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Un bon placement : investir dans le mouvement social

lundi 6 janvier 2020, par Amitié entre les peuples

Un bon placement : investir dans le mouvement social

05/01/2020

J’ai - Jean Gadrey - initié l’appel qui suit (en ligne depuis ce matin sur Change.org) avec le syndicaliste André Martin, Dominique Méda et Robert Joumard. Vous cherchez un placement à haut rendement à long terme, un patrimoine à préserver pour nos enfants et petits-enfants ? Investissez dans la solidarité avec les grévistes ! Et bien entendu dans d’autres actions et initiatives pour que le gouvernement batte… en retraite.

https://blogs.alternatives-economiques.fr/gadrey/2020/01/05/un-bon-placement-investir-dans-le-mouvement-social

Appel à la solidarité financière avec les grévistes

En 2010 la bataille contre la réforme Sarkozy des retraites et celle de 2016 contre la loi Travail ont été perdues, alors que ces batailles étaient soutenues par une large majorité de l’opinion. L’une des explications est que nous avons laissé les grévistes s’épuiser financièrement. MM. Macron et Philippe espèrent que nous allons commettre la même erreur.

Nous, syndicalistes, personnels de l’enseignement, de la recherche, de la santé, du théâtre, réalisateurs et réalisatrices, responsables associatifs, gilets jaunes, travailleurs sociaux, artistes, ... avons expliqué dans des centaines d’articles et tribunes pourquoi le système de retraite à points, tel qu’il est proposé :

serait la continuation, pendant toute la durée de la retraite, des écarts de salaires et de revenus devenus insensés. Et qui sont incompatibles avec les enjeux climatiques et écologiques
serait beaucoup plus défavorable que le système actuel, pour tous ceux et toutes celles qui auront eu des carrières hachées (les femmes, les personnes ayant connu des périodes de chômage, les jeunes et celles - toujours plus nombreuses - commençant leur vie active avec des contrats précaires...)
ne ferait qu’entériner voire renforcer les inégalités déjà considérables d’espérance de vie selon les catégories sociales et selon la pénibilité du travail
conduirait, comme en Suède et en Allemagne, à une forte augmentation du nombre de personnes âgées vivant en dessous du seuil de pauvreté
conduirait à une perte considérable de cotisations pour le système par répartition, en raison notamment du plafonnement des cotisations jusqu’à 120 000 € de salaire annuel, au lieu de 330 000 € actuellement
constituerait de ce fait un énorme cadeau aux groupes financiers vendant de l’épargne retraite par capitalisation
nécessiterait une période de transition complexe et conflictuelle d’une quinzaine d’années. Le gouvernement est d’ailleurs déjà contraint de promettre le maintien de multiples régimes spéciaux ! serait préjudiciable à l’entrée des jeunes sur le marché du travail, par le maintien forcé des seniors dans l’emploi jusqu’à 64 ans

Nous constatons que :
le Président de la République et le Premier Ministre restent sourds à ces constats de bon sens et que, pendant les 18 mois de discussions avec le haut-commissaire aux retraites Jean-Paul Delevoye, aucune des propositions des organisations syndicales n’a été prise en considération
le « déficit » du système de retraites est sciemment organisé, ce qu’ont parfaitement démontré de nombreux économistes spécialistes du sujet
Les Françaises et Français, malgré la complexité du sujet, malgré les mensonges, malgré la désinformation systématique de certains grands médias, restent, après un mois de grève, très majoritairement hostiles à cette réforme et demandent simplement le maintien d’un niveau satisfaisant de retraite, d’un âge satisfaisant de départ à la retraite et la hausse des ressources affectées aux retraites quand le nombre de personnes retraitées augmente.

Nous savons que les grévistes défendent aussi et surtout la retraite de nos enfants et petits-enfants. Ils défendent ce que nos anciens ont construit de haute lutte après la Libération. Nous les remercions pour leur engagement et leurs sacrifices.

Lycéen·ne·s, étudiant·e·s, jeunes, on voudrait faire croire que cette réforme vise essentiellement les régimes spéciaux de la SNCF et de la RATP. C’est une diversion. C’est vous qui serez les premières victimes de cette réforme. Signez et diffusez la pétition.

Face à l’entêtement du Président de la République et du Premier Ministre, nous soutiendrons financièrement les grévistes aussi longtemps que nécessaire. Jusqu’à la fin des débats parlementaires et même jusqu’à l’éventuelle promulgation de la loi. Nous n’oublions pas qu’en 2006 Jacques Chirac a eu la sagesse, un peu contrainte, de retirer la loi sur le Contrat première embauche après qu’elle a été votée au Parlement.

Nous invitons tous ceux et toutes celles qui le peuvent à la solidarité financière avec les grévistes. Nous savons évidemment que bien d’autres conditions, soutiens et initiatives sont nécessaires pour amplifier la résistance à ce projet de réforme. N’hésitez pas à mettre vos suggestions ou réalisations en commentaires de l’appel sur Change.org.

Voici une liste non limitative de caisses de grève de grandes organisations syndicales.

Nous vous invitons à signer cet appel/pétition et à le partager sur vos réseaux sociaux.

Premiers signataires

Virginie ALTHAUS, psychologue du travail

Antoine ARTOUS, revue Contretemps

Clémentine AUTAIN, députée

Geneviève AZAM, économiste

Jeanne BALIBAR, actrice et réalisatrice

Elisabeth BELMAS, historienne

Sophie BEROUD, politiste

Éric BOCQUET, sénateur

Stephen BOUQUIN, sociologue

Léo CHARLES, économiste

Eve CHIAPELLO, sociologue

Isabelle CLAIR, sociologue

Pierre CONCIALDI, économiste

Alexis CUKIER, philosophe

Philippe DAVEZIES, chercheur en santé au travail

Nathalie DE CASTRO, infectiologue, APHP

Laurence DE COCK, historienne

Thomas COUTROT, économiste

Christian DELARUE, syndicaliste

Karima DELLI, députée européenne

Marie DESPLECHIN, écrivaine

François DESRIAUX, journaliste

Cyril DION, écrivain et réalisateur

Patrick DUBREIL, médecin

Christian ECKERT, ancien secrétaire d’Etat

Geneviève FRAISSE, philosophe

Guy KASTLER, paysan retraité

Jean GADREY, économiste

Florent GAUDEZ, socio-anthropologue

Susan GEORGE, économiste

Anne GERVAIS, hépatologue, APHP

Gaël GIRAUD, économiste

Fabrice GUILBAUD, sociologue

Jean-Marie HARRIBEY, économiste

Michel HUSSON, économiste, http://reparti.free.fr/

Caroline IBOS, sociologue

Anne ISLA, économiste

Florence JANY-CATRICE, économiste

Robert JOUMARD, Directeur de recherche émérite

Pierre KHALFA, économiste

Rose-Marie LAGRAVE, sociologue

Aurore LALUCQ, députée européenne

Dany LANG, économiste

Sandra LAUGIER, philosophe

Dominique LHUILIER, psychologue du travail

Liêm-Khê LUGUERN, historien

André MARTIN, syndicaliste, animateur du site Retraites - Enjeux – Débats

Christiane MARTY, Ingénieure

Dominique MEDA, sociologue

Pierre MERIAUX, syndicaliste

Ariane MNOUCHKINE, metteuse en scène

Martine MONIER, Attac Paris 14

Séverin MULLER, sociologue

Michel NAEPELS, ethnologue

Toni NEGRI, philosophe

Pierre PEGUIN, physicien

Willy PELLETIER, sociologue, coordinateur général de la Fondation Copernic

Evelyne PERRIN, réseau Stop Précarité

Jean-Luc PICARD-BACHELERIE, directeur de théâtre

Martin PIQUE, agro-économiste

Dominique PLIHON, économiste

Audrey PULVAR, journaliste

Christophe RAMAUX, économiste

Gilles RAVEAUD, économiste

Emmanuel RENAULT, philosophe

Judith REVEL, philosophe

Jacques RIGAUDIAT, économiste

Marie-Monique ROBIN, journaliste et écrivaine

François RUFFIN, député

Jean-Marc SALMON, chercheur en sciences sociales

Francis SITEL, revue Contretemps

Henri STERDYNIAK, économiste

Jacques TESTART, chercheur honoraire et essayiste

Laure TEULIERES, historienne

Annie THEBAUD MONY, directrice de recherche honoraire à l’INSERM

Bruno THERET, économiste

Christian TORRES, médecin du travail

Aurélie TROUVÉ, économiste

Sébastien VALIGNAT, metteur en scène, comédien

Sébastien VILLEMOT, économiste