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Note sur « Sociologie des classes populaires » par Philippe ALONZO et Cédric HUGREE

mercredi 15 février 2012, par Amitié entre les peuples

Note CD sur « Sociologie des classes populaires » par Philippe ALONZO et Cédric HUGREE

Le livre a été publié en 2010 chez Armand Colin dans la collection « 128 Sociologie » - « Domaines et approches ». Les auteurs (1) sont chercheurs au Centre Nantais de Sociologie (Cens)
Il est subdivisé en 4 grands chapîtres : 1) Définir et circonscrire les « classes populaires » ? 2) Les classes populaires et le politique : mobilisations et déstabilisations 3) Travail, emploi et styles de vie : équilibres, inégalités, recompositions 4) « Peut mieux faire » Les classes populaires et l’école.

D’emblée le ton est donné dès la première page du premier chapitre (p15). « Ce livre, consacré à la sociologie des classes populaires, s’intéresse au peuple, c’est à dire »aux couches les plus modestes de la société« selon le Trésor de la Langue Française. Pour la majorité des individus, ces dernières sont souvent opposées aux couches dominantes. Toutefois entre ces deux extrémités de l’espace social s’intercale d’autres groupes sociaux comme les classes moyennes, aujourd’hui au cœur de tous les débats. »

Le peuple se comprend de plusieurs façons : ethnique, politique, équivalent à nation, démocratique, équivalent aussi à peuple-classe (ici sans la classe dominante ou classe supérieure, ce qui forme un très très large spectre de la population). Mais il est très rare que peuple signifie « couches les plus modestes de la société ». Le biais vient de la référence au Trésor de la Langue Française qui lui donne ici un sens ancien. De nos jours ces couches modestes seraient le « bas-peuple », terme lui aussi désuet. Ces couches modestes seraient effectivement les « couches populaires ». Là nous sommes d’accord. Du moins si on ne perd pas de vue que les couches moyennes sont aussi dans le populaire. Ce qui dit plus loin dans l’ouvrage. Ici , la notion de peuple-classe vient additionner deux ensembles « populaires » au sens large : les couches modestes et les couches moyennes ou pour le dire autrement les prolétaires et les petites-bourgeoisies.

Reste à savoir ou se termine le niveau « modeste » Certains évoquent les prolétaires au sens de ceux qui ont épuisé le salaire ou traitement en fin de mois (et non comme ceux qui vendent leur force de travail). La délimitation des couches populaires « modestes » avec les couches moyennes est difficile car à prendre le titre de l’ouvrage de Régis Bigot (2) « Fins de mois difficiles pour les classes moyennes » on comprend qu’une fraction des couches moyennes sont « modestes » ou « prolétaires ». Problème donc.

Reste qu’il subsiste bien un écart entre ceux qui vivent en épuisant leur revenu mensuel chaque mois et ceux qui vivent relativement aisément sans nécessairement être très riches. Ce qui change ici, c’est la connaissance que l’on a maintenant de l’existence d’un petit groupe d’individus très riches, possédant un immense patrimoine mobilier et immobilier. Ces 1% à 2% du haut de la population selon les Etats forment la classe dominante au-dessus du peuple-classe lui même subdivisé en couches aisées ou petite-bourgeoise (avec revenus au-dessus de 3000 euros net par mois en France et présence d’un patrimoine immobilier (maison principale à minima et souvent une résidence secondaire) et mobilier et couches modestes ou prolétaires (moins de 3000 euros net par mois) et même sous-prolétaires (moins de 1000 euros net par mois).

Note à poursuivre.

Christian DELARUE

2) Régis Bigot « Fins de mois difficiles pour les classes moyennes » CREDOC L’Aube 2009