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Soutien à Pinar Selek

dimanche 12 mars 2017, par Amitié entre les peuples

Soutien à Pinar Selek

La persécution politico-judiciaire de notre collègue et amie féministe Pinar Selek s’est encore aggravée avec la décision de la Cour de Cassation de Turquie d’annuler son acquittement de 2014. Le procureur a requis la prison à perpétuité.

Une pétition a été lancée par son éditrice, Liana Levi. Elle peut être signée ici :

https://www.change.org/p/soutien-à-pinar-selek-pour-un-acquittement-définitif

La Turquie poursuit sa guerre contre la pensée : le procureur de la Cour suprême demande l’annulation de l’acquittement de Pinar Selek

Injustement accusée de terrorisme, acquittée à quatre reprises, la sociologue et écrivain Pinar Selek subit depuis 19 ans une véritable torture judiciaire. Aujourd’hui, le 25 janvier 2017, le procureur général de la Cour suprême turque demande l’annulation de la quatrième décision d’acquittement prononcée en 2014 sans aucune nouvelle preuve, ni aucun nouvel élément. Ce nouvel appel, visant à intimider tous ceux qui osent critiquer un système basé sur la violence et la répression, est une menace pour Pinar Selek exilée en France depuis 2011 et pour sa famille en Turquie. Une menace pour la liberté de conscience et d’expression.

Née en 1971 à Istanbul, Pinar Selek est la petite-fille d’Haki Selek, pionnier de la gauche révolutionnaire, et la fille d’Alp Selek, défenseur des droits de l’Homme et avocat. Elle obtient en 1997 un DEA de sociologie à l’université de Mimar Sinan d’Istanbul. Ses travaux portent sur les rapports de domination et la violence. Elle s’engage aux côtés des exclus de la République turque (femmes, enfants des rues, sans domicile fixe, transsexuels, antimilitaristes…). Parallèlement, elle entame des recherches sur la question kurde et effectue plusieurs voyages au Kurdistan, en France et en Allemagne pour réaliser des entretiens.

En juillet 1998, elle est arrêtée par la police. Incarcérée pour complicité avec le PKK, elle est torturée car elle refuse de livrer les noms de ses interlocuteurs. Elle apprend en prison qu’elle est inculpée pour attentat terroriste après l’explosion d’une bombe au marché aux épices d’Istanbul. L’accusation repose sur un unique témoignage arraché sous la torture. Plusieurs rapports d’experts certifient qu’il s’agit d’une explosion accidentelle due au gaz. Mais Pinar Selek passera deux ans et demi en prison. Durant cette période, elle écrit beaucoup mais tous ses textes sont confisqués. Elle s’associe à la « révolte des prisons », un vaste mouvement des détenus en lutte contre la mise en isolement des prisonniers politiques. Un réseau de solidarité réunissant de nombreux avocats et intellectuels se met en place. Libérée en 2000, elle continue à lutter et écrire. En 2009, une nouvelle décision de la Cour suprême la pousse à quitter le pays. Exilée en Allemagne puis en France pendant que se poursuit son interminable procès en Turquie, elle devient en 2013 docteur honoris causa à l’École Normale Supérieure de Lyon et obtient en 2014 un doctorat en sciences politiques à Strasbourg. Aujourd’hui, elle enseigne à l’Université Sophia-Antipolis de Nice.

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http://www.reseau-feministe-ruptures.org/