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Paradoxes de l’artificialisation du côté de Rennes et Liffré- Christian Delarue

jeudi 2 juin 2022, par Amitié entre les peuples

Paradoxes de l’artificialisation du côté de Rennes et Liffré

Soulignons un paradoxe concernant l’urbanisme et l’artificialisation des terres du côté de Rennes et Liffré

Contre l’artificialisation et la bitumisation des terres on va trouver des pratiques d’urbanisme bien différentes avec
 d’une part le souci de rapprocher des bâtiments d’habitations qui mériteraient sans doute plus d’espaces verts entre eux pour avoir lumière et intimité relative (voir par exemple : les nouvelles constructions à l’entrée de Chantepie près de Rennes) mais ou en ce cas la réduction de l’artificialisation et des espaces inter-bâtiments est surtout prétexte à rentabiliser la production le logements (toujours avec peu de terrasses individuelles mais des balcons inutilisés car totalement perchés au-dessus du vide) mais on va aussi
 et d’autre part, trouver la volonté d’ artificialiser un très large espace naturel à Liffré pour y installer une usine : usine Bridor de gâteaux destinés à l’exportation

Christian Delarue
Militant ATTAC.

Weekend de rencontres contre Bridor et son monde - Extinction Rebellion

Bien que la nécessité de changer nos priorités s’impose chaque jour avec plus d’urgence pour limiter notre consommation d’énergie, réduire nos émissions de gaz à effet de serre, préserver nos ressources en eau, nos forêts et nos terres… comment un projet d’artificialisation de 21ha de bocages et zones humides en périphérie de Rennes peut-il encore raisonnablement bénéficier du soutien d’élu.es locaux pour construire une usine de production de viennoiseries surgelées destinées exclusivement à l’export ?

C’est l’incroyable paradoxe du projet de Bridor (groupe Le Duff) sur la commune de Liffré !
Pourtant, la consommation astronomique d’eau nécessaire (200 000 m3 par an) posera à l’évidence des problèmes, notamment avec les sécheresses annoncées et les prévisions d’augmentation de la population sur zone. L’imperméabilisation des sols en tête de bassin versant aura aussi des conséquences sur les débits d’eau, et à l’inverse l’épandage d’eaux usées enrichies de leurs composants chimiques sur les zones humides périphériques. La production, l’acheminement de matières premières non locales et l’exportation des produits surgelés par rotations de 160 camions/jour sur l’autoroute A 84 vers le port du Havre, puis par bateau, vont largement contribuer à l’augmentation les émissions de gaz à effet de serre, en parfaite contradiction avec le Plan Climat Air-Energie (PCAET) pourtant adopté à l’unanimité par les élus. Enfin, les effets négatifs sur la biodiversité en bordure de deux forêts sont eux aussi bien identifiés par les expert.es de la Mission régionale à l’environnement, par l’Office de la biodiversité et par les deux syndicats de gestion de l’eau concernés.
Mais que pèsent tous ces impacts environnementaux face au chantage à l’emploi, brandi par les élu.es ?

Pourtant, quelles contributions ou services ces nouveaux emplois sont-ils censés apporter à la qualité de vie des habitant.es de Liffré ? Existe-t-il une demande locale et combien de profils correspondent à ce type d’emplois ? La précarité, l’intérim et les petits salaires permettront-ils aux futurs salarié.es de vivre et d’accéder à la propriété locale ? En travaillant nuit et jour en sur une chaine de production à température de 4° pendant combien d’années ? Ou bien ne s’agit-il que de dépanner les étudiants rennais à boucler leurs fins de mois comme l’écrivent les partisans du projet … Le silence apporté à ces questions révèle l’ampleur du malaise.

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