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Bien saisir l’intolérable de la burqa ! C Delarue

dimanche 25 avril 2010, par Amitié entre les peuples

Bien saisir l’intolérable de la burqa et du voile intégral.

Adresse aux bisounours du MRAP (dont je fais parti)

Publié le 16 novembre 2009

I - Opinion dissidente au sein de l’anti-impérialisme.

Etre solidaire des peuples-classe du sud ne signifie pas absence de critiques à l’encontre des forces politiques ambigües, libératrices ici, dominatrices là (1). Le néocampisme, commande - par définition - une solidarité absolument sans faille, dans un camp (le Nord ou l’Occident) comme dans l’autre (le Sud ou l’Orient) à l’instar des communistes français jadis à l’égard du « grand frère » soviétique. Ne pas être campiste ne signifie pas absence de solidarité avec les peuples du sud dominés sous des formes multiples. Cette solidarité est réelle et se vérifie régulièrement mais il y a toujours une réserve. Autrement dit, la conscience critique n’est pas éteinte par cette solidarité. C’est le reproche fait par F Quintin et S Giap (2) à la « gauche blanche occidentalisée ». Qu’un « nouveau contenu epistémique » surgisse des pays colonisés mérite sans doute attention. Prendre du temps pour lire les nouveaux penseurs du tiers-monde est sans doute essentiel. Mais la fonction critique n’abandonne pas si aisément sa vigilance. Admettons néanmoins la thèse qui suit : « les solutions, il faut les chercher dans la diversité épistémique de la planète, dans le pluri-versalisme comme projet universel et non plus dans une seule épistémologie, l’eurocentrique, qui, depuis son particularisme et son provincialisme, a produit de faux universels ». Cela ne nous conduira pas - à ce jour en tout cas - à admettre le sexisme car la montée du féminisme est transversale aux différents continents. Et l’islamisme radical produit son inverse, l’hypersexisme, une forme exacerbée d’oppression des femmes.

burka

II - Venons-en à la question de la burqa et du voile intégral.

Il y a une mauvaise façon de poser le débat du voile intégral par la gauche. Bien sûr il y a celle qui use de tous les arguments pour légiférer. En contrepoint on trouve donc une gauche contre une loi « libératrice du visage » qui devient acritique de la burqa. Cette façon de se positionner se comprend au regard du contexte idéologique mais on ne saurait s’en accommoder pour autant.

* Analysons une position typique à gauche, celle de Karim Ghendouf . Dans « Levons le voile de l’intolérance » (3) il se place à la fois sur le terrain du relativisme culturel (« les habitudes et les cultures sont différentes ») et sur la simplification-stigmatisation de l’adversaire (« les attiseurs de haine et autres promoteurs d’une France blanche et chrétienne ») pour ensuite dévoyer le débat sur un terrain très secondaire ou il peut avancer la thèse de l’intolérance. Il écrit en début d’article : « La burqa met en danger la République, renie la citoyenneté, assassine la laïcité, représente l’obscurantisme absolu... » On sent, bien qu’il n’y ait pas plus de développement sur les dangers qu’il pointe sans plus (faute d’espace sans doute), qu’effectivement ces dangers sont mineurs. Par exemple, la laïcité est sans doute en jeu dans cette relative emprise par en-bas du religieux radical mais l’argument ne porte pas pleinement. En somme, il n’y a pas péril en la demeure ! Tout ceci permet, dit-il, de « développer une vision conservatrice des musulmans vivant en France ». Sans doute. Mais la bonne réplique manque .

* Dans son article, à aucun moment le conseiller régional Provence-Alpes-Côtes d’Azur ne distingue le musulman ordinaire - qui ne pèse en rien pour l’enfermement sous voile de sa femme - de l’islamiste radical constamment obsédé par cette pratique . Il ne pose pas plus la question de la tendance internationale à l’enfermement des femmes sous voile intégral par les islamistes. Un processus qui se moque des frontières. Recadrons donc le débat sur ce plan féministe internationaliste et voyons alors ce que l’on ne saurait tolérer dans un cadre relativiste de tolérance et d’antiracisme.

* Pour nous, une solidarité féministe mondiale s’oppose vivement à la burqa. C’est ce que l’on ne saurait oublier en écoutant les discours du moment. Mais ce qui doit être combattu ce doit être le fascisme islamiste montant. Du coup ce combat n’est pas simple, surtout si l’on veut maintenir une solidarité avec le sud contre l’impérialisme du nord. Surtout aussi si l’on veut ne pas oublier le sexisme ici en luttant contre le sexisme là-bas. Reste que l’hyper-sexisme islamiste est une plaie qui trouve d’ailleurs dans les pays ou ils sont dominants des individus (femmes le plus souvent) qui le combattent courageusement. Notre solidarité va vers elles et eux. Comme ils sont largement clandestins, on les connait peu. Reste celles et ceux qui prennent la parole en Occident. Là le combat solidaire peut prendre une perspective d’amitié entre les peuples plus que républicaine franco-française de repli national.

Pour autant la commission d’André Gérin ne parait pas illégitime pour creuser les questions. Sans illusion sur elle, au regard de sa composition, il faut remarquer que c’est autre chose que le « grand débat » sur l’identité nationale qui lui se donne un objet large de diversion et de division à partir d’une perspective politicienne pro-Sarkozy.

Enfin il faut aussi tenir compte de celles qui le portent librement, sous conditionnement familial ou non. Autant celles qui le portent de façon contrainte suscite de la pitié et par ricochet de la colère vers les islamistes, autant celles qui déclarent - c’est rare - le porter librement peuvent susciter le mépris. Qu’elles le portent donc mais sans approbation aucune, pour le moins ! Car elle font clairement le jeu (au sens de fausse solidarité ) des islamistes et elles « enfoncent » dans le désespoir celles qui le portent perpétuellement de façon obligées. Or ces dernières sont majoritaires dans le monde. Et la dynamique semble montante . La burqa devient le symbole international de l’hypersexisme islamiste !

Ces précisions faites j’approuve volontiers ce propos net et précis : Le voile intégral est une violence et un mal public international ! <http://lakrival.over-blog.org/artic...>

http://lakrival.over-blog.org/article-le-voile-integral-est-une-violence-et-un-mal-public-international—39323572.html

Christian Delarue

Ce passage sur la burqa vient préciser "Burka et néo-socialisme. C Delarue à A Gérin écrit le 20 juin 2009 dans un autre contexte.

1) Femmes de Gaza : Agressées de l’extérieur (par Israël) et de l’intérieur (par le Hamas). Pour une double solidarité à articuler selon le contexte.

2) Le virage décolonial dans le monde et les impasses de la gauche blanche par Franz Quintín Shariati Giap

3) Levons le voile de l’intolérance  ! <http://www.humanite.fr/article27542...>

http://www.humanite.fr/article2754223,2754223