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AkB / Les procès politiques de Diyarbakir et d’Istanbul n’empêchent pas les démocraties de dormir

lundi 9 juillet 2012, par Amitié entre les peuples

Les procès politiques de Diyarbakir et d’Istanbul n’empêchent pas les démocraties de dormir

par Amitiés kurdes de Bretagne

Jeudi 5 juillet 2012,

Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères, a reçu M. Ahmet Davutoglu, ministre des Affaires étrangères de la République de Turquie, au Quai d’Orsay. Cet entretien a permis d’aborder les enjeux bilatéraux et particulièrement nos relations politiques, notre engagement commun à lutter contre le terrorisme, notre coopération culturelle et nos échanges commerciaux. Il a également permis de faire le point sur la relation entre l’Union européenne et la Turquie. M. Davutoglu participera le 6 juillet à la 3e réunion du Groupe des Amis du Peuple Syrien

(communiqué du Quai d’Orsay).

Le même jour se déroule aussi, près de l’imposante prison Silivri, à 67 km d’Istanbul, la 3e audience d’un procès hors norme qui se tient devant la 15e chambre de la Cour criminelle. Parmi les 205 prévenus, dont 140 sont en détention préventive, figurent de nombreux membres de la principale formation politique kurde en Turquie, le Parti pour la Paix et la Démocratie (BDP), membre du Parti socialiste européen et membre de l’Internationale socialiste, mais aussi une universitaire de renom, Busra Ersanli et un éditeur internationalement connu Ragip Zarakoglu.

L’acte d’accusation réclame 15 ans de prison contre Mme Ersanli, détenue depuis huit mois, en tant que « responsable d’une organisation terroriste », tandis que M. Zarakoglu, en liberté conditionnelle depuis avril, risque 10 ans de prison pour « aide délibérée à une organisation terroriste ». Tous sont accusés d’avoir des liens avec l’Union des Communautés kurdes (KCK), une organisation considérée par les autorités turques comme étant la branche urbaine du PKK.

Quand M. Fabius, comme le précise le communiqué du quai d’Orsay, fait état « de notre engagement commun à lutter contre le terrorisme » devant son homologue M. Davutoglu, un proche de la confrérie islamiste socio-religieuse Gülen qui a déjà infiltré toutes les institutions-clés du pays, il ne se contente pas de fermer les yeux sur la politique liberticide du gouvernement islamo-conservateur de l’AKP, il l’encourage en désignant les coupables : ils sont 7 000 croupissant dans les geôles turques en attente de leur condamnation (six députés élus en 2011, une trentaine de maires dont celui de Van (400 000 hab), des fonctionnaires municipaux, des syndicalistes, des centaines d’étudiants, des dizaines de journalistes, 50 avocats). Les prisons débordent, des mutineries et des grèves de la faim politiques y sont déclenchées. La France se tait.

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