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NFP : Quelles alliances ?
mercredi 12 mars 2025, par
Nouveau Front Populaire (NFP) : Quelles alliances à construire ?
Trame théorique pour une gauche internationaliste et altermondialiste. Trame car le propos ne répond pas à tout à l’évidence.
Les alliances sociales de classe commandent les alliances politiques. Et les alliances politiques influent sur les politiques sociales, environnementales, démocratiques mises en oeuvre.
La domination de classe dans et hors travail-emplois (pas que l’exploitation de la force de travail privée ou publique dans le travail-emploi) , dénommée CLASSISME, étant au centre d’un rapport social , constitue la pièce maîtresse de distribution des alliances sociales entre ceux et celles qui annoncent y résister notamment en lien avec les syndicats, soit la gauche (de façon générale ici) et celles et ceux qui l’acceptent voir défendent le classisme, soit la droite et l’extrême-droite. Evidemment dans le jeu politique il y a une part d’hypocrisie puisqu’une fraction va faire semblant de s’y opposer en proposant des appendices, au plan social, environnemental et démocratiques. On trouvera donc plusieurs gauches.
Etre de gauche c’est être du côté de l’émancipation sociale contre le classisme venant d’en-haut, lequel n’est pas que prédation anti-sociale extrêmement forte et constante mais aussi destructeur de la nature. La défense du social et de l’environnemental va de paire et ce en lien avec la promotion de la démocratie .
Cela vaut pour sa nation mais aussi les autres nations car nous somme multi-appartenance, nous avons autant une nation d’appartenance (dans les 99% d’en-bas) qu’un monde d’appartenance (dans les 99% toujours) et cela peut se décliner au plan continental. La solidarité de classe transnationale est un élément de la conscience altermondialiste. Nous sommes des membres de l’humanité-classe des 99%. Occupy Wall Street a promu en 2011 dans la foulée des révolutions arabes, révolutions démocratiques et sociale, le « nous sommes les 99% » (we are 99%) pour signifier que nous somme dans cet « en-bas large » des peuples et de l’humanité.
Etre de gauche c’est aussi être féministe contre le sexisme, le machisme, la misogynie, la lgbtphobie, tout en restant contre le classisme (Cf Manifeste féministe des 99% ), et aussi antiraciste tout en étant toujours contre le classisme. La laïcité est aussi un élément constitutif des gauches mais des interprétations apparaissent.
On comprend qu’être de gauche, c’est ici être du côté des classes populaires au sens large du terme ET on parle alors de peuple-classe comme ensemble des classes sociales dominées. Il s’agit, on le voit, d’une condition nécessaire quoique pas suffisante . Il y a en quelque sorte un premier « moment populiste » (au sens de pro-peuple d’en-bas) dès qu’on se positionne à gauche puisqu’on est foncièrement contre le classisme, entendu comme domination de la classe et pas seulement mépris social ou discrimination sociale (terme polysémique). C’est premier moment nécessaire mais pas suffisant puisqu’il y a d’’autres combats à mener dont le féminisme, l’antiracisme et d’autres encore, dont la démocratie.
L’anti-classisme comme combat de classe d’en-bas ne se contente pas de donner un peu aux pauvres mais surtout beaucoup aux riches car çà c’est E Macron qui le fait après N Sarkozy et F Hollande.
1) Les alliances SOCIALES
Un principe de gauche anticapitaliste veut que l’on cherche d’abord les alliances des classes sociales dominées au plan économique (austérité ) alors qu’elles se disputent entre privé et public , entre leur niveau de revenu (disons de moins de 1000 à 5000€ environ) et ce au lieu de s’unir contre le grand capital et la bourgeoisie, celle qui gagne « 5 chiffres par mois » de revenus , et dispose d’un gros patrimoine immobilier de toute sorte et d’un portefeuille de dividendes bien rempli par Macron (cf chiffres d’Oxfam et France Stratégie pour les gains du 1%)
Chercher à allier les classes sociales pauvres avec des mesures qui améliorent grandement leur situation dramatique doit aller de pair avec des mesures qui ne pénalisent pas trop la sous-bourgeoisie entre 3000 et 5000€ , qui doit évidemment payer ses impôts et taxes mais pas avant que les tranches de revenus au-dessus aient payées beaucoup plus leurs impôts et taxes.
Vraiment beaucoup eu égard au tableau (CGT Finances) de la courbe de prélèvement en cloche ou l’on voit la dégressivité en action pour les riches ! Sans parler ici de ceux qui placent le trop plein dans les paradis fiscaux après avoir acheter deux résidences secondaires après le principale.
Cette inversion des priorités peut faire monter le fascisme chez les classes moyennes.
Principe politique : Il faut mettre la sous-bourgeoisie des 9% sous le 1% avec le peuple des 90% au sein d’un peuple-classe en convergence du lutte et non laisser la sous-bourgeoisie aisée voire riche (pour les 3% sous le 1% ) rejoindre en alliance de classe le 1% et le 0,001% . Sinon on ne sort plus du séparatisme économico-social qui s’approfondit entre le peuple-classe ici autour de 99% et le 1% dopé aux dividendes.
Qu’est-ce qui permet au 1% d’être classe sociale dominante : le pouvoir de l’oligarchie ultra-riche, le soutien d’une fraction de la sous-bourgeoisie payée pour faire le « sale boulot » classiste tant dans le travail-emploi que dehors.
Passons aux alliances politiques
2) Les alliances POLITIQUES
Le NFP doit rassembler les forces de gauche y compris la fraction du PS qui reste à gauche (celle de Faure à ce jour sauf erreur) mais pas celle droitière
La fraction centriste du PS et de certains écologistes se charge de l’accompagnement social et environnemental du capitalisme. Chacune fournit soit un appendice de social (PS) soit un appendice d’écologie (verts) a la logique capitaliste dominante. Au productivisme aussi.
Le PS de centre-droit gravite avec aisance dans la sphère du 1% riche de ses « 5 chiffres par mois » et cherche à former. une alliance d’en-haut, allant de la sous-bourgeoisie entendu ici en format élargi (les 19% sous le 1%) avec la bourgeoisie du 1% afin de former un bloc bourgeois encore plus élargi avec le petit-capital, la petite-libérale, les cadres aisés mais non riches.
Ce genre d’alliance qui favorise le néolibéralisme est nuisible. Il faut en sortir.
Christian Delarue