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Emergence d’un peuple-classe syrien multiculturel en lutte.

dimanche 19 août 2012, par Amitié entre les peuples

Emergence d’un peuple-classe syrien multiculturel en lutte de libération.

Ce texte a été publié pour le débat sur Dazibaoueb.
Il y a d’ailleurs été critiqué.
Faute d’une meilleure position, je le publie ici avec des modifications mineures et avec ses limites.
Il n’est qu’une position provisoire.

Préliminaires

I - Trois difficultés m’ont retenu d’écrire sur ce drame.

1 - La diversité culturelle interne ;

Je l’ai dite ethnique (au sens de non sociale et non démocratique) et qui est plus précisément religieuse et linguistique (mais c’est très secondaire).

On trouve sur LGS plusieurs textes de personnes qui manifestement connaissent très très bien la région, son histoire, sa dynamique actuelle. J’ai lu ces textes sur l’impérialisme et sur la diversité interne en conflit.

2 - Le jeu de la clique au pouvoir.

Plusieurs chroniques se sont penchées sur le mode de légitimation de la famille Assad . Il y a à la fois la terreur et le consentement par clientélisme. On a d’ailleurs des fidèles qui lâchent le navire.
Mais la tendance récente est de mettre les liens sur l’international pour trouver un appui. Ce n’est pas facile à suivre. On ne connait pas tout des tractations en cours.

3 - L’impérialisme à repousser.

II - Deux choses maintenant pour le débat.

1 - Rester anti-impérialiste.

Mais la résistance est là et perdurent . C’est elle qui dit ou se trouve les forces à soutenir voir forces de transformation sinon de révolution. La preuve du pudding est qu’il se mange ! Il ne se passe pas une semaine sans que des luttes populaires reprennent la bataille contre le dictateur. Le choix est fait pour moi. Le changement peut certes toujours venir de l’extérieur sous des formes divers mais il ne se fera pas réellement avec bénéfice sans l’intervention consciente de ceux et celle qui risquent leur vie, qui laissent leur vie contre le dictateur.

2 - Toujours soutenir les peuples opprimés.

Ne pas laisser l’impérialisme prendre le dessus
Ne pas abandonner lâchement un peuple écrasé sous prétexte que un Etat va faire ceci ou cela.

L’anti-impérialisme n’est pas le prétexte au soutien de la barbarie
cela s’appelle le cynisme et c’est aussi soit du vieux stalinisme soit de la réal-politic des USA

Ma contribution « Amitié avec le peuple-classe syrien »

Le nombre des martyrs dépasse les dix mille, celui des blessés se monte à environ soixante dix mille, et les arrestations dépasseraient les deux cent mille.

1

Le régime syrien a perdu toute légitimité depuis plusieurs moi face à la contestation interne d’une large fraction de son peuple.

Cet état de fait ne peut qu’étonner ceux qui ignorait le mode de gouvernance autoritaire de ce régime.

Le fait que ce pays connaisse une grande diversité religieuse en situation d’inégalité ne saurait désormais cacher l’écrasement sanglant et meurtrier subi par ce peuple-classe.

Il s’agit aussi, au-delà de la riposte anti-dictature, d’une révolution sociale et démocratique. Le volet social est ancien.

2

Malgré quelques exceptions, de nombreux dictateurs ne cèdent jamais le pouvoir. Ils vont toujours jusqu’au bout en assumant les pires violences.

Contre ce type de régime la révolution pacifique est une chimère, il ne peut qu’y avoir révolution armée pour défaire le dictateur et ses cercles proximaux.

Face à la fin de règne, un dictateur cherche souvent des appuis à l’extérieur auprès de régimes peu regardant sur l’Etat de droit.

La Syrie est dans une position géostratégique particulière, notamment par sa proximité avec l’Etat d’Israël . Il peut donc trouver diverses combinaisons internationales pour se maintenir et trouver des appuis.

Ces tactiques sont nécessairement masquées par des références plaisantes aux peuples arabes de la région. Mais nul ne doit être dupe.

Il revient au peuple-classe syrien de s’unir pour vaincre son dictateur.

3

Tous les progressistes du monde doivent soutenir la libération du peuple-classe syrien. Mais c’est d’abord leur affaire.

Défendre cette libération ne signifie nullement valider le régime politique qui va en sortir.

Historiquement du pire est sorti encore du très mauvais, voir du pire encore.

La tendance est au remplacement du dictateur soit par des élites combinant oligarchie et démocratie représentative et laïque soit par des radicaux religieux.

Mais rien n’est écrit d’avance. Ce genre de considération n’est pas humainement opposable à une telle libération.

4

L’espoir exige d’articuler action des masses et organisations de cadres politiques pour passer de multitude à peuple, à peuple-classe agissant consciemment pour se doter d’un Etat social et démocratique.

Il importe de constituer via les partis la multitude révolutionnaire en peuple-classe organisé pour se projeter dans l’organisation de la société à venir

L’action peuple-classe qui n’est plus multitude va déboucher sur le dégagement d’élites plus en capacité de construire sous contrôle un Etat démocratique, laïque et social.

La construction de ce nouvel Etat exigera une conscience soutenue de son peuple-classe et non une distanciation oligarchique ou de caste une fois le dictateur mis à bas.

5

L’altermondialisme et les gauches d’alternative doivent soutenir ce processus révolutionnaire.

Christian DELARUE