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De la fin de l’URSS à la décennie noire en Algérie : Un basculement de la solidarité internationale de classe et pour le socialisme.

jeudi 20 juillet 2023, par Amitié entre les peuples

ALTERMONDIALISME AVANT L’HEURE

De la fin de l’URSS fin décembre 1991 à l’enclenchement de la « décennie noire » en ALGERIE.

Un basculement de la solidarité internationale de classe et pour le socialisme.

De la fin de l’URSS fin décembre 1991 (1) à l’enclenchement de la « décennie noire » en ALGERIE des militant-es trotskistes (LCR surtout dont moi) et d’autres militant-es de France ont basculé dans une autre histoire. Ce fut notamment le cas à Rennes pour un groupe de militant-es dont certain-es venus d’Algérie d’autres non (comme moi qui y ai fait l’été 1990 un voyage à Alger et Tlemcen) . Cela ne figure pas dans le livre « C’était la Ligue ».

Certes il y eu aussi à partir de 1991-92, la dégradation de situation dans la Bosnie-Herzégovine multiethnique (les forces serbes lancent leur attaque sur Srebrenica le 18 avril 1992 - le grand massacre eu lieu en juillet 1995) mais toute la LCR - et d’autres forces politiques de gauche - ne s’engagèrent pas - hors lecture de Catherine Samary par exemple - dans la solidarité concrète. Elle se réalisa ailleurs. Du moins sur Rennes ou l’on se tourna beaucoup plus vers le sud et l’Algérie que vers l’Est et la dislocation de la Yougoslavie.

Fin 1991 et janvier 1992 en Algérie

Fin 1991 on avait le dilemme de la démocratie : soutenir sa mise en place mais avoir le FIS et l’islamisme au pouvoir ou bloquer ce processus électoral et laisser l’armée briser l’islamisme au risque de maintenir un Etat fort contre les libertés publiques. Mais le 2 janvier 1992, une importante manifestation a déferlée dans les rues d’Alger aux cris de : « Ni État intégriste, ni État policier ». « Rien n’est perdu », aurait crié Hocine Aït Ahmed (1926-2015) à la foule qui l’acclame.
Les généraux algériens organisent un putsch et s’emparent du pouvoir le 11 janvier 1992. L’armée se déploie dans les rues d’Alger.

« Ni État intégriste, ni État policier  »

Ce slogan résume la position de solidarité de ce groupe militant rennais pendant quelques années (avec des trous du fait d’autres activités militantes). Aucun socialisme d’émancipation n’est possible avec l’intégrisme religieux ou la bureaucratie d’Etat militarisée.

Hocine Aït Ahmed, lui ou un autre, fut un leader porteur d’espoir. Mais il y eu aussi une population résistante. Elle méritait solidarité internationale. Il y avait notamment les camarades du PST (Parti socialiste des travailleurs) trotskiste SU avec l’organe El Khatwa (ici numéro 1 de mars-avril 1992)

Après 23 ans d’exil, Aït Ahmed était rentré en Algérie en décembre 1989. Après moult péripéties, le FFS est finalement reconnu. À l’occasion de l’annulation du premier tour des élections législatives de décembre 1991, Aït Ahmed met en garde contre le danger de voir les armées prendre le pas sur les urnes. Son parti organise, le 2 janvier 1992, la plus grande manifestation que la capitale ait connue depuis l’indépendance, avec pour credo « Ni État policier, ni République intégriste ». L’Etat d’urgence est proclamé le 9 février 1992, le Front islamique de salut (FIS) dissous le 4 mars 1992. Mais le GIA va dès l’été 92 semer une terreur effroyable et imposer aussi, partout, par en-bas, quartier par quartier, les normes intégristes sexo-séparatistes (femmes à la maison) et sexyphobes (voile obligé) aux familles algériennes.

La fin de la décennie noire...

...mais pour certains passage à GSPC (1998) ou plus tard à AQMI au sud de l’Algérie au Sahel (Organisation d’Al-Qaïda aux Pays du Maghreb Islamique - 2007)

La fin de la « décennie noire » ne signifie pas non plus la fin de l’intégrisme musulman en Algérie. Les massacres odieux et les violences ouvertes sont certes terminées (dates variables selon les auteurs 2001-2002) mais l’intégrisme sévit encore en silence.
« Les salafistes algériens ne sont pas tous djihadistes. Il s’en trouve des quiétistes qui refusent le recours à la violence, « pour peu que le dirigeant du pays soit un musulman ». Mais ils n’acceptent pas pour autant la démocratie et la république ; la souveraineté étant exclusivement divine, elle ne saurait émaner du peuple » (lien ci-dessous). Le quiétisme s’accommode fort bien d’un hyper-patriarcat sexyphobe et sexoséparatiste.

Christian Delarue
LCR Rennes à l’époque
(inactif sur ce plan dec 1993 (congrès UL CGT) à fev et mars 94 (activité « SMIC Jeune ») puis sept 94 à juin 95 : secrétaire cgt de ENI Clermont Fd)

1)- Fin de l’URSS en décembre 1991.

Ernest Mandel a écrit non pas sur Gorbatchev et le «  »gorbatchevisme" mais Ou va l’URSS de Gorbatchev ? en 1989 (La Brèche)
http://excerpts.numilog.com/books/9782902524648.pdf

Ernest Mandel , dirigeant de la IVe internationale (trotskyste), très critique envers les réformes tentées par l’« aile moderniste » de la bureaucratie, qui n’allait pas brader leurs intérêts dans la glasnost , fut, on s’en doute, particulièrement attentif aux signes de l’« activité autonome » du mouvement ouvrier de Russie et ce d’autant plus qu’un intérêt se faisait sentir ici ou là pour Trotsky et les organisation trotskistes existantes dans le monde.

EM : Né en 1923 : journée pour son centenaire
https://lanticapitaliste.org/opinions/culture/journee-internationale-pour-le-centenaire-dernest-mandel

EM : Décédé le 20 juillet 1995 (le jour de mes 40 ans, j’en ai 68 aujourd’hui)
https://blogs.mediapart.fr/christian-delarue/blog/200717/ernest-mandel-est-decede-le-20-juillet-1995-le-jour-de-mes-40-ans

2)- Décennie noire algérienne
https://fr.wikipedia.org/wiki/Décennie_noire

3) La fin
https://www.jeuneafrique.com/188947/politique/alg-rie-les-islamistes-entre-djihadisme-et-qui-tisme/

4) Pas la fin pour tous : transition
Le GSPC créé en 1998 https://fr.wikipedia.org/wiki/Groupe_salafiste_pour_la_prédication_et_le_combat
puis AQMI pour Al-Qaïda au Maghreb islamique
https://fr.wikipedia.org/wiki/Al-Qaïda_au_Maghreb_islamique