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17 décembre 2010 : Le début d’une longue lutte des peuples-classe de l’espace arabophone et au-delà.

jeudi 23 février 2017, par Amitié entre les peuples

17 décembre 2010 : Le début d’une longue lutte des peuples-classe de l’espace arabophone et au-delà.

"Il est souvent difficile, écrit Adda Bekkouche (1) de déterminer le point de départ d’événements aussi importants, mais les soulèvements des peuples de cet espace prennent nais- sance sans conteste le 17 décembre 2010 à Sidi Bouzid en Tunisie avec l’épisode tragique de l’immolation par le feu d’un jeune homme, Mohamed Bouazizi. Cet acte aboutit à la chute du régime de Zine El Abidine Ben Ali le 14 janvier 2011. S’ensuivit celle de l’Égyptien Moubarak le 11 février 2011, ensuite celle du Libyen Kadha , le 20 octobre 2011 et enfin du Yéménite en février 2012. D’autres pays connurent des mouvements de revendications plus ou moins réprimés (Bahreïn, Syrie, Jordanie, Maroc, Algérie) et qui n’aboutissent pas à la chute du régime. »

Le mouvement progressiste de ces pays est "pris en tenaille » - une expression souvent reprise mais faut panser à un outil à trois pinces et non deux - entre 1) les anciennes élites oligarchiques du vieux capitalisme autoritaire qui veulent revenir au pouvoir, 2) le contre-mouvement réactionnaire des intégrismes religieux musulmans à intensité variable selon les pays mais actif partout, 3) les forces obscures de l’impérialisme de la Triade ou du Nord, avec là encore des variations sur les acteurs et les modalités selon les zones.

Ces mouvements d’émancipation continuent de lutter, dans de très mauvaises conditions, sur plusieurs fronts : celui économico-social tant contre l’extérieur (l’impérialisme) que contre l’intérieur (la classe dirigeante qui recule (au mieux) , celui des droits humains (liberté et égalité pour toutes et tous) avec un pôle féministe et laïques (même si ces deux luttes ne vont pas toujours ensemble, loin de là). S’y ajoute des luttes écologiques.

On comprendra qu’ils aient besoin de notre solidarité, de la solidarité des hommes et des femmes qui regardent au-delà de leur frontières nationales pour participer au grand mouvement mondial de l’émancipation du capitalo-patriarcat et de son aggravation par des forces mortifières du turbo-capitalisme avec de l’hyper-patriarcat. Il y a véritablement des force de grande destruction qui sont montantes, du « thanatos » sur plusieurs plans. C’est grave. Mais il faut voir aussi les forces de libération des peuples par la défense et la promotion de la liberté et d’égalité et même de la laïcité. Comme Gilbert Achcar, tout est encore possible pour la poursuite de ce grand mouvement révolutionnaire. Mais rien ne lui sera épargné tant les adversaires et ennemis sont féroces et divers.

Christian DELARUE

Février 2017

dans Urgence antiraciste - Pour une démocratie inclusive - (ouvrage collectif à paraître en mars 2017 aux Editions du croquant)
son texte : Une géopolitique du chaos : l’espace arabophone entre mouvements d’émancipation, autoritarisme étatique, islamisme radical et nouvelles formes d’impérialismes

Adda Bekkouche, juriste en droit international, membre du Conseil Scienti que d’Attac France