Accueil > Altermondialisme > Quel Etat ? > Etat de siège : policier, sécuritaire. > Quand la police se lâche sur un militant pacifiste... C Delarue

Quand la police se lâche sur un militant pacifiste... C Delarue

dimanche 1er février 2009, par Amitié entre les peuples

Quand la police se lâche sur un militant pacifiste...


Quand la police se lâche sur un militant pacifiste c’est la barbarie qui pointe son nez et la civilisation qui recule.

Abdélaziz Chaambi créateur à Lyon il y a peu de la Coordination contre le Racisme et l’Islamophobie (CRI) et par ailleurs membre des Indigène de la République a été victime devant le Casino des Partouche Le Lyon Vert à Charbonnières Les Bains 69, dans lequel se déroulait le repas annuel du CRIF ou CRIJF - Conseil représentatif des institutions juives de France - d’une agression de gendarmes (1). Au regard des informations reçues notamment du caractère pacifique de la manifestation les méthodes violentes untilisées contre lui sont inadmissibles. Je le répète après le communiqué du MRAP - qui condamne l’usage des clés d’étranglement - car je ne défends d’ordinaire les Sadri Khiari et la création d’une organisation politique racialiste mais pas plus et même encore moins les Max Gallo et le républicanisme frileux et excluant. Mais sur certains actes il n’y a pas d’entre-deux. Il faut bien choisir d’emblée.

En l’espèce, d’un côté on peut se montrer fort critique du CRIF (qui prétend représenter les juifs de France, des juifs très solidaire du sionisme le plus virulent, guerrier et colonisateur) et de l’autre juger inopportune et ambiguë la tenue en France de manifestations spécifiquement anti-CRIJF en France. Bien que je ne soutienne pas, en l’espèce, l’initiative lyonnaise, je ne mets pas à égalité ces deux critiques . Le jugement plutôt négatif contre cette initiative relève d’une position toute personnelle qui s’inscrit dans le cadre général du soutien aux Palestinien écrasés et qui surtout n’enlève rien au droit de tout un chacun de manifester comme bon lui semble, sauf respect de l’ordre public( mais l’ordre public devrait à mon sens admettre un certain désordre politique mais être plus strict par rapport au désordre financier).

 Un nouveau pas est franchi...

Contre la montée des mécontentements, les autorités comptent sans doute sur le désaveu porté contre l’initiative voire contre l’individu au regard de ce qu’il représente pour mieux faire passer l’institutionnalisation des violences. Il ne faut pas tomber dans ce piège.

L’usage de la fameuse « clé d’étranglement » et la violence qui l’a accompagné à l’encontre d’un militant anti-CRIF qui manifestait pacifiquement est répétons-le inadmissible. Inadmissible contre lui et contre tout autre personne dans la même situation sans considération d’appartenance. Autrement dit mon appréciation précédente sur l’opportunité de la manifestation ne saurait conduire à faire le silence sur une évolution dangereuse de la police française, une évolution dangereuse pour les « citoyens engagés ». Car, il faut aussi le répéter, ce n’est pas la première fois que les associations dont le MRAP critiquent la dangerosité de l’usage de cette clé. Cette technique d’interpellation a déjà valu à la France une condamnation par la Cour Européenne des Droits de l’Homme. Elle a été également dénoncée comme une pratique particulièrement dangereuse qui a contribué à provoquer une mort à Grasse en mai 2008, lors d’une interpellation de police.

Outre la question des libertés et la sécurité vitale de tous y compris des manifestants se pose aussi la question de la déontologie policière à travers la généralisation de pratiques violentes chez les policiers lorsqu’elles ne sont ni légitimes ni légales : vont-ils avoir couramment des morts ou des handicapés à vie ? Il est temps de défendre un mode d’interposition plus pacifique à l’égard des manifestants qui usent d’un droit légitime et légalement reconnu. Rien de nouveau à défendre . Un Etat de droit fondé sur la liberté autorise l’expression du conflit pacifique, donc autorise les grèves, les syndicats, les manifestations et les résistances à l’oppression. Il n’y a que les dictatures qui interdisent les expressions de la conflictualité sociale.

Exporter dans le champ de la vie ordinaire de la population des pratiques d’ordinaire réservées aux criminels en dit long de la dérive de la police et de l’Etat en France. C’est la criminalisation de la liberté d’agir de façon citoyenne au-delà de l’acte de vote qui est à l’oeuvre.

 ...il faut donc réagir à la hauteur des enjeux.

Avec la crise économique il faut s’attendre à une montée en puissance des mécontentements. Il faut aussi s’attendre à de nouvelles bavures. La vigilance et la riposte sont nécessaire. La fonction de la police n’est pas de défendre les puissants de la planète et d’agresser les consciences solidaires au sein du peuple-classe. Militons pour une autre police !

Christian Delarue

1) La version des faits par la victime.
http://oumma.com/Mon-agression-par-les-gendarmes#

et L’accusation de Palestine 69 contre le CRIF
http://rebellyon.info/article5943.html

Le site pasàpas signale que : « Il y a quelques jours une journaliste du Progrès était menacée par sa direction car elle avait rapporté les propos racistes contre les Arabes lors du dernier rassemblement organisé par le CRIJF. » Si ce fait est avéré, le CRIJF ne vaut pas mieux que le BETAR et la LDJ, des organisations qui n’hésitent pas à passer au coup de poing.
http://www.pasapas38.com/spip.php?article226