Accueil > Laïcité - Universalisme - Diversité > Possible critique des religions > Critique de la religion et droit prohibitif > L’intransigeance problématique de l’islam. I - L’exemple de l’alcool et du (…)

L’intransigeance problématique de l’islam. I - L’exemple de l’alcool et du vin. C Delarue

mercredi 15 février 2012, par Amitié entre les peuples

L’intransigeance problématique de l’islam.

I - L’exemple de l’alcool et du vin.

Médiapart

Texte modifié le 16 fev 2012 (§ D changé)

A) Exposé de la norme

"Tout ce qui rend ivre s’appelle khamr et tout khamr est interdit’

Citons maintenant Viviane LIATI (1) pour donner du corps à cet interdit : « Dans son ouvrage, Le licite et l’illicite en islam, Yûsuf al-Qardâwî adopte à l’égard des boissons alcoolisées dans leur ensemble la position intransigeante qui est celle des Modernes, s’appuyant à la fois sur l’interdiction définitive de la sourate 5, La Table, et sur la Tradition prophétique, rappelant que »Tout ce qui rend ivre s’appelle khamr et tout khamr est interdit« . Il est par conséquent interdit non seulement de boire du vin, mais de s’asseoir à la table de ceux qui en boivent, d’en offrir à un non-musulman ou d’en faire commerce. »

B) Comprendre l’échelle de rigidité de la norme.

« Même si l’on pense que ce que le Coran dit importe peu, ce qui importe, c’est ce que les musulmans en disent » V Liati

Un principe peut exister mais avoir des assouplissements et des exceptions ou au contraire s’appliquer avec une grande rigueur avec de lourdes sanctions. Tuer son prochain ce n’est pas identique en terme de transgression à consommer un fond de verre de vin. De ce fait, certains musulmans ont aménagé un islam plus souple sur les normes aux conséquences moins graves.

1 - Le khamr pourrait donner lieu à une norme de modération de consommation prudente plus que d’interdit absolu.
2 - Si le khamr est posé comme interdit mais que par hasard un alcool est consommé malgré soi à dose très petite (dans un plat par exemple) cette transgression ne soit pas vue comme grave et dramatique.
3 - C’est une chose que d’interdire une consommation et une autre que d’ordonner de ne pas s’asseoir à la table de ceux qui en boivent.
4 - L’interdit est collectif ce qui explique l’interdit d’en faire commerce et l’interdit d’en offrir à un non musulman.

C) Variété des comportements entre souplesse et rigidité.

Les différents musulmans rencontrés obligent à éviter généralisation et amalgame.
 D’abord, il faut noter qu’il existe des musulmans non orthodoxes qui pratiquent la modération mais pas l’interdit total. Ils pensent que l’islam pourrait poser une norme de modération à la place de celle de l’interdiction.
 D’autres sont orthodoxes pour eux-même mais pas pour autrui. Ils ne veulent sous aucun prétexte consommer la moindre goutte d’alcool mais ils acceptent de partager la table de musulmans non orthodoxes qui consomment modérément.
 Il y a enfin les musulmans intransigeants qui appliquent la norme dans son intégralité.

D) Leçon à partir de cet exemple.

On peut lire un discours relativement intransigeant mais aussi des pratiques diversifiées. Il faudrait disposer d’enquêtes précises pour montrer l’ampleur de l’hétérogénéité. Quoiqu’il en soit, la critique de l’islam ne doit pas amener à considérer que tous les musulmans sont intransigeants. Pas d’amalgames ni de généralisations. Seuls les les plus orthodoxes sont intransigeants.

Christian DELARUE

1) De l’usage du Coran Viviane LIATI Essai ed Mille et une nuits nov 2004
Agrégée d’arabe et docteur en histoire des religions.