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Les ramifications complexes de l’altermondialisation - C Delarue

mardi 2 septembre 2008, par Amitié entre les peuples

Sophie Heine (1) a publié une analyse pertinente sur les débats actuels dans ATTAC et dans l’altermondialisme. J’invite à lire non seulment l’extrait en annexe mais aussi (par le lien) son texte complet. Je ne fais ici que repérer les grandes distinctions qui structurent l’altermondialisation.

Geneviève AZAM parle du foisonnement (1) de l’altermondialisation quand Bernard CASSEN évoque lui la « métaphore du métro » qui distingue, pour faire, bref les grands voyageurs des petits. Dans l’altermondialisation il y aurait de tout, des petits et des grands combats, un peu comme dans une auberge espagnole . Pour autant le gros du mouvement est clairement altermondialiste, c’est à dire guidé par un but, celui de l’autre monde possible . Altermondialation, altermondialisme deux notions structurantes constamment à préciser.

- La distinction principale

*L’altermondialisme* représente le discours sur l’autre monde possible tel qu’évoqué par la Charte de Porto Alègre. Il s’agit d’un discours qui combine deux caractéristiques : il est pluriel, il ne vient pas d’en haut. Il convient de préciser que cette spécificité - pluralité et l’horizontalité - n’exclue pas les théories globalisantes, qui visent à réunir dans un corpus cohérent les alternatives au néolibéralisme. Simplement de telles théorisations ne font qu’éclairer le débat dans le respect des autres discours ou théories sur l’autre monde.

*L’altermondialisation* c’est d’abord le mouvement réel. L’altermondialisation se rattache aux processus hétérogènes de construction (d’une autre mondialisation). L’altermondialisation qu’on la définisse comme mouvance ou comme mouvement de mouvements c’est toujours le grand mouvement hétérogène et de longue durée qui fait participer une multitude d’acteurs dont certains sont nettement altermondialistes mais aussi d’autres acteurs à objet plus limité. Voilà pour le premier sens - large, englobant - du terme d’altermondialisation .

- La distinction secondaire

Mais on ne peut en rester à cette grande distinction (altermondialisme théorisé et altermondialisation historique réelle). Il faut aller plus loin pour saisir la complexité du mouvement en explicitant la subdivision interne à la mouvance globale. En effet dans le train de l’altermondialisation au sens large on peut distinguer d’une part le (ou les) mouvements altermondialistes ceux qui comme ATTAC portent dans le réel plusieurs alternatives relativement articulées pour être efficace quant au but visé : « l’autre monde » et d’autre part les acteurs à buts limités ceux que l’on pourrait nommer d’altermondialisation mais ici au sens restreint de divers mouvements ne s’attaquant qu’à une forme particulière d’oppression ou de domination, de diverses pratiques sociales concrètes mises en débat dans les forums sociaux..

- Les effets de la participation à la mouvance globale : le rattachement à l’altermondialisme.

Une association ou une ONG de la société civile (non patronale) peut passer de l’altermondialisation à l’altermondialisme par une participation durable et ouverte à l’ensemble des problématiques abordées par le mouvement altermondialiste proprement dit qu’il s’agisse d’ ATTAC ou d’autres acteurs sociaux clairement engagés dans la perspective de changer le monde. Ce qui ne simplifie pas les compréhensions, mais qui donne de l’espoir de pouvoir être plus efficace et plus nombreux !

Christian DELARUE
CA ATTAC France

1) Attac à la croisée des chemins : entre pluralisme instable et clarification idéologique

par Sophie Heine,

Extrait :
Une controverse implicite concerne tout d’abord la question du but de cette autre société à construire : quelles sont les fins que doit servir l’émancipation recherchée ? L’objectif est-il celui, dans une optique socialiste, marxiste, ou sociale-démocrate classique, d’une société de travailleurs égaux, contrôlant démocratiquement la richesse qu’ils produisent socialement ? Ou, selon une ligne plus libertaire ou humaniste, l’horizon est-il celui d’une société d’individus libres et égaux, détenteurs de droits étendus (civils, politiques et sociaux), pouvant s’épanouir à travers le travail mais aussi de mille autres manières ?

Trancher cette question peut avoir un impact décisif sur le choix des alternatives préconisées dans des domaines précis. Face à la « flexicurité » par exemple, faut-il défendre une société de plein-emploi et des droits sociaux liés au travail ou une société ou les droits sont attachés à la personne et non à l’emploi, par exemple grâce à de nouvelles formes de « sécurité sociale professionnelle » ou de « salaire à vie », prenant en compte les aspirations des personnes à se réaliser autrement qu’en tant que travailleurs ?
Outre cette question cruciale des objectifs, celle des réformes à mettre en œuvre pour faire advenir cette autre société est aussi fondamentale. On retrouve dans Attac le débat séculaire au sein de la gauche entre l’anti-capitalisme ou la simple opposition à un capitalisme trop sauvage.

suite sur :
http://wb.attac.be/Attac-a-la-croisee-des-chemins.html

2) Foisonnement non sans débat

DEFENDRE LES FORUMS ALTERMONDIALISTES PRIS ENTRE DEUX CRITIQUES : ENTRE « LE TROP » IDEOLOGIQUE ET LE « PAS ASSEZ »

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