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Regard d’un homme sur une femme : deux éthiques prescriptives.

samedi 26 janvier 2013, par Amitié entre les peuples

Regard d’un homme sur une femme : deux éthiques prescriptives.

09 septembre 2012 Par Christian Delarue

ou

Différence entre éthique athée et morale religieuse quant au regard masculin sur une femme...

Extrait d’un texte qui porte sur le regard d’un homme sur une femme.(Chrismondial)

Avec son parapluie, elle se cacherait de mon regard. Comme je suis un homme ce serait alors parce que je lui porte un regard sexué, voir phalique ie captateur et dominateur.

Or elle sait que je n’ai plaisir à regarder avec toute la charge libidinale que je peux avoir les seules femmes qui sont non seulement consentantes mais de plus désirantes à mon égard. Il s’agit là plus qu’une banale affaire de séduction.

Cela concerne exclusivement une (ma) partenaire et de plus ma partenaire dans un cadre intime. Dans un couple on ne passe pas tout son temps à se croquer de yeux ! Quand ce cadre intime cesse - ce qui est le cas ici et depuis fort longtemps - je ne regarde plus de cette façon. Je pleure. Et elle sait que je fais ainsi. Les pleurs remplacent illico une possible érection.

Soyons modeste. Je n’ai pas du tout le sentiment d’être le seul spécimen masculin qui ne déploie sa puissance sexuelle et libidinale que dans la réciprocité du désir. Si l’autre - la femme dont il s’agit - ne veut plus être vu et touché il - elle - ne le sera plus. C’est certain. Cela n’empêchera pas de la voir belle par exemple mais avec un regard plus en distance, plus en compréhension En tout cas pas de la même façon. Bref, tous les hommes n’ont pas, par une sorte de nature essentialisée, une sexualité de viol et d’effraction.

Dire cela ne signifie pas que je ne regarde pas les femmes dans la vie courante. Mais c’est autre chose. Il s’agit juste du phénomène de séduction assez basique et anodin. Et fort plaisant. Point de rigorisme donc. Mais ce regard ne va pas jusqu’au fait de me retourner pour « mater » par exemple. C’est là question d’éducation. A dire à ses garçons.

Ma morale athée ne m’interdit pas de regarder à priori. Elle m’interdit de le faire d’une façon qui puisse nuire. Remarquez que c’est différent de la morale déiste courante façon T Ramadan ou autre qui interdit le regard sur les femmes mais qui lorsqu’il trouve à se porter sur un corps estimé « sexy » est totalement incapable de le réguler souplement. D’où le sexo-séparatisme.

Par exemple, si j’ai fortuitement l’occasion de mettre un œil dans un « soutif », dans un décoleté, je ne suis pas culpabilisé d’emblée par ma religion qui me l’interdirait sous peine d’enfer mais par contre je peux être amené à le retirer prestement par mon scrupulum (1), par ma morale athée anti-oppression qui veut que l’autre n’ait pas à souffrir de mon regard insistant. Concrètement, je peux à l’occasion remercier en mon for intérieur (et pas autrement) le printemps (et pas Dieu) du bonheur de voir de jolis femmes (par exemple) mais je ne reste pas « collé » sur ce qui a pu m’attirer. A fortiori je ne vais pas aller faire des remarques machistes à ces femmes.

Christian Delarue sur mediapart

1) Scrupulum est le petit caillou dans la chaussure qui gêne la marche et qui oblige à l’enlever pour marcher longtemps.

L’image n’est pas de moi mais je ne me souviens plus d’ou elle me vient.