoit d’en construire 140. C’est déjà beaucoup 140 éoliennes !
Le photovoltaique n’est pas pour l’heure à la hauteur des besoins de la population . Il doit donc faire l’objet d’une politique publique offensive tant au plan technologique (retard par rapport à la Chine) qu’au plan de sa sécurisation (trop de petites entreprises font faillite).
L’indépendance énergétique est menacée.
Il y a là matière à établir un diagnostic sérieux et matière à débat.
* L’électricité du point de vue de son économie
Il y a 4 ans une loi du 7 décembre 2006 sur le secteur de l’énergie introduisait la concurrence tout en voulant préservé un tarif réglementé. Qu’est devenu de cette alliance des contraires ? Comment marier le loup et l’agneau ? En fait le mécanisme de tarification perd de son autonomie politique pour être ajusté au marché. C’est une fausse tarification. Et à terme il est destiné à disparaître.
Le service public de l’énergie et plus particulièrement de l’électricité avait déjà subi deux grosses attaques de libéralisation provenant de l’Union européenne, l’une en 1996 (directive du 19 décembre) et l’autre en 2003 (directive du 26 juin). L’électricité domestique est devenue une marchandise et non plus un bien commun et un droit pour tous. Pour les entreprises le marché a été ouvert en 2000 et 2004.
L’ouverture au marché a débouché sur l’envolé des prix dans de nombreux pays de l’Union mais avec des décalages entre pays. De grandes inégallités sont apparues alors qu’auparavant la tarification nationale liée à la péréquation tarifaire faisant que l’électricité avait le même tarif à La Réunion ou en Guadeloupe qu’à Paris ou en Creuse. Nous en sommes bien loin désormais. Et ce n’est évidemment pas les dispositifs sociaux misérabilistes - les TPN ou tarifs de première nécessité - qui changent ces dynamiques inégalitaires. La « précarité énergétique » a fait son apparition aux côtés des inégalités accrues.
* Perspectives : besoin de politique !
En France revenir à un service public de l’énergie passe par la nationalisation des entreprises privées et la constitution d’un pôle public de l’énergie. Il ya besoin d’une politique nationale de l’énergie mise en œuvre par une vraie gauche. Le problème est que la vraie gauche est agissante mais coincée entre un PS incapable de sortir de son ornière néolibérale et une extrême-gauche incapable d’aller au gouvernement pour faire une politique de transformation sociale à ’effet cliquet’.
Christian DELARUE