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L’Amérique latine gaspille sa rente pétrolière et minière dans un système d’assistance clientéliste.

vendredi 3 juin 2011, par Amitié entre les peuples

Eco Portal
L’Amérique latine gaspille sa rente pétrolière et minière dans un système d’assistance clientéliste.

Ce texte, publié originellement en espagnol par Ecoportal, a été traduit par Marie Uteau, traductrice bénévole pour rinoceros.

Assez de rhétorique sur le « bien vivre », il est temps que les peuples décident de la manière d’investir les revenus des pays à « ADN extractiviste », exhorte le IIe Forum du Réseau latino-américain sur les industries extractives.

L’Équateur et la Bolivie sont nés en tant que Républiques libres et indépendantes au XIXe siècle ; ils se sont déclarés États nationaux et souverains au XXe siècle, et, en ce début de XXIe siècle, se refondent comme des États plurinationaux pro-socialistes. Pourtant, jusqu’à ce jour, ces pays sont intégrés dans le marché mondial comme simples fournisseurs de ressources naturelles, aussi soumis et dépendants que les semi-colonies d’il y a deux siècles. C’est l’analyse dressée, fin août à La Paz, par des chercheurs et des experts de sept pays lors du IIe Forum du Réseau latino-américain sur les industries extractives.

« Nos pays ont un ADN ‘extractiviste’, ils se sont habitués à vivre des richesses de la nature, à exporter des matières premières et à jouer le rôle de perdants dans le commerce international. », explique Alberto Acosta (ex-président de l’Assemblée constituante d’Équateur) aux délégués d’organisations de Bolivie, Pérou, Brésil, Mexique, Colombie, Chili et Équateur venus participer au IIe Forum régional hébergé par la Plateforme énergétique de Bolivie.

Acosta ajoute que « les gouvernements d’Evo Morales et de Rafael Correa écrivent et parlent beaucoup du ‘bien-vivre’ et d’une relation harmonieuse avec la nature. Néanmoins, tous leurs programmes de développement et de croissance économique reposent sur un ‘néo-extractivisme’ des ressources naturelles non renouvelables, entraînant des dégâts environnementaux chaque fois plus sérieux ».

Les entreprises pétrolières des États plurinationaux d’Équateur et de Bolivie agissent « avec une logique similaire aux multinationales, particulièrement dans leurs relations avec les populations indigènes ». De plus, les présidents Morales et Correa parient eux aussi une nouvelle fois sur un développementisme basé sur l’exportation de matières premières, un modèle paupérisant qui a échoué historiquement.

Ce qui est le plus préoccupant est le gaspillage irresponsable de la rente minière et pétrolière pour le financement d’une espèce d’un système clientéliste d’assistance, observe Acosta.

« Il n’existe pas de discussion sérieuse et profonde dans nos pays sur ce que nous souhaitons faire avec la rente pétrolière…Ces dernières années, l’argent n’a pas contribué à combler les écarts de développement ni à améliorer l’égalité ; il a été utilisé pour les dépenses courantes et le financement de la bureaucratie », critique l’experte mexicaine Rocio Moreno.

Les gouvernements d’Amérique Latine donnent l’impression d’utiliser les recettes de l’exploitation des ressources naturelles pour distraire la population, en retardant, voire en éludant, les grandes réformes en suspens dans les secteurs fondamentaux de l’économie.

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